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Grèce, Suède, Japon... : canicules, incendies, sécheresse, cet été, la planète est en surchauffe

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Selon les chiffres de l'Agence météorologique du Japon, le mercure a atteint les 41,1°C dans la ville de Kumagaya. Photo AFP
 
L'Europe et l'hémisphère nord en général connaissent cet été des chaleurs caniculaires intenses, d'une ampleur inédite dans certaines régions du globe qui pourraient propulser 2018 au rang de l'année la plus chaude depuis le début des relevés officiels des températures. Avec comme conséquence des incendies par dizaines en Grèce et dans plusieurs pays d'Europe du Nord, peu habitués au phénomène. Pendant ce temps, de l'autre côté du globe, le Japon étouffe sous des températures hors norme de plus de 40°C à l'ombre, qui ont fait au moins 80 morts et conduit quelque 35 000 autres à l'hôpital en seulement trois semaines, selon des données officielles nippones publiées ce mardi.

Le record national battu lundi au Japon

La semaine passée, où les températures ont largement excédé 35° C à l'ombre en maints endroits, a été la plus meurtrière, avec 65 victimes recensées, selon l'Agence japonaise de gestion des incendies et désastres. Plus de 15 morts avaient déjà été déplorés les deux semaines précédentes. «Nous observons des chaleurs sans précédent en plusieurs régions», a expliqué un responsable de l'Agence de météorologie, Motoaki Takekawa, lors d'une conférence de presse lundi soir. Cette vague de chaleur «est fatale et nous estimons que c'est une catastrophe naturelle», a-t-il ajouté. Des températures inédites ont été atteintes à travers le pays, notamment dans la ville de Kumagaya, située au nord de Tokyo, qui a battu le record national lundi avec un thermomètre affichant 41,1°C. La localité d'Ome, dans la préfecture de Tokyo, subissait quant à elle une chaleur de 40,3°C, une première à l'intérieur de la métropole qui n'avait jamais connu de température supérieure à 40°C. Selon l'Agence de météorologie, les températures supérieures à 35°C pourraient durer jusqu'à début août, malgré quelques jours de répit prochainement.

La Grèce en feu

En Europe, des dizaines d'incendie ravagent la Grèce. Maisons carbonisées, voitures dévastée par les flammes et personnes prises au piège : le pays n'avait pas connu une telle vague d'incendies depuis 10 ans. Le feu qui a fait rage ce début de semaine autour d'Athènes, la capitale, a tué au moins 81 personnes, dont 50 dans la petite station balnéaire de Mati, dévastée dans la nuit de lundi à mardi. Vingt-six personnes ont été retrouvées carbonisées piégées par les flammes dans une taverne, alors qu'elles tentaient de rejoindre la mer. Le bilan humain de ces feux, est le plus meurtrier du siècle après les grands incendies d’Australie en 2009.

32°C au niveau du cercle arctique

Dans l'ouest de l'Europe, le Royaume-Uni pourrait connaître un été record si les températures continuaient de rester au-dessus de la moyenne, selon le Met Office, le service national de prévisions météorologiques. Le pays n'a reçu que 47 millimètres de pluie entre le premier juin et le 16 juillet, soit le début d'été le plus sec depuis que les précipitations ont commencé à être ainsi répertoriées, en 1961. Mais de la Lettonie en passant par l'Allemagne et la Suède, jusque dans le cercle arctique, c'est toute l'Europe du nord qui connaît une vague de chaleur et de sécheresse d'une ampleur inhabituelle : le 17 juillet 2018, il faisait 32°C au niveau du cercle arctique. Alors que les incendies se multiplient dans des régions habituellement peu concernées, l'inquiétude monte chez les agriculteurs quant aux récoltes à venir. 

Incendies en Suède

canicule,sécheresse,incendie,hémisphère,nord,suède,grèce,europe,franceLa Suède, où il n'a pas plus depuis trois mois, comme le Danemark, le sud de la Norvège et le nord de la Finlande, connaît un épisode de fortes chaleurs et une sécheresse d'une intensité inédite qui ne sont pas près de s'arrêter, au vu des prévisions des services météorologiques. Le manque de fourrage a déjà contraint certains agriculteurs suédois à envoyer plusieurs de leurs vaches à l'abattoir. La vague de chaleur et la perspective d'un manque de pluie en août pourraient également peser sur la récolte de betteraves en Europe, source importante de sucre pour le marché mondial. Autre conséquence : plusieurs incendies se sont déclarés sous des latitudes inhabituelles, à l'intérieur du cercle polaire. C'est la Suède qui en déplore le plus avec 25 000 hectares de forêt brûlés depuis le début du mois de juillet (photo AFP ci-dessus). La France a envoyé un détachement de militaires français, épaulé de 30 pompiers et de deux canadairs de la base de Nîmes-Garons afin d'aider le royaume nordique à éteindre les principaux foyers d'incendie. Le nord-ouest de la Russie, et notamment la région de Mourmansk, a également dépassé les 30°C plusieurs jours d'affilée. Il y a aussi eu des extrêmes thermiques en Algérie. Au sud de l'Atlas, on va dépasser les 50°C certains jours.

Plus de 34°C en Allemagne 

En Saxe-Anhalt, dans le centre de l'Allemagne, l'incendie le plus grave de ces 18 dernières années a eu lieu au début du mois dans une région boisée, détruisant quelque 80 hectares de forêt. L'ensemble des régions orientales ainsi qu'une partie du nord de l'Allemagne sont menacées par des départs d'incendie en raison de l'absence de pluie depuis de nombreuses semaines. Après la sécheresse de mai et juin, les agriculteurs, en particulier les producteurs de céréales du Brandebourg, État régional qui entoure Berlin, ont tiré la sonnette d'alarme, affirmant que la récolte de cette année serait inférieure de 20 % à 50 %. Les services météorologiques prévoient des records de température en fin de semaine qui pourraient atteindre, voire dépasser par endroit les 34 °C et la vague de chaleur devrait se poursuivre en août. 

En Pologne, ce sont quelque 91 000 exploitations agricoles - 1,5 million d'hectares de terres -, qui ont été frappées par une sécheresse printanière, selon le ministère de l'Agriculture. Décrivant des pertes « sans précédent », Varsovie a demandé à l'Union européenne une aide financière. En Lettonie et Lituanie, les agriculteurs souffrent également d'une sécheresse prolongée, la pire depuis des décennies, selon les responsables locaux. La Lettonie avait déclaré en juin un état de catastrophe nationale pour le secteur agricole et a demandé à l'UE de verser des subventions aux agriculteurs avant la date prévue. Dans l'ouest du pays, un vaste incendie a entraîné le 18 juillet l'évacuation d'un village, et les pompiers luttaient toujours deux jours plus tard pour contenir le feu.

Pollution à l'ozone

En France, pas encore d'incendie, mais le mercure s'affole et grimpe encore ce jeudi, où on attend jusqu’à 37°C. 18 départements en vigilance orange et des plans canicule ont été lancée notamment en Ile-de-France. Cerise sur le gâteau, dangereuse pour les personnes les plus fragiles (personnes âgées, malades, jeunes enfants, femmes enceintes...) cette forte chaleur devrait entraîner dans les grandes zones urbaines un pic de pollution à l'ozone, avec au menu pour les habitants, irritation oculaire, gênes respiratoires et cardiovasculaires. Mardi, la vitesse des véhicules a été réduite de 20 km/h sur l'ensemble des voies de la région parisienne et le stationnement résidentiel gratuit décrété à Paris. La circulation différentiée selon les vignettes Crit'Air devrait suivre. 

canicule,sécheresse,incendie,hémisphère,nord,suède,grèce,europe,franceSi l'on veut faire un geste pour la planète, une bonne raison pour laisser tomber la voiture, dont les émissions en gaz à effet de serre contribuent fortement au réchauffement climatique.  Car il faut s'attendre à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes dans le futur et de nouveaux records dans les années à venir. Les quatre années les plus chaudes sont les dernières : 2015, 2016, 2017, 2018. 2018 n'est pas terminée, mais on est parti pour figurer parmi les années les plus chaudes, sinon la plus chaude. Les modèles climatiques prévoient notamment que le réchauffement sera très fort dans les hautes altitudes soit dans les régions autour de l'Arctique. On peut s'attendre à ce que la fonte de la banquise arctique, ce climatiseur naturel de la planète dont la surface ne cesse de diminuer d'année en année, batte cet été un nouveau record qui ne sera pas sans conséquence sur le changement climatique en cours.

Cathy Lafon

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