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Climat : la disparition des tourbières tropicales aggrave le réchauffement planétaire

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Une forêt de tourbières dévastée dans Pangkalan Bunut, en Indonésie, dans la province de Riau, le 13 octobre 2009. Photo archives AFP/BAY ISMOYO

Les tourbières boisées des zones tropicales qui constituent d’importants puits de carbone naturels nécessaires à l'équilibre climatique de la Terre, menacées par les activités humaines, le sont aussi par le changement climatique. La modification des rythmes des précipitations pourrait renforcer leur assèchement, contribuant ainsi à accélérer le réchauffement de la planète, met en garde une étude scientifique publiée le 12 juin 2017. 

Victimes de l'exploitation humaine

Ces zones marécageuses plantées  d’arbres pouvant atteindre 45 mètres de haut et qui occupaient de vastes étendues, notamment en Asie du sud-est, contribuaient jusqu’ici à retirer du dyoxide de carbone (CO2) de l’atmosphère et à freiner le réchauffement planétaire. Mais ces tourbières forestières, qui ont  presque toutes ont été déboisées, disparaissent rapidement en raison des coupes claires et de leur assèchement pour la culture notamment du palmier à huile ou des constructions des hommes, expliquent les auteurs dont l’étude paraît dans la dernière édition des Comptes rendus de l’académie américaine des sciences (PNAS).

La menace du changement climatique

Ces puits de carbone font désormais également face à la menace du changement climatique qui, en altérant le cycle des précipitations, pourrait renforcer leur assèchement, explique le professeur Charles Harvey du Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’un des auteurs de l'étude. Avec des conséquences dramatiques pour l'atmosphère. Une fois qu'elles sont déboisées et drainées,  les matériaux organiques du sol de ces tourbières, s’oxydent sous forme de CO2 et retournent dans l’atmosphère. Parfois, elles prennent feu et brûlent pendant très longtemps, formant de gros nuages de fumée qui polluent l’atmosphère. Les foyers de tourbières en Indonésie ont à eux seuls contribué « certaines années » à hauteur de 10 à 40% des émissions de CO2 dans l’atmosphère de toutes les sources mondiales de combustion de charbon, de pétrole et de gaz naturel, précisent les chercheurs.

Pour réaliser cette étude, le professeur Harvey a étudié l’une des dernières tourbières tropicales parfaitement préservée à Brunei, sur l’Ile de Bornéo. Cette nation riche en pétrole peut en effet résister à l’attrait économique du marché de l’huile de palme. Son étude a permis de voir comment ces zones fonctionnent dans des conditions environnementales normale, et de fournir une référence afin de mieux comprendre les changements de ces zones, et peut-être, de pouvoir en préserver certaines ou en régénérer d’autres. 

Les tourbières tropicales peuvent contenir autant de CO2 que n'en dégage la combustion mondiale de carburants fossiles sur plus d’une décennie, selon les scientifiques. 

Cathy Lafon avec l'AFP

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