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Interdiction des pesticides en vente-libre : plus de 4 enseignes sur 10 en infraction

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Dans la grande distribution, 

Depuis le 1er janvier 2017, la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt (LAAAF) interdit la vente en libre-service aux particuliers des pesticides chimiques les plus à risque. Seuls les produits dits « biocontrôlés », dont la liste est clairement définie, peuvent être commercialisés en libre-service pour le jardinage. Pour réduire l'utilisation des phytosanitaires, comme le prévoit le plan Eco-phyto, en protégeant la biodiversité, l'environnement et la santé humaine, c'est une bonne chose. Sauf que six mois après l'entrée en vigueur du texte, plus de quatre enseignes sur dix (44%) ne respectent toujours pas la législation nous apprend une étude réalisée par la CLCV publiée le 11 juillet dernier. Il y a la loi et l'application de la loi...

L’association de consommateurs a réalisé une enquête du 31 mars au 31 mai, dans 158 magasins, dont 79% d’enseignes spécialisées (Mr Bricolage, Bricomarché, Jardiland, Truffaut…) et 21% de grandes surfaces disposant d’espaces jardinerie. Les relevés ont montré que 44% des enseignes visitées « sont en infraction avec la réglementation puisqu’elles proposent à la vente, dans leurs espaces libre-service, des produits dangereux qui ne devraient être vendus que par un vendeur spécifiquement formé », indique la CLCV dans un communiqué.

Près de la moitié des enseignes de la grande distribution... et internet

En grande distribution, c’est même 49% des enseignes qui ne respectent pas la loi, contre 30% dans les enseignes spécialisées, précise l'association. Il est ainsi possible d’obtenir des produits comme des désherbants aussi dangereux pour l’environnement que le Roundup ou Fertiligène anti-repousse,  dans des rayons en libre- service, ce qui est interdit.Dans le cas où les points de vente ont mis en place un espace dédié à la vente des pesticides dangereux conformément à ce que qui est demandé dans la loi, dans 36% des cas, le conseil fourni par les vendeurs est soit inexistant, soit incomplet, relève la CLCV. « De plus, en consultant des sites sur internet, nous avons constaté que des plateformes de vente en ligne permettaient l’achat des pesticides chimiques les plus à risque sans délivrance de conseils », ajoute l’association. 

Renforcer les contrôles... et conseiller le consommateur

Face à ces résultats édifiants, l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers a saisi le ministre par courrier afin de demander le renforcement des contrôles. Elle demande aussi aux pouvoirs publics la suppression des espaces libre-service avec au minimum une mise sous clé obligatoire de tous les pesticides. Elle réclame également aux distributeurs l’engagement de retirer les pesticides dangereux de leurs rayons avant l’interdiction de 2019, date à laquelle la vente de ces produits doit être totalement interdite aux particuliers, et une mise en place de formations pour les vendeurs « pour qu’un conseil complet soit fourni à chaque consommateur ».

Sinon, aussi belle et écologique soit-elle, la loi ne servira à rien.

Cathy Lafon

►L'INFO EN PLUS

  • 66 600 tonnes de produits phytosanitaires sont utilisées en France chaque année, selon les industriels de la filière. L'Hexagone est le deuxième plus gros consommateur de ces produits en Europe, après l’Espagne. Les pesticides chimiques présentent à la fois un risque sanitaire et environnemental. Depuis plusieurs années, la CLCV dénonce le fait que les particuliers puissent acheter et utiliser ces produits dont l’utilisation nécessite des connaissances et des précautions.

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