Fermeture des centrales nucléaires : bientôt, l'heure de vérité ?
Le processus qui doit aboutir à la fermeture de la centrale de Fessenheim (Alsace), doyenne du parc électronucléaire français, semble irréversible. Photo archives AFP
Quelles énergies pour la France demain ? Le vendredi 29 juin, à l'occasion de la fin du débat public à l'Assemblée nationale sur la révision de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a promis de donner prochainement un « échéancier » sur la fermeture de tranches nucléaires, afin « qu'on sache quels réacteurs et le nombre de réacteurs » seront concernés.
Une première mouture de la PPE le 10 juillet
Un rapport synthétisant les avis, souhaits, oppositions des quelque 10 000 citoyens qui se sont exprimés dans le cadre des réunions du débat public sur la PPE organisées dans la France entière depuis le 19 mars 2018, sera remis au gouvernement d'ici au mois de septembre. En attendant, ce dernier a promis une première version de la PPE, la fameuse feuille de route de la transition énergétique pour 2019-2013, puis 2024-2028, pour la mi-juillet, le 10 précisément. A cette occasion, «on va donner quelques premières orientations mais pas quelque chose d'abouti. [...] Puis, après, on va mettre tout ça à la consultation [...], puis, à la fin de l'année, on aura je pense un scénario clair », a précisé Nicolas Hulot. Combien de réacteurs nucléaire vont fermer dans l'Hexagone et à partir de quand ? On pourrait donc en savoir plus très bientôt, avant les vacances d'été du gouvernement, sur un sujet ultra-polémique dans le pays et qui fait toujours débat entre l'Etat et EDF. L'électricien français entendant même construire de nouvelles centrales.
"La France investit 5 milliards d'euros par an environ en soutien au développement des ENR". Nicolas Hulot
La loi sur la transition énergétique votée en 2015 fixait, entre autres, comme objectif de réduire la part du nucléaire à 50 % du mix énergétique des 2025, en portant la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale d'énergie en 2030, puis à 50 % en 2050 par rapport à 2012. Mais le gouvernement d'Edouard Philippe, Nicolas Hulot l'avait lui-même annoncé le 7 novembre 2017, a renoncé à atteindre l'objectif d'abaissement du nucléaire à la date prévue. Au prétexte que cela ne pourrait se faire sans moyens supplémentaires de production d'énergie thermique à partir du charbon, et donc d'un accroissement des émission de gaz à effet de serre contributrices du réchauffement climatique planétaire. Une affirmation qui avait suscité l'incompréhension et la colère des écologistes, contredite en outre par plusieurs études, dont celle d'Energy Union Choice (EUC). Dans un rapport publié le 19 juin dernier, ce collectif européen d'universitaires, de consultants et d'associatif montre qu'il est possible de compenser la réduction de la part du nucléaire en accélérant le développement des énergies renouvelables, sans passer par la case du charbon.
Des plans concrets pour les énergies renouvelables
Nicolas Hulot, quant à lui, s'était alors défendu de tout renoncement, invoquant la nécessité du "parler vrai", et évoquant une étape indispensable pour construire une vraie stratégie de transition énergétique. Sincères ou pas ? Le travail mené ces derniers mois par le gouvernement qui a planché sur le développement des énergies renouvelables, filière par filière, afin de doter le pays de plans concrets lui permettant d'atteindre les objectifs fixés par la loi dans ce domaine, pourrait accréditer la thèse de la sincérité du ministre. Dernier en date, le plan "Place au soleil !", également annoncé le 29 juin dernier. Idem pour la méthanisation et l'éolien, tant terrestre que marin. Les six projets de parcs en mer ont ainsi été confirmés récemment par le président Macron en personne, lors d'un déplacement en Bretagne en compagnie de plusieurs ministres dont celui de la Transition énergétique, avec une économie pour l'Etat de 15 milliards à la clé.
Une chose est sûre, le 10 juillet, Nicolas Hulot, mais aussi plus largement Emmanuel Macron et son gouvernement, seront attendus comme jamais au tournant par les pro comme par les antinucléaires. Au moins autant sur "la parole politique donnée" que sur la question de l'avenir énergétique du pays.
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