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Bonne nouvelle pour la planète: le plus grand sanctuaire marin au monde va être créé en Antarctique

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La mer de Ross, dans l'Antarctique, est parfois surnommée "le dernier océan" car elle est considérée comme le dernier écosystème marin intact de la planète. Photo archives AFP

Le rapport "Planète vivante 2016", publié ce jeudi par le WWF, alertait sur le déclin alarmant de la biodiversité. A-t-il créé un électrochoc ? Toujours est-il qu'un accord vient d'être obtenu ce vendredi 28 octobre en Australie, après des années de négociations, pour créer en Antarctique le plus grand sanctuaire marin au monde, destiné à protéger la faune et la flore du dernier écosystème encore intact (ou presque) de la planète, situé au pôle Sud.

Conclu par vingt-quatre pays et l'Union européenne lors de la réunion annuelle de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) à Hobart, sur l’île de Tasmanie, l'accord permettra la création d’une zone protégée dans la mer de Ross, une immense baie côté Pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. Avec une superficie de plus de 1,55 million de kilomètres carrés, dont 1,12 million de km2 interdit à la pêche, ce nouveau sanctuaire marin surclasse donc la réserve marine de Papahanaumokuakea, située dans l’archipel d’Hawaï, agrandie par Barack Obama en septembre dernier, qui couvre 1,51 million de km2 dans l’océan Pacifique et abrite une biodiversité exceptionnelle.

La Russie lève son veto

La Chine avait apporté son soutien à la création du sanctuaire marin de l'Antarctique en 2015. La Russie qui était le dernier pays à s’opposer au projet, en raison des droits de pêche, a fini par donner son accord. Quelques modifications ont dû être apportées au texte initial du projet présenté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, afin qu’il puisse être approuvé à l’unanimité des 25 membres de la commission, mais « l’accord final tient en équilibre la protection marine, la pêche durable et les intérêts scientifiques » ,  a précisé le ministre néo-zélandais des affaires étrangères Murray McCully. « Les frontières de l’aire marine protégée (AMP) restent cependant inchangées », a-t-il ajouté.

15% de la surface des océans

« C'est le refuge d'un tiers de la population mondiale des pingouins uins d'Adélie, d’un quart de tous les manchots empereurs, d’un tiers de tous les pétrels d'Antarctique et de plus de la moitié de tous les phoques du Weddell Pacifique-Sud », Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

L’océan Antarctique, qui représente 15 % de la surface des océans, abrite des écosystèmes exceptionnels, riches de plus de 10 000 espèces uniques, en bonne partie préservés des activités humaines mais menacés par le développement de la pêche et de la navigation. Le krill, notamment, utilisé pour faire des farines destinées à la pisciculture ou une huile riche en Oméga 3 qui calmerait les douleurs articulaire, doit faire l'objet d'une protection spécifique : ces petites crevettes des eaux froides, nourriture de base des baleines, des requins baleines et des poissons, constitue un maillon important du réseau trophique des océans. S'il venait à disparaître, c'est l'avenir des océans et de la planète qui serait menacé.

Une excellente nouvelle, oui, mais...

Cet accord sur la mer de Ross est salué unanimement comme une excellente nouvelle par les ONG, comme Greenpeace ou le WWF, qui lui prête "une importance cruciale, non seulement pour protéger l'abondante biodiversité, mais également pour contribuer à développer la résilience de l'océan face au changement climatique." L'organisation d'Isabelle Autissier note toutefois qu'il prendra fin dans 35 ans. Or, selon l'Union Mondiale de la Conservation (IUCN), les zones marines sous protection doivent être permanentes. Inquiet sur ce point de limitation dans le temps de ce statut de protection, le WWF a annoncé qu'"il poursuivra ses actions afin d’obtenir, à terme, que la mer de Ross devienne une zone marine protégée permanente".

Un deuxième projet, à l’agenda de la réunion de la CCAMLR, porté par la France et l’Australie, n’a pas eu le temps d’être approuvé. Il portait sur une autre vaste zone marine couvrant 1 million de km2, dans l’est de l’Antarctique. A suivre...

Cathy Lafon

►PLUS  D'INFO

  • L'océan Austral fait, à l’instar du continent Antarctique, l’objet d’un système juridique particulier : le système du traité Antarctique. Ce système comprend plusieurs instruments dont le traité sur l’Antarctique de 1959, son protocole relatif à la protection de l’environnement, les mesures prises lors des réunions des parties consultatives, la convention pour la protection des phoques de l’Antarctique de 1972, l’accord de protection des albatros et pétrels et une convention spécifique sur les milieux marins : la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines Antarctiques (CCAMLR).

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