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Réchauffement climatique : vers une hausse des phénomènes climatiques extrêmes

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Pluies intenses, cours d’eau en crues, routes submergées, évacuations d’habitations : la forte tempête tropicale Berguitta, qui s'est approchée au plus près de La Réunion, le 19 janvier 2018, a causé de nombreux dégâts sur l'île. Photo AFP

La Réunion, fragilisée par la tempête Berguitta en janvier, a été placée ce lundi 5 mars en "vigilance vent fort et forte houle" et en "vigilance renforcée fortes pluies", a précisé la préfecture dans un communiqué. La raison ? Le cyclone tropical "Dumazile", qui se situait à 385 km à l'ouest, est de passage au large de l'île. 

Sécheresses, tornades, fortes pluies : les phénomènes météorologiques extrêmes ont toujours existé sur Terre. Mais ils vont augmenter de manière importante même si les objectifs de l’accord de Paris sont atteints, selon une étude publiée le 14 février 2018. Présentés dans la revue Science Advances, ces travaux ont analysé la probabilité de périodes chaudes, sèches et de pluviosité excessive dans les prochaines années. Autant de phénomènes exacerbés par la hausse de la température de la Terre et du niveau des océans, qui nous coûtent déjà cher. Et va  nous coûter encore plus cher, car, selon les auteurs de l'étude, nous ne sommes pas prêts pour le réchauffement climatique à venir.

306 milliards de dollars

Le changement climatique a déjà un impact, notent les scientifiques : un record a été largement battu en 2017, celui du coût mondial des catastrophes naturelles avec 306 milliards de dollars. « Ces coûts croissants représentent l’un des nombreux signes du fait que nous ne sommes pas prêts pour le climat d’aujourd’hui, et encore moins pour un degré supplémentaire de réchauffement planétaire », relève Noah Diffenbaugh, du Stanford Woods Institute for the Environment.

Certes, les engagements des plus de 190 pays signataires de l’accord de Paris de 2015 devraient limiter la hausse mondiale du thermomètre entre deux et trois degrés Celsius par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais un tel niveau « devrait entraîner une augmentation importante et étendue de la probabilité historique d’épisodes extrêmes sans précédents », selon l’étude. 

La probabilité d’événements extrêmes est dores et déjà accrue

« Nous avons déterminé que les humains ont déjà accru la probabilité d’événements extrêmes historiquement inédits (…) y compris plus de 50 à 90% des pays d'Amérique du Nord, d'Europe et de l’est de l’Asie », poursuivent les chercheurs des universités américaines de Stanford, Columbia et Dartmouth College. En vertu des engagements actuels, les vagues de chaleur sont cinq fois plus susceptibles de se produire dans une moitié de l’Europe et plus d’un quart de l’Asie. Et de fortes chutes de pluie sont trois fois plus probables dans plus d’un tiers de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’est de l’Asie.

L’accord de Paris aspire à une réduction plus drastique, avec un réchauffement contraint à 1,5 degré Celsius. Ce qui permettrait de limiter mais non d’éliminer le risque d’épisodes météo extrêmes, relève l’étude. Environ 10% de la plupart des régions resterait exposé à un triplement de ces phénomènes. Et environ 90% de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’est de l’Asie et les régions tropicales « verraient une augmentation marquée du risque de records de chaleur, de pluviosité et/ou de sécheresse ».

« Même si ce niveau préférable était atteint, nous vivrions toujours dans un climat ayant une probabilité beaucoup plus importante de survenance d’événements d’ampleur inédite qu’aujourd’hui », conclut Noah Diffenbaugh. 

Cathy Lafon avec l'AFP

►A LIRE

  • L'étude publiée par Science Advances, "Unprecedented climate events: Historical changes, aspirational targets, and national commitments" : cliquer ICI 

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  • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI 

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