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Le réchauffement climatique (et l'homme) responsable des canicules de l'été 2017

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Un homme se rafraîchit près d'une fontaine sur la place Castello de Turin, en Italie, mercredi 2 août 2017. Photo AFP 

On a eu chaud, ce mois d'octobre. Très chaud même. Un drôle d'été indien tardif, du calibre de l'été 2017 qui, selon Météo France, est le deuxième été le plus chaud en France depuis 1900, à égalité avec 2015, avec une température supérieure à la normale de 1,5 °C. Loin toutefois derrière 2003 (+ 3,2 °C). Pourtant, le pays, comme l’Europe, a connu au nord, dès le 14 juillet, un temps moyen, instable, venté, parfois pluvieux. Mais au sud, en revanche, et notamment dans le sud-est du pays comme en Italie et en Croatie, ce sont d’impressionnantes vagues de chaleur qui ont prédominé.

Mais quel est le rôle du changement climatique dans tout ça  ? Pour une fois, des scientifiques répondent clairement à la question qui tue : les vagues de chaleur qui ont affecté cet été le sud de la France et de l’Europe portent bien la trace du changement climatique, révèle un rapport de l’ONG scientifique Climate Central, paru fin septembre 2017.

Selon ces chercheurs, qui ont fait tourner modèles informatiques et relevés de températures, le dérèglement du climat, généré par les activités humaines, a rendu dix fois plus probable la survenue d’un été aussi chaud. Et d’ici 2050, l’été 2017 sera un été typique dans le sud de l’Europe si le monde n’arrive pas à réduire les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ajoutent-ils.

Un été en Europe avec "Lucifer"

réchauffement climatique,europe,chaleur,été,records,changement climatiqueCes recherches ont été menées dans le cadre du projet scientifique international Worldwide Weather Attribution, qui vise à déterminer si les épisodes météorologiques extrêmes sont liés au réchauffement mondial. "Nous avons trouvé de nettes preuves d’une influence humaine sur le record de chaleur de cet été – sur la température en général et spécifiquement sur la vague de chaleur baptisée"Lucifer"", indique Geert Jan van Oldenborgh, chercheur au Royal Netherlands Meteorological Institute (KNMI).

La norme au milieu du 21e siècle

Surnommée "Lucifer", cette canicule infernale a touché début août notamment le sud-est de la France, l’Italie et la Croatie. L’étude estime qu’un tel événement est aujourd’hui au moins quatre fois plus probable qu’en 1900. "De nombreuses communes du sud de l’Europe ont désormais une chance sur dix de vivre chaque été un épisode de canicule aussi fort que celui de cet été", ajoute Geert Jan van Oldenborgh. "Alors qu’au début du 20e siècle, un tel été aurait été extrêmement rare", selon lui.

Moralité : pour le chercheur Robert Vautard, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, près de Paris), il est essentiel que les villes travaillent avec les scientifiques et les experts en santé publique pour développer des plans d’action, "car une chaleur aussi extrême sera la norme au milieu du siècle".

Quant à l'année 2017, Climate Central assure qu'elle est bien partie pour battre aux Etats-Unis de nouveaux records de chaleur et s'installer à la troisième place des années les plus chaudes depuis 1900. Qu'en sera-t-il en Europe et en France ? Allez, on prend les paris. 

Cathy Lafon avec l'AFP

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