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Bordeaux: marronniers à sauver, place Gambetta, en centre-ville...

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Le collectif Marronniers à défendre (M.A.D), à Gambetta, le 31 janvier 2018. Photo Thierry David / Sud Ouest

Incroyable mais vrai. En plein centre-ville de  Bordeaux, dans le cadre du beau projet de réaménagement de la place Gambetta, sur les 44 arbres que comptent le jardin central, 17 marronniers âgés de plus de 60 printemps et un arbousier devraient être abattus. Objectif : permettre l'élargissement des voies de circulation, au nord et à l'ouest, et dégager la vue sur les façades et les vitrines des magasin. En contre-partie, Bordeaux-Métropole s'engage à en planter de nouveaux. Si l'intention est bonne, le hic, c'est qu'un arbre est un être vivant qui joue un rôle fondamental dans l'écosystème de la planète, et pas un simple objet inanimé comme un poteau, que l'on pourrait couper, déraciner, enlever, et remplacer à son gré. Alors, en 2018, dans le contexte du changement climatique et des crises écologiques de la planète, au coeur d'une ville qui fait par ailleurs régulièrement la preuve d'un engagement certain pour l'écologie, les bras nous en tombent. 

Les arbres, meilleurs amis des villes

C'est en effet aujourd'hui un fait admis (sauf peut-être par le cerveau de Donald Trump) : toutes les grandes villes du monde sont confrontés au double défi majeur de s'adapter au réchauffement climatique en zone urbaine, en créant notamment de nouveaux îlots de verdure et de fraîcheur dans leur espaces minéralisés, et d'améliorer la qualité de l'air que respirent ses habitants. Sur ces deux critères, au premier rang de leurs meilleurs alliés : les arbres, les arbustes et les plantes. La règle, en matière de végétalisation, devrait donc être de ne jamais supprimer un arbre (sauf si son état phytosanitaire l'exige) ou un espace vert existant, mais au contraire, de tout faire pour les préserver en organiser le développement urbain avec et autour d'eux.

La compensation pour la biodiversité, c'est pas automatique !

"Pourquoi ?" allez-vous demander. "Couper un arbre, ce n'est pas si grave. Il n'y a quand même pas mort d'homme !"  Hé bien si, un peu quand même. D'abord parce que l'on sait que les arbres sont les poumons de la planète et a fortiori de nos villes, sans lesquels il n'y aurait tout simplement pas de vie animale et humaine sur Terre, et que leur existence est aujourd'hui menacée par la déforestation et le réchauffement climatique. Certes, vous avez raison, Bordeaux ce n'est pas l'Amazonie, et les marronniers ne sont pas des espèces rares en voie de disparition. Mais pour une ville, tout arbre arraché ou coupé, est un arbre perdu. Même si on en replante un autre, c'est comme pour les antibiotiques : la compensation pour la biodiversité, c'est pas automatique ! Il lui faudra au moins le temps de pousser, et de longues années s'écouleront avant qu'il ne puisse remplir à son tour pour l'environnement le service que remplissait l'arbre qu'il est censé remplacer. Il suffit de songer à l'ombre épaisse que fournit le feuillage de ces marronniers en été, au plus fort de la canicule, et au rôle irremplaçable de dé-pollueurs qu'ils jouent, quand on cherche à tout prix à réduire la pollution de l'air provoquée par la circulation automobile. Plus un arbre est âgé, plus il capte de CO2, principal gaz responsable de l'effet de serre.

Une pétition sur Internet

Heureusement, les marronniers de Gambetta qui, malgré la présence de maladies, sont dans un bon état de santé, selon l’étude phytosanitaire réalisée, comptent quelques amis humains sur Terre. Ces derniers constitués en collectif, M.A.D. ("fou", en anglais, mais aussi Marronniers à défendre, en français), sont montés au créneau pour les défendre. Ce mercredi 31 janvier, pinceau en main, ils ont marqué d'une croix blanche les arbres condamnés. Les Marronniers de Gambetta ont aussi lancé une pétition en ligne sur change.org. Intitulée "Ne laissez pas couper les marronniers de la place Gambetta", elle a  déjà recueilli plus de 3 750 signatures. Enfin, l'enquête publique qui doit valider le nouveau périmètre de la place après travaux est en cours jusqu'au 15 février. Le collectif invite les habitants de Bordeaux à y participer, pour demander le maintien des arbres menacés.

Ses membres demandent également au maire de renoncer à ce projet et de sauver ce patrimoine naturel. Quel beau geste ce serait ! Chargé d'un fort symbole pour l'engagement écologique de la ville, il serait en outre bien moins difficile à accomplir pour Alain Juppé que, à titre d'exemple, la décision courageuse qu'il a prise de reconduire l'interdiction à titre expérimental du pont de pierre aux voitures, contre vents et marées. Ou encore celle de l'interdiction de la vaisselle en plastique dans les cantines scolaires.  Ma Planète croise les doigts pour les marronniers de Gambetta. 

Cathy Lafon

  • La pétition :"Ne laissez pas couper les marronniers de la place Gambetta" est accessible en cliquant ICI 

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