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Si ça vous a échappé : le récap' des bonnes (ou des mauvaises) nouvelles vertes de l'été. 3. Dans les vignes, un boîtier bourguignon indique la présence de pesticides

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La "Notiphy Box". Photo DeaVerde

Les vacances, c'est fini ! Le problème, c'est que pendant que vous vous êtes doré la pilule en vous déconnectant de l'actualité, la planète, elle, a continué à tourner... Pas de souci. Pour vous remettre à jour de l'essentiel des nouvelles vertes de l'été, les bonnes comme les mauvaises, Ma Planète vous propose une petite séance de rattrapage. Aujourd'hui  : conçue et fabriquée en Bourgogne, la « Notiphy Box » signale la présence des pesticides et le traitement des vignes. Vraie ou fausse bonne nouvelle ?

D'où vient l'idée de la "Notiphy  Box" ?

« En me baladant dans les vignes en Bourgogne, je me suis aperçu que, de temps en temps, je rentrais à la maison en sentant le soufre ou un produit » chimique, raconte Mario Rega, agro-climatologue à l’université de Bourgogne et l’un des deux inventeurs du boîtier, une petite boîte en bois coiffée d’un toit polychrome typiquement bourguignon. 

Comment ça marche ?

Sous ses faux airs de nichoir, elle avertit en réalité les touristes, les promeneurs et les travailleurs de la présence de pesticides en clignotant lorsque la parcelle vient d’être traitée. Activée à distance, la « Notiphy Box » émet une lumière blanche visible en plein jour pendant le « délai de ré-entrée »: 6 à 48 heures pendant lesquelles il est interdit à quiconque d’entrer sur la parcelle. A condition de savoir qu’elle a été traitée. Une fois le boîtier en place au bout de ses rangs de vignes, le viticulteur doit se familiarise au maniement de la télécommande Bluetooth avant de dégainer son smartphone qui pourra aussi lui servir à contrôler l’appareil. Un capteur de luminosité coupera le clignotement la nuit venue – pour éviter la pollution lumineuse – et un écran indique le compte à rebours avant de pouvoir à nouveau entrer dans la parcelle.

Econome en énergie

Fabriqué et conçu localement, en Bourgogne-Franche-Comté, l'appareil, est économe en énergie « car la box doit rester sur place une saison entière » sans avoir à changer les huit piles qui la font fonctionner, fait valoir cet Italien installé en Bourgogne depuis 10 ans. « On s’est dit que c’était important de pouvoir diffuser cette information [ la présence de pesticides, NDLR]. On s’est rapproché d’un laboratoire de l’université de Bourgogne avec des électroniciens qui ont mis en musique notre idée », explique le co-inventeur Benjamin Bois, enseignant-chercheur en viticulture et climatologie à Dijon.

DeaVerde

Vainqueurs de la bourse French Tech 2017, qui récompense des start-up innovantes, les deux universitaires ont monté leur star-tup, baptisée DeaVerde – déesse verte en italien -, en 2016 avec 20 000 euros de fonds propres. Grâce à une bourse et des subventions publiques, ils ont porté l’investissement total à plus de 50 000 euros. Deux ans plus tard, plus d’une quinzaine de boîtiers sont en fonctionnement dans les vignes, surtout en Bourgogne mais aussi dans le Bordelais et en Champagne (sans le toit bourguignon).

Une forte demande dans le Bordelais

En parallèle  de ce système performant pour la protection de la santé humaine en milieu agricole, la startup développe un logiciel qui permet d’informer riverains ou salariés, grâce à un fil d’informations envoyé sur le téléphone ou consultable en ligne, sur les traitements prévus ou en cours. « C’est notamment dans le Bordelais qu’on a une forte demande par rapport à ça », indique Benjamin Bois, décrivant « des problèmes vis-à-vis de l’épandage à proximité d’écoles » ou encore le cas de « la vigne périurbaine dans la région de Pessac-Léognan ».

L’entreprise progresse sur le marché français mais vise aussi un développement vers d’autres régions viticoles de la planète, en Europe ou aux Etats-Unis, et d’autres filières comme l’arboriculture, l’horticulture ou le maraîchage. A terme, le boîtier pourrait aussi connaître quelques améliorations destinées spécifiquement aux touristes et devenir, selon ses créateurs, une borne d’information sur le terroir et les cépages environnants.

Une question toutefois : ne serait-il pas encore plus sûr, pour les touristes comme pour les riverains, les travailleurs agricole et les consommateurs, d'en finir carrément avec les pesticides ? 

Cathy Lafon avec l'AFP

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