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Réchauffement climatique: les trois dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées

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Durant la semaine du 21 juin 2017, en France,  on cherchait partout la fraîcheur, comme ici à Bordeaux, au Miroir d'eau. Photo archives Laurent Theillet

Au fil des publications de l'Onu et des scientifiques, l'évolution inquiétante du climat sur la planète se confirme2015, 2016 et 2017 : les trois dernières dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et le rythme du réchauffement planétaire constaté durant cette période est "exceptionnel", a averti ce jeudi  l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence onusienne spécialisée dans le climat.

2017, la plus chaude jamais constatée

 "Il est désormais confirmé que les années 2015, 2016 et 2017, qui s’inscrivent clairement dans la tendance au réchauffement sur le long terme causée par l’augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, sont les trois années les plus chaudes jamais enregistrées". L'OMM

Sous l’effet d’un puissant El Niño,  ce phénomène qui vient tous les trois à sept ans affecter températures, courants et précipitations, 2016 se trouve en tête de liste avec 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle, la  période 1880-1900 utilisée comme référence pour les conditions prévalant à l’époque préindustrielle. "Dix sept des dix-huit années les plus chaudes appartiennent au XXIe siècle, et le rythme du réchauffement constaté ces trois dernières années est exceptionnel", a relevé le secrétaire général de l’OMM, le Finlandais Petteri Taalas. De son côté, 2017 décroche le triste record de l’année la plus chaude jamais constatée,sans El Niño. D'après les statistiques, l'an dernier, la température moyenne sur la planète a dépassé d'environ 0,46°C la normale calculée pour les années 1981 à 2010. 

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1,1°C de plus qu'avant l'époque industrielle

Difficile toutefois de faire un distinguo entre les deux années 2015 et 2017 qui, comme on dit, "se tirent la bourre", la différence de température étant inférieure au centième de degré, soit moins que la marge d'erreur statistique. Mais, finalement, l'important n'est pas dans le classement. Pour Petteri Taalas, "Il est bien plus important d'examiner l'évolution à long terme de la température, qui accuse une tendance à la hausse". Car pour le climat, la tendance lourde de l'évolution, c'est la hausse : d'après les dernières données, l'OMM a constaté que la température moyenne à la surface du globe durant ces deux années dépassait de quelque 1,1 °C celle de l'époque préindustrielle.

En première ligne du réchauffement, les pôles nord et sud

émissions co2,gaz  à effet de serre,température,réchauffement climatiqueDans la lignée de ce que l'on observe ces dernières années, le réchauffement a été particulièrement marqué au pôle Nord, dans l’Arctique, qui joue le rôle de régulateur thermique de la planète avec le pôle Sud. Un phénomène très inquiétant qui aura des répercussions durables et de grande ampleur sur l'élévation du niveau de la mer et les régimes météorologiques dans d’autres régions du monde, explique l'OMM. 

La bataille des +2°C est-elle perdue ? 

Avec l'accord de Paris en 2015, la communauté internationale s'est engagée à contenir le réchauffement "bien en deçà" de 2°C d'ci à la fin du siècle. "Avec la tendance actuelle statistique du réchauffement, on peut déjà prévoir que d'ici 2060, 2070, on pourra atteindre ce seuil", a averti ce jeudi à Genève, Omar Baddour, coordinateur scientifique à l'OMM. Et "si le réchauffement continue à être accéléré par davantage d'émissions de gaz à effet de serre, on pourra aussi atteindre ce seuil probablement bien avant cette date", a-t-il précisé. 

Phénomènes climatiques extrêmes en hausse

En 2017, on a relevé jusqu'à 54°C au Pakistan, en mai, 40,9° à Shanghaï en Chine, en été et -8,7°C à Canberra, en Australie, en juillet. La hausse des températures ne représente qu'une partie du changement climatique, note encore l'ONU, soulignant que la chaleur de 2017 s'est accompagnée de conditions météorologiques extrêmes un peu partout dans le monde.  En Inde, à Mawsynram, il est tombé 1,4 m de pluie en 4 jours, et 360 mm de pluie en 2 jours, en août, à Rangpur au Bangladesh.  2017, c'est aussi l'année des ouragans en série : Harvey et ses inondations catastrophique à Houston, en août,  Irma, qui a détruit en septembre Saint-Martin et Saint-Barthélemy, avec des vents à plus de 300 km/h, suivi de Maria...

"C'est l'année la plus coûteuse qu'aient connue les États-Unis d'Amérique en termes de catastrophes météorologiques et climatiques, tandis que dans d'autres pays, les cyclones tropicaux, les sécheresses et les inondations ont entraîné un ralentissement voire une régression économique", a fait observer le secrétaire général de l'OMM. Un gros pavé de plus dans la mare de Donald Trump, le climatosceptique, qui a retiré les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat estimant qu'il détruirait des emplois industriels. 

Ce qui se passe aujourd'hui préfigure les années à venir et nous avons atteint un point de non retour.  

Cathy Lafon avec l'AFP

►PLUS D'INFO

  • D'où viennent les statistiques de l'ONU ? L'ONU utilise les données émanant notamment de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), de l'Administration américaine pour l'aéronautique et l'espace (Nasa), du Centre Hadley du Service météorologique britannique, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme(CEPMMT) et du Service météorologique japonais.

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