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Les cancers des enfants en augmentation de 13% en 20 ans, selon l'OMS

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Un enfant traité au service d'oncologie dans un hôpital pédiatrique de Munich (Allemagne), le 16 décembre 2015. Photo archives AFP 

C'est un fait objectif et très alarmant. La fréquence des cancers chez les enfants a été 13% plus élevée dans les années 2000 que dans les années 1980, selon une étude publiée le 12 avril 2017 par l’OMS . L'agence internationale de la santé qui attribue pour partie cette hausse à une meilleure détection, estime aussi que l'augmentation des cancers pédiatriques pourrait être influencée par "des facteurs extérieurs, tels que des infections ou certains polluants présents dans l’environnement". 

Le cancer le plus répandu chez les enfants jusqu'à 14 ans est la leucémie

Cette étude internationale, qui a analysé entre 2001 et 2010 environ 300 000 cas diagnostiqués dans 62 pays, évalue l’incidence des cancers chez les enfants de moins de 14 ans à 140 cas pour 1 million d’enfants par an. Le cancer le plus répandu chez les enfants jusqu’à 14 ans est la leucémie (presque un tiers des cas), suivie par les tumeurs du système nerveux central (20%) et les lymphomes, précise l’étude. Chez les adolescents (15-19 ans), la fréquence des cancers est estimée à 185 cas pour un million de personnes chaque année, ajoute l’étude, publiée dans la revue britannique The Lancet Oncology. Le lymphome est alors le plus fréquent (23% des cas), devant les carcinomes et les mélanomes (des cancers de la peau, 21%).

Plusieurs facteurs

Pour les spécialistes, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse inquiétante. "Une partie de cette augmentation peut être due à une détection meilleure ou plus précoce de ces cancers", avance le Centre international de recherches contre le cancer (CIRC), qui a coordonné l’étude. Pour Richard Peto, professeur de statistique médicale à Oxford (Grande-Bretagne), la cause à privilégier est toutefois bien la progression de la détection. « Il est faux d’affirmer que les taux réels de cancer de l’enfant augmentent dans le monde. Depuis les années 1980, les services médicaux et les méthodes de diagnostic se sont améliorés, tout comme la fiabilité avec laquelle les cas de cancers sont signalés dans les registres de population », argumente-t-il.

La diminution de l’exposition des enfants aux microbes dans les sociétés développées pourrait également jouer un rôle dans l’augmentation des cancers impliquant un comportement anormal du système immunitaire, comme la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), estime Mel Greaves, de l’Institute of Cancer Research à Londres, dans un commentaire sur l’étude recueilli par le Science Media Centre (SMC).

Les causes environnementales

Selon une publication de l'Inserm faisant la synthèse de nombreuses études, peu de facteurs de risque des cancers de l’enfant ont été identifiés. Les facteurs génétiques connus sont à l’origine d’un petit nombre de cas. L'incidence des modes de vie (alimentation, sédentarité...) et des différentes sources de pollution et des produits chimiques toxiques présents dans l'environnement (pesticides, perturbateurs endocriniens...) sur la santé des enfants,  a fait  l'objet d'un certain nombre d'études. Concernant les produits phytosanitaires, l'analyse sur l’exposition professionnelle des parents aux pesticides ne concluait pas à une augmentation significative du risque de leucémie en lien avec l’exposition professionnelle du père aux pesticides. En revanche, elle montrait que le risque de leucémie était multiplié par deux lors d’une exposition résidentielle ou professionnelle maternelle aux pesticides en période prénatale et plus particulièrement lorsqu’il s’agissait d’insecticides ou d’herbicides.

Un "domaine négligé de la santé au début de la vie"

"Le cancer est une cause significative de décès chez les enfants et les adolescents, en dépit de son occurrence relativement rare avant l’âge de 20 ans", souligne Christopher Wild, directeur du CIRC. Les chiffres observés sont probablement encore sous-estimés, en particulier dans les pays à faible revenus, du fait de la sous-déclaration des cas de cancer et du manque d’équipements de diagnostic, estime aussi le CIRC, qui espère que les données de l'étude onusienne aideront "à sensibiliser, à mieux comprendre et mieux combattre ce domaine négligé de la santé au début de la vie".

Afin d'arriver à comprendre pourquoi les enfants développent cette maladie alors que leur organisme n'a pas souffert du tabac, de l'alcool ou de mauvaises habitudes alimentaires, contrairement aux adultes, partout dans le monde, des équipes de chercheurs étudient les liens possibles avec l'environnement. En France, en liaison avec l'Inserm, le programme Hope-Epi a mis en place une plate-forme d'observation alimentée par une collecte systématique de tous les cas de cancers pédiatriques accompagnée d'une veille épidémiologique, afin de mieux en comprendre les causes possibles de cette maladie chez l'enfant.

Cathy Lafon avec l'AFP

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