Réchauffement climatique: la Californie prolonge la lutte jusqu'en 2030
En première ligne du réchauffement climatique, la Californie est cette année encore, la proie de violents incendies. Une maison et un véhicule embrasés à Oroville, le 8 juillet 2017. Photo AFP
Il n'a échappé à personne que le réchauffement climatique saoule copieusement Donald Trump. Si ce dernier a pris le 1er juin dernier la décision de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, les Américains, eux, sont loin d'être tous sur la ligne de leur président. Fort heureusement. Ainsi, à rebours de la décision présidentielle, le 18 juillet, les parlementaires de Californie, l'un des Etats parmi les plus avancés dans la lutte contre le réchauffement auquel il est aussi tout particulièrement exposé, ont approuvé l’extension jusqu’en 2030 de mesures rigoureuses pour préserver le climat de la planète.
"Menace existentielle"
A ce titre, la prolongation du marché carbone, approuvée à une majorité des deux tiers par l’assemblée et le sénat de Californie, constitue une victoire majeure pour le gouverneur démocrate Jerry Brown, très engagé dans les dossiers environnementaux. A 79 ans, le successeur d'Arnold Schwartzenegger veut faire de son Etat, le plus peuplé des Etats américains, un modèle en matière de respect des objectifs fixés par l’accord de Paris.
« Ce soir, la Californie s’est dressée pour une fois de plus pour affronter résolument une menace existentielle », a écrit Jerry Brown sur Twitter. « Républicains et démocrates ont mis de côté leurs divergences pour prendre une décision courageuse. C’est à cela que ressemble une bonne gouvernance », a-t-il ajouté en précisant : « Le changement climatique est bien réel. Il menace toute forme d’organisation humaine ».
En première ligne du réchauffement
Le gouverneur de la Californie qui subit en effet de plein fouet les conséquences du réchauffement planétaire sait de quoi il parle. L'Etat américain est passé d'un extrême à l'autre en l'espace de quelques mois. Après avoir connu une sécheresse terrible pendant plus de cinq ans, des chutes de pluies et de neige hors du commun pendant l'hiver dernier et ce printemps se sont abattues sur son territoire. Ce déluge a réjoui les Californiens dans un premier temps et a permis de lever l'état d'urgence sécheresse, le 7 avril 2017. Mais il a aussi fait de gros dégâts.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030
Il y a cinq ans, la Californie s’est fixé une limite d’émissions de gaz à effet de serre, les entreprises devant acheter des permis pour chaque tonne de gaz qu’elles rejettent. Les plafonds baissent avec le temps, et les entreprises qui polluent le plus peuvent acheter des crédits d’émissions à celles qui rejettent le moins. Les parlementaires californiens ont également approuvé des mesures visant à accroître le contrôle de la pollution atmosphérique et augmenter les pénalités pour les pollueurs. Cet Etat, dont la qualité de l’air est l'une des pires aux Etats-Unis, a considérablement réduit ses émissions de gaz à effet de serre au cours de la décennie écoulée. Les autorités californiennes se sont engagées à réduire leurs émissions à leurs niveaux de 1990 d’ici 2020, et à 40% de moins que les niveaux de 1990 d’ici 2030.
La ligue verte américaine anti-Trump
Les gouverneurs démocrates des Etats de New York, Californie et Washington avaient annoncé début juin la formation d’une « alliance pour le climat », après la décision du président Donald Trump. Ces trois Etats qui ne lâchent, représentent ensemble près d’un cinquième de la population américaine et plus d’un cinquième du PIB du pays, se sont déclarés « déterminés à atteindre l’objectif américain de réduction de 26 à 28% des émissions de gaz à effet de serre » par rapport à 2005. Tout espoir n'est pas perdu.
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