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Biodiversité : en Asie, le trafic de tigres ne ralentit pas

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Il y avait 100 000 tigres il y a un siècle, il y en a moins de 4 000 à l'état sauvage aujourd'hui. Photo AFP

Mauvaise nouvelle pour l'avenir de la biodiversité sur la planète : bien qu'il soit interdit depuis des décennies, le commerce international illégal de tigres et de leurs "produits" dérivés (peaux, os, dents...), reste la plus grande menace directe pour la survie de l’espèce.

Selon les résultats de l’étude alarmante menée par TRAFFIC et le WWF et présentée le 28 septembre 2016, à l’occasion de la 17e Conférence des Parties de la CITES, le braconnage et le trafic de tigres à travers l'Asie ne baisse pas. Entre 2000 et 2015, au moins 1 755 tigres en auraient été victimes, soit plus de deux animaux par semaine.

Moins de 4 000 tigres à l'état sauvage, seulement

trafic,tigre,asie,commerce illégal,braconnage,chiffresEn 1900, la population de Panthera tigris atteignait les 100 000 individus en Asie : il n'y aurait plus aujourd'hui sur terre qu'environ 3 900 tigres à l'état sauvage. Principale responsable de la disparition de l'animal, la chasse au tigre, motivée au XIXe et au XXe siècles par la course aux trophées mais aussi par le succès commercial rencontré par les peaux et fourrures de tigre. Face à l'alerte déclenchée par plusieurs pays, cette chasse a fait l'objet d'une interdiction planétaire en 1970. Toutefois, la mesure n'a pas suffi à protéger l'animal des menaces qui pèsent sur lui. Aujourd'hui, 46 ans après, le déclin du tigre se poursuit. En cause, le braconnage pour le commerce illégal, et la dégradation de son habitat.

L'élevage des tigres nourrit le commerce illégal

 « Cette analyse apporte des preuves concrètes attestant que le commerce illégal du tigre, ainsi que ses parties et produits, persiste et reste une source d’inquiétude majeure de conservation. Malgré les engagements répétitifs des gouvernements pour fermer les fermes d'élevage en Asie, ces établissements sont de plus en plus nombreux et jouent un rôle grandissant dans l’alimentation de ce commerce illégal. » Steven Broad, directeur exécutif de TRAFFIC.

"Reduced to Skin and Bones Re-examined", l'étude de TRAFFIC et le WWF, met en avant 801 saisies enregistrées de tigres et de leurs produits – de la peau et des os notamment – à travers l'Asie depuis 2000. Les animaux saisis proviennent de plus en plus d'établissements d'élevage en captivité : entre 2012 et 2015, au moins 30% des tigres saisis en étaient issus. Si la majorité des saisies ont été signalées par l'Inde, la preuve est faite que les trafiquants exploitent aussi une voie commerciale déjà identifiée, allant de la Thaïlande jusqu'au Vietnam en passant par le Laos - trois pays où le nombre de fermes d'élevage de tigres a augmenté. 

Enorme trafic de tigres en Thaïlande

trafic,tigre,asie,commerce illégal,braconnage,chiffresL'étude souligne ainsi une hausse manifeste des saisies de tigres vivants en Thaïlande et au Vietnam, directement liée à la croissance des fermes d'élevage de tigres, avec 17 animaux saisis entre 2000 et 2004 et 186 animaux au cours des quatre dernières années. La Thaïlande, notamment, abrite un énorme trafic de tigres. Le fameux Temple aux Tigres, visité par des milliers de touristes chaque mois, a dû fermer ses portes en juin dernier, après la découverte de 70 cadavres de bébés tigres. Une quarantaine de cadavres de tigreaux, âgés d’environ un à deux jours à leur mort, était conservée au congélateur, une trentaine dans des bocaux remplis de formol. Les tests ADN devront révéler si les animaux ont été tués ou s’ils sont morts de mort naturelle.

"Vin de tigre"

Des dizaines de peaux d’individus adultes, des amulettes, des dents sculptées ont également été saisies, avec des jarres de "vin de tigre". Réputé dans la médecine chinoise pour soigner l'arthrite et les rhumatismes, ce breuvage, fabriqué à partir des os des fauves, est particulièrement prisé en Chine, où des tigres seraient élevés en captivité et affamés dans ce seul but. Situé à une centaine de kilomètres au nord ouest de Bangkok, le sanctuaire bouddhiste était dans le collimateur de la police et des associations depuis des années, ces dernières accusant les moines de vendre des animaux et des organes à une clientèle chinoise, notamment pour fabriquer des médicaments.

Cathy Lafon

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