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Initiative. A Lagos, pour lutter contre l’enfer des bouchons, on prend le bateau-taxi

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Toutes les artères de Lagos sont constamment embouteillées. Photo archives AFP

Il n'y a pas que la Métropole bordelaise qui connaisse l'enfer des bouchons.  En France, comme ailleurs dans le monde, c'est le lot de toutes les grandes agglomérations. Victimes d'une paralysie chronique de la circulation routière, elles sont sommées d'évoluer et de trouver des solutions innovantes, durables et moins polluantes que l'automobile, pour répondre aux besoins de mobilité de leurs habitants. Tout en luttant contre le réchauffement climatique. En Afrique, au Nigéria, les artères de Lagos sont bloquées nuit et jour par des dizaines de milliers de véhicules. Dans une ville où les prix de l’immobilier flambent, beaucoup de travailleurs n’ont pas le choix et habitent en effet souvent à la périphérie de Lagos, très loin de leur lieu de travail. Pour décongestionner la circulation, les autorités veulent mettre en place un grand plan pour favoriser le transport en bateau-taxi.

bateau taxi,transport fluvial,martime,lagos,afriqueCes embouteillages monstres, insupportables pour les habitants, nuisent également à l'image de la métropole africaine hyperactive. Pour en sortir, la solution pourrait venir de l'eau, qui recouvre 25% du territoire de la capitale économique de l’Afrique de l’Ouest, où vivent près de 20 millions d’habitants. De Bayeku, l'une des petites jetées gérées par des opérateurs privés dans la commune d’Ikorodu – extension de la tentaculaire mégalopole nigériane -, séparée par une immense lagune des quartiers d’affaires comme Victoria island, Ikoyi et Lagos Island, le trajet en bateau permet aujourd'hui aux passagers de gagner leur lieu travail en moins d’une demi-heure,  en évitant les bouchons. Aussi, conquis par cette alternative de transport, de nombreux habitants de Lagos sont désormais nombreux à faire la queue tôt le matin pour prendre leur ticket à l'embarcadère de Bayeku. Un engouement qui s'explique aussi parce qu'ils ont pu constater que le bateau coûte moins cher que la voiture:  un trajet pour Lagos Island, Lekki, Falomo ou CMS/Marina (dans les quartiers d’affaires) coûte 600 nairas, soit 1,4 euro, contre un millier de nairas avec la voiture (2,3 euros).

Mais cette alternative à la voiture reste aujourd'hui sous-exploitée, pour des raisons diverses qui vont des conditions de sécurité sur l’eau à l’absence d’infrastructures, en passant par le  manque de soutien public accordé aux opérateurs privés de transport maritime. Conscient de son potentiel, l’actuel gouverneur de l’Etat de Lagos, Akinwunmi Ambode, veut développer le système de bateaux-taxis dans le cadre d’une politique plus vaste de transports en commun visant à désengorger les routes.  Avec pour objectif de rediriger quotidiennement au moins deux millions de passagers sur les voies navigables et de réduire d'autant la circulation sur les routes. 

Pour y parvenir, l'Etat compte acheter sept nouveaux ferries dans les prochains mois et, surtout, encourager le secteur privé à investir, en accordant des licences d’exploitation à de nouveaux opérateurs en plus des 70 entreprises déjà existantes. Trente itinéraires ont été identifiés dans les lagunes, où il s’agira de draguer les fonds et d’aménager des voies navigables. Dix nouveaux embarcadères sont également en construction.

De son côté, l’Autorité des voies navigables de Lagos (LASWA), qui réglemente le secteur, assure que le dragage des lagunes commencera bientôt. Pour prévenir les trop nombreux accidents de navigation, généralement dus au mauvais entretien des bateaux, à la surcharge mais aussi aux embarcations qui draguent illégalement du sable – dans le but de le revendre à des entreprises de construction – ou qui sont abandonnées au beau milieu des voies navigables, la LASWA veut sanctionner les opérateurs fautifs qui ignorent les normes de sécurité. Une campagne de sensibilisation au port de gilets de sauvetage est par ailleurs en cours sur les embarcadères de Lagos. Une initiative qui pourrait inciter les agglomérations françaises qui le peuvent à développer le transport fluvial ou maritime dans la palette de leurs solutions alternatives à la voiture.

Cathy Lafon

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