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Nucléaire : cinq nouveaux réacteurs arrêtés en France par l'ASN

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La centrale de Fessenheim, en Alsace, va s'arrêter totalement, à la demande de l'ASN, le temps d'effectuer les contrôles de nécessaires sur ces deux réacteurs. Photo AFP

Fessenheim, dans le Haut-Rhin, Gravelines, dans le Nord, Civaux dans la Vienne,Tricastin dans la Drôme... EDF va devoir arrêter rapidement cinq réacteurs nucléaires supplémentaires en France avant la fin de l'année, afin de procéder à des vérifications, a annoncé ce mardi 18 octobre l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans un communiqué publié sur son site Internet.

L'ASN exige d'EDF qu'elle vérifie la teneur en carbone de certaines zones des cuves des cinq réacteurs concernés, comme le groupe l'a déjà fait pour treize autres, après les révélations sur les malfaçons observées en 2015 sur certaines cuves sortant de l'usine d'Areva du Creusot. Les analyses demandées par l'autorité concernent plus précisément des fonds de générateurs de vapeur pouvant présenter une zone de concentration importante en carbone, risquant de conduire à des propriétés mécaniques plus faibles qu'attendues, une anomalie similaire à celle de la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche).

Douze réacteurs contrôlés

Ces générateurs de vapeur équipent en France dix-huit réacteurs de 900 ou 1450 MWe. Parmi ces réacteurs, douze sont équipés de fonds primaires fabriqués par JCFC susceptibles de présenter une concentration en carbone particulièrement élevée. Les contrôles ont été réalisés ou sont en cours pour sept d'entre eux, précise également l'ASN : les réacteurs 1 et 3 au Tricastin, le réacteur 4, au Bugey, le réacteur 3, à  Dampierre, le réacteur 2, à Gravelines, le réacteur B1, à Saint-Laurent-des-Eaux et le réacteur 2, à Civaux.

Fessenheim à l'arrêt complet

A Civaux, c'est le réacteur 1 qui doit désormais être arrêté, à Gravelines, le numéro 4, et au Tricastin, les réacteurs 2 et 4. A Fessenheim, l'arrêt vise le réacteur 1 de la centrale nucléaire. Comme le numéro 2 est déjà à l'arrêt depuis le mois de juin dernier, c'est toute la centrale qui va être arrêtée. Une situation exceptionnelle qui ne déplaira pas aux écologistes et aux riverains qui réclament la fermeture de la plus vieille centrale de France, pour des raisons de sécurité. Les associations antinucléaires, Greenpeace en tête, avait porté plainte la semaine dernière contre EDF et Areva, pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "usages de faux", accusant les deux entreprises d'avoir dissimulé à l'ASN la dangerosité de l'anomalie détectée sur le réacteur numéro 2 de Fessenheim.

Y aura-t-il de l'électricité à Noël ? Et à quel prix ?

Alors que la part du nucléaire pèse pour 76,3% dans la production d'électricité tricolore en 2015, faut-il s'inquiéter des répercussions pour l'approvisionnement en électricité des Français cet hiver ? La ministre de l'Environnement et de l'Energie, veut positiver : "les avancées de la transition énergétique contribuent à compenser les indisponibilités de ces réacteurs", a commenté mardi soir Ségolène Royal dans un communiqué. Selon l'hebdomadaire "Challenges",  EDF "minimise l'importance de la décision". Le choix de la date des arrêts, au début d'un automne doux (merci le réchauffement climatique !), préserverait la capacité nucléaire installée pour passer l'hiver prochain, les objectifs de production d'électricité nucléaire d'EDF, révisés à la baisse en septembre, restant inchangés.

L'inquiétude sur les marchés de l'électricité est toutefois réelle : le quotidien Les Echos qui évoquait, le 11 octobre, la création prochaine d'un "mécanisme anti-coupure", destiné à assurer la sécurité d'approvisionnement, indiquait que "les prix de gros pour livraison, après avoir connu une chute violente début 2016, ont flambé, dépassant 40 euros/MWh, alors qu'ils évoluaient à moins de 32 euros/MWh il y a un mois". A suivre.

Energie nucléaire, énergie intermittente ?

Sur les 58 réacteurs théoriquement disponibles en France, 21 restaient à l'arrêt ou en service réduit en ce début de semaine, pour des raisons et des durées diverses. Soit un tiers du parc nucléaire. Finalement, le grand reproche fait par certains aux énergies renouvelables, qu'ils jugent non fiables, car "intermittentes", ne s'applique-t-il pas aussi au nucléaire ?

Cathy Lafon

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