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Le Porge en Gironde : retour sur une opération de collecte de déchets ordinaire, avec Surfrider

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Une belle prise, sur la plage du Porge, lors de la collecte de déchets organisée par Surfrider Gironde, le 4 février 2018. Photo Ma Planète

Les Iniatives océanes, ce n'est pas seulement en mars. De plus en plus sollicitée par le grand public et de nombreux partenaires officiels, Surfrider Antenne Gironde multiplie désormais l'organisation des collectes de déchets sur les plages de la Gironde.

 

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Les bénévoles de l'antenne Girondine, Le Porge, le 4 février 2018.

Dimanche dernier, le 7 février, au Porge Océan, c'était à la seule initiative de l'équipe girondine de Surfrider Foundation que 250 personnes, sympathisants ou simples promeneurs, adultes et enfants, arpentaient 5 km de plage en inspectant le pied des dunes, munis de sacs poubelles et de gants fournis par l'association. Menée tambour battant en l'espace de cinq heures, entre deux périodes de pluies diluviennes, l'opération a permis de récolter en un temps record une invraisemblable quantité de déchets divers et varié. Leur dénominateur commun : des plus petits jusqu'au plus gros, ils sont composés à 80% de plastique, le fléau des océans. Inventaire à la Prévert, en images.

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Au Porge, ce jour-là, par rapport à d'autres années, la plage n'avait vraiment pas l'air sale. Bien au contraire. A y regarder de plus près, en scrutant le sable, on y a pourtant récolté l'espace de quelques heures pas moins de 3m3 de bouteilles plastique.... La plupart d'entre elles se terraient d'ailleurs loin du rivage, à demi enfouies dans le sable, au pied de la dune. Et surtout, on a ramassé d'innombrables minuscules morceaux de plastique liés à la dégradation de plus gros objets. 

"Les larmes de sirènes"

IMG_20180204_151702.jpgHé oui, surprise ! Quand on passe en mode ramassage de déchets et qu'on ne piste plus les coquillages mais les ordures, on se rend compte avec stupéfaction que de jolis résidus plastique multicolores parfois scintillants constellent littéralement le sable ! C'est comme la cueillette des champignons : quand on commence à les ramasser, on ne peut plus s'arrêter. Pour la nettoyer, il faudrait pouvoir passer la plage au peigne fin durant des heures et des heures...

Ces micro-billes de plastique, Surfrider les appelle "les larmes de sirènes". On comprend pourquoi. Semblables à des perles , elles sont très dangereux pour les animaux marins lorsqu'ils les ingèrent. Et le drame des plages qui fait pleurer les sirènes, c'est qu'il y en a absolument partout sur le sable. Lorsqu'elles repartent au large avec la marée, elles forment dans l'océan une sorte de soupe de plastique, bien peu appétissante. 

A part ça, on a aussi trouvé : un demi sac de 10 litres de cotons tiges, 71 bouteilles de verre et bocaux verre, un sac de 30 litres de morceaux de verre, 17 canettes métalliques, 24 contenants métalliques hors canette, deux sacs de 20 litres de morceaux de polystyrène, 50 médias filtrants de bassins d'épuration des eaux usées, bien souvent rejetés car ces bassins saturent... et environ 2 000 "larmes de sirènes". 

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Et aussi : huit sacs de 50 litres, trois sacs de 100 litres et cinq sacs de 130 litres de déchets liés à la pèche

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Mais encore: une centaine de mégots de cigarette, des préservatifs et applicateurs de tampon hygiénique, des déchets médicaux (seringues, flacons, tube, pansements), des cartouches de chasse (tiens ?), un ballon baudruche, un pneu, et deux gros bidons de 200 litres en fer. Bref, la routine. 

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Pour l'état écologique de la plage du Porge, à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux, le dimanche 4 février 2018 était, hélas, un jour ordinaire d'hiver... Mais Patrice et Christine Borel, co-responsables Surfrider Antenne Gironde, leur équipe et tous les bénévoles venus d'un peu partout en Gironde ramasser les déchets, exprès ou pas, y ont trouvé une motivation supplémentaire pour continuer à réclamer l'interdiction des cotons tiges en plastique. Et plus largement, obtenir la mise en place dans l'Hexagone de politiques publiques réellement incitatives à la réduction de tous ces emballages plastique qui finissent inévitablement par atterrir dans l'océan. Pour l'océan "zéro déchets", il y a du boulot ! Mais Surfrider y travaille d'arrache pied.

Cathy Lafon

►EN CHIFFRES

  • 6 millions de tonnes de plastique sont déversées chaque année dans toutes les mers du monde par l’homme, soit 206 kilos de déchets en plastique chaque seconde.
  • L'estomac d'un fulmar (oiseau marin qui vit en mer du Nord), contient en moyenne 34 morceaux de plastique.

►PLUS D'INFO

  • En France, la loi Biodiversité interdit les cosmétiques contenant des microbilles de plastiques à partir du 1er janvier 2018, et les coton-tiges avec un bâtonnet en plastique dès le 1er janvier 2020.

►CONTACTS

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur la pollution des océans : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur Surfrider : cliquer ICI

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