Initiative: en Normandie, des enfants vont à l'école en bus à pédale
Des enfants dans un quadricycle à assistance électrique, le 6 novembre 2015 à Rouen. Photo archives AFP
C'est une première en France. Depuis la rentrée scolaire de janvier 2017, Louviers, une ville normande au sud de Rouen finance des cyclo-bus scolaires afin de permettre à une trentaine d’enfants du primaire d’aller à l’école et d’en revenir en pédalant et sans polluer ! Un joli cadeau de Noël pour ces élèves de l’école Anatole France de Louviers, issus de classes allant du CP au CM2, qui pédalent désormais matin et soir avec entrain, malgré les températures hivernales... Un transport scolaire gratuit, ludique, sportif et écologique, et une bonne initiative pour la planète et pour l'emploi local.
Quadricycles à assistance électrique
Les trajets, longs d’un peu moins de 4 kilomètres, sur ces grands quadricycles verts pétard à assistance électrique, sortes de rosalies adaptées à la route, ont débuté le 3 janvier après les vacances de Noël. Répartis dans trois cyclo-bus d’une dizaine de places chacun, circulant sur trois parcours différents, les enfants, tous équipés d’un casque de cycliste bleu et d’un gilet jaune fluo jaune, roulent à la vitesse très raisonnable de 15 km/h.
« S’cool bus »
Ce nouveau moyen de transport, imaginé par trois jeunes écologistes, avait été testé durant plus de deux ans par deux écoles de Rouen. L'expérience avait été très médiatisée -jusqu’en Corée du Sud – mais la ville de Rouen et la métropole n’ont finalement pas adhéré au projet. Ses trois promoteurs, pas découragés pour autant, sont allés le proposer ailleurs. Au sud de la métropole normande, la Communauté d’agglomération Seine-Eure (CASE, qui regroupe 37 communes dont Louviers), a saisi la balle au bond. Labellisée « territoire à énergie positive pour la croissance verte » par le ministère de l’Environnement, la CASE a utilisé une partie de sa subvention d’État pour financer l’expérience, une première en France. Un contrat a ainsi été signé pour deux ans, à titre expérimental, entre la collectivité et « S’cool bus » pour un coût de 170 000 euros.
« Une dynamique se met en marche»
Jusqu’ici bénévoles au sein d’une association, les trois jeunes écologistes porteur du projet, qui conduisent chacun un cyclo-bus, ont pu, grâce à la CASE, créer leur propre entreprise « S’cool bus ». Autre beau cadeau de Noël, ils vont pouvoir ainsi se rémunérer, au SMIC, tous les mois.
Selon Vincent Guezou, gérant de la start-up, le bus à pédales, fabriqué aux Pays-Bas, intéresse aussi, les villes de Grenoble et de Lille, ainsi qu’une commune proche de Lyon. «Une dynamique se met en marche», se réjouit de son côté le directeur de l’école de 170 élèves, André Neveu, grand adepte de la bicyclette. Peut-être verra-t-on un jour de joyeux cyclo-bus à pédales rouler dans les rues de Bordeaux ?
Cathy Lafon avec l'AFP
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