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L'arrêt du réchauffement climatique en 1998 ? Une "légende" entretenue par les climatosceptiques

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Le réchauffement climatique se poursuit et la banquise continue de fondre, comme ici, au Groenland. AFP

Dans son cinquième rapport, publié en septembre 2013, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) précisait qu’entre 1951 et 2012, la tendance moyenne au réchauffement du globe avait été de 0,12 degrés Celsius par décennie, alors qu’entre 1998 et 2012 elle n’avait été que de 0,07°C par décennie.

Une information qui avait nourri la thèse d'un apparent ralentissement du réchauffement climatique, entre 1998 et 2014, faisant dire aux climatosceptiques que ce phénomène était "un canular". Une nouvelle étude scientifique publiée le mercredi 4 janvier 2017 par des chercheurs des universités de Berkeley, en Californie, et de York, au Royaume-Unid, ans la revue américaine "Science Advances" a définitivement remis les pendues à l'heure, faisant voler en éclat la théorie illusoire d'un éventuel "arrêt" ou "pause" dans le réchauffement. 

Argument favori des climatosceptiques, le "gobal hiatus" climatique est bel et bien dû à une erreur de mesure, que viennent de corriger les scientifiques.

"Ce sont ces différences de températures entre l’ancien et le nouveau système de mesure qui ont occulté la réalité du réchauffement de l'océan durant les quinze années". NOAA, 2015

Au demeurant, les derniers travaux des scientifiques, conduits par Zeke Hausfather de Berkeley, ne font que confirme les conclusions d’une précédente étude, publiée en 2015 par l’Agence américaine océanique et atmosphérique américaine (NOAA). Dans cette analyse, les scientifiques de la NOAA montraient que les températures mesurées par les bouées modernes flottant sur les océans qui sont désormais utilisées, étaient légèrement plus froides que celles affichées par les prélèvements provenant des navires. En effet, puiser l'eau avant d'en prendre la température réchauffait très légèrement les mesures."Ce sont ces différences de températures entre l’ancien et le nouveau système de mesure qui ont occulté la réalité du réchauffement de l'océan durant les quinze années", concluaient ces chercheurs. Ces travaux de la NOAA, publiés en 2015 avaient alors été très critiqués par les climatosceptiques, pour qui ce "hiatus" était la preuve que le réchauffement climatique était "un canular".

Une  distorsion due aux différents moyens de mesure des température

"Nos résultats signifient essentiellement que la NOAA avait raison et que ses scientifiques n’ont pas truqué les données ". Zeke Hausfather, chercheur de Berkeley et principal auteur de l'étude publiée le 4 janvier 2017

Les scientifiques ont donc aujourd’hui corrigé cette distorsion due aux différends moyens de mesure des températures des océans: l’augmentation de la température moyenne à la surface des mers est restée constante, à 0,12°C par décennie durant cette période. La dernière étude s’est aussi appuyée sur des données indépendantes provenant directement des satellites et du réseau de balises Argos, un système mondial de localisation et de collecte de données géo-positionnées par satellite. Toutes ces différentes mesures confirment les conclusions de la NOAA en 2015.

"Nous étions initialement sceptiques à propos des résultats de la NOAA car ils montraient un réchauffement plus rapide pendant cette période que celui indiqué précédemment par une étude actualisée du Service national britannique de météorologie (Met Office)", explique Kevin Cowtan, de l’Université de York. "Nous avons vérifié nous-mêmes en utilisant différentes méthodes et données et avons conclu que la NOAA avait raison, une conclusion à laquelle est également parvenue dernièrement l’Agence météorologique japonaise en utilisant des données encore plus récentes", précise-t-il.

Quoiqu'il en soit, l'année 2016 battra le troisième record de chaleur consécutif sur la planète, un phénomène inédit depuis les relevés officiels des températures et le début de l'ère industrielle.

Cathy Lafon avec l'AFP

►PLUS D'INFO

  • Les relevés des températures dans l'océan, comment ça marche ? Historiquement, les marins mesuraient la température de l’océan en prenant de l’eau avec un seau dans lequel ils plongeaient un thermomètre. Dans les années 1950, les navires ont commencé à effectuer des relevés de température automatiquement dans des canalisations passant dans la salle des machines. Aujourd’hui de nombreuses bouées de mesure sont positionnées partout sur les océans. Les scientifiques s'appuient aussi sur des données provenant directement des satellites et du réseau de balises Argos, un système mondial de localisation et de collecte de données géo-positionnées par satellite.

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