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Pollution de l'air : le Vietnam veut interdire les deux roues à moteur à Hanoï

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Un carrefour à Hanoï. Photo AFP

Initiative radicale au Vietnam pour lutter contre la pollution de l'air : le 4 juillet, les autorités ont annoncé leur volonté d’interdire les mobylettes et motos d’ici à 2030 à Hanoï. Dans une ville où l’essentiel du trafic se fait à deux-roues, la mesure fait tousser et les réactions, en s'en doute, sont mitigées. Mais ne pas les prendre, ferait tousser la population bien davantage. Au sens propre du terme.

La mobylette, voiture familiale 

Au Vietnam, l'un des pays d’Asie du Sud-Est qui compte le plus de deux-roues, Hanoï est connu pour ses légions de mobylettes pétaradant aux feux rouges. Dans une ville où les transports en commun sont peu développés, la mobylette fait office de voiture familiale (avec les enfants entassés entre les deux parents). Pour les sept millions d’habitants de la capitale du régime communiste du Vietnam, on comptabilise ainsi cinq millions de mobylettes ou motos, contre seulement 500 000 voitures en circulation. Et ce n'est pas fini: les ventes de deux roues augmentent à un rythme « alarmant », s'inquiète la municipalité sur son site internet, pour justifier le projet d’interdiction. « Les bouchons et la pollution atmosphérique vont devenir un vrai problème si des mesures ne sont pas prises immédiatement », explique-t-elle. 

Alerte aux particules fines

Dans le viseur des autorités: les particules fines (PM 2,5 d’un diamètre inférieur à 2,5 microns), les plus redoutées. En 2016, sur 282 jours, les niveaux de particules fines à Hanoï étaient à des niveaux dangereux pour la santé, selon l’ONG GreenID, s’appuyant sur les taux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Hanoï est en train de développer un système de mesure de la qualité de l’air, avec plus de 350 stations qui doivent être installées d’ici à 2020.

Les autorités vietnamiennes qui prennent en exemple des villes comme Séoul ou Tokyo, où les motos sont interdites, ne veulent pas en rester au stade de l'interdiction. D’ici à 2030, elles promettent de développer les transports publics, notamment le réseau de bus, qui ne couvre pour l’heure que 12% des déplacements et que Hanoï veut faire monter à 50%. Retardé depuis des années, le lancement de la construction d’un métro à Hanoï en 2018 est désormais évoqué.

Cathy Lafon

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