Centrale nucléaire du Blayais : pour 7 associations écologistes, "les réacteurs ne doivent pas dépasser leurs 35 ans"
La centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, dans le Blayais (Gironde). Photo archives Sud Ouest
Greenpeace, Sepanso, Estuaire pour tous, Nature Environnement 17, Association de défense des sites et habitants de Haute Gironde, Saintonge Boisée Vivante et CLCV (Association nationale de défense des consommateurs et usagers) : sept associations locales de protection de l'environnement se mobilisent sur les deux rives de l'estuaire de la Gironde et interpellent les autorités, après la présentation, le 9 décembre dernier, par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) à la Commission Locale d'Information Nucléaire (CLIN) du Blayais, des écarts de fabrication sur certains réacteurs, dont le réacteur 1 de la centrale du Blayais, en Gironde. Selon elles, les réacteurs de la centrale de Braud-et-Saint-Louis "ne doivent pas dépasser leur 35e anniversaire". Ce qui pose la question de leur arrêt.
L'affaire des anomalies de la cuve de l'EPR de Flamanville
"Le pot aux roses a été découvert après l’audit demandé par l’ASN à Areva, dans le cadre de l’affaire des anomalies sérieuses sur la cuve de l’EPR de Flamanville dans la Manche", rappelle le collectif dans un communiqué publié le 3 janvier 2017. Lancé fin 2015 par le gendarme du nucléaire, l'audit avait révélé des incohérences dans les dossiers des contrôles de fabrication des composants nucléaires au sein de l'usine d'Areva Creusot-Forge (Saône-et-Loire), où l’acier du couvercle et du fond de cuve défaillante du réacteur nucléaire de l'EPR a été forgé. Une affaire qui touche notamment les générateurs de vapeur, cylindres en acier de 20 mètres de haut et de 300 tonnes à raison de 3 par réacteur, un échangeur thermique entre l'eau du circuit primaire, portée à haute température (320 °C) et à pression élevée (155 bars) dans le coeur du réacteur, et l'eau du circuit secondaire qui se transforme en vapeur et alimente la turbine.
Défauts de fabrication
"La question des défauts de fabrication est grave", soulignent les associations,"car certaines zones de ces générateurs ont un taux de concentration en carbone de 0,32 % alors que le taux normal est de 0,22 %. Or comme le dit l’ASN cette zone présente potentiellement des propriétés mécaniques, en particulier de résistance à la propagation de fissures, plus faibles qu’attendues", précisent-elles.
Réacteurs 1 et 2 du Blayais
Le réacteur 1 du Blayais est concerné, puisque "ses générateurs de vapeur ne comportaient pas moins de 11 défauts", expliquent-elles. S'il a obtenu, après contrôle, l’accord de l’ASN pour son redémarrage, en contrepartie de mesures compensatoires prises par EDF pour éviter les chocs thermiques, la décision du gendarme du nucléaire n'éteint toutefois pas les inquiétudes des écologistes. Ces derniers notent aussi "la révélation, depuis plusieurs années, d’une fissure, appelée défaut de sous revêtement, dans la zone du coeur du réacteur 2 qui, même si elle est surveillée par EDF, témoigne bien d’une insuffisante prise en compte des conditions de fabrication des cuves."
Les sept associations qui dénoncent "le caractère inacceptable", selon elles, "des pratiques d’EDF et d’Areva révélées par le dossier des anomalies", estiment que les réacteurs du Blayas sont atteints par la limite d'âge. En clair, précise Patrick Maupin, le représentant de Greenpeace à la CLIN du Blayais, "compte tenu du vieillissement du parc et des mesures compensatoires imposées par l'ASN pour le redémarrage du réacteur 1, la question de l'arrêt des réacteurs au delà de 35 ans de fonctionnement se pose".
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