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Diesel : la France, championne européenne des voitures sales

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Inspection des émissions de diesel sur une voiture de la marque Volkswagen. Photo AFP

En pleine semaine européenne de la mobilité, voilà une nouvelle plutôt désespérante. En Europe, 29 millions de véhicules, dont 5,5 millions en France, émettent au moins trois fois plus d’oxydes d’azote qu’autorisé. Paradoxalement, Volkswagen, par qui le scandale est arrivé il y a un an de cela, est premier de la classe. Les constructeurs Opel, Renault et Fiat font partie des moins bons élèves, selon une étude de l’ONG Transport & Environnement.

11 millions de véhicules

Il y a un an, le 18 septembre 2015, le constructeur allemand admettait avoir eu recours à des logiciels truqueurs pour manipuler les tests de mesures d’émissions de gaz polluants. Les autorités américaines accusaient le géant automobile allemand aux douze marques (Seat, Audi, Skoda, Porsche…) de faire passer 11 millions de ses véhicules pour moins polluantes qu’ils n’étaient, lors des tests de contrôle, grâce à un logiciel de fraude. Il ne s’agit que de la « partie émergée de l’iceberg », estime toutefois Transport & Environment (T&E), qui cherche avec cette étude à « exposer le nombre choquant de voitures diesel sales sur les routes de l’UE et la faible régulation des véhicules par les autorités nationales ».

Trois fois plus que la norme

T&E a compilé les données portant sur 230 modèles, issues des enquêtes réalisées par les gouvernements français, britannique et italien dans le sillage du « Dieselgate », ainsi que certaines bases de données publiques. Plus de quatre véhicules sur cinq aux normes Euro 5, vendus entre 2010 et 2014, produisent plus de trois fois la norme fixée pour les émissions de NOx (oxydes d’azote) lors des tests en laboratoire, a calculé l’ONG. Pour les véhicules Euro 6, vendus depuis 2015, ce sont deux tiers d’entre eux qui émettent jusqu’à plus de trois fois la limite fixée.

Ces véhicules se retrouvent principalement sur les routes de France (5,5 millions) et d’Allemagne (5,3 millions), au Royaume-Uni (4,3 millions) et en Italie (3,1 millions).

Carton rouge pour Renault-Dacia

Au palmarès des pires pollueurs, T&E n’est pas tendre avec Renault-Dacia, lui attribuant le titre des moteurs diesel les plus « sales » pour la norme Euro 5, avec des émissions sur route près de huit fois supérieures à la limite fixée pour les tests en laboratoire. Suivent Land Rover, Hyundai, Opel-Vauxhall (dont Chevrolet, autre marque du groupe GM) et Nissan. Les voitures de ces constructeurs testés émettent donc plus que les véhicules des marques Volkswagen.

Le constructeur allemand toutefois s’en sort plutôt bien pour les véhicules Euro 6, catégorie dans laquelle ses marques sont parmi les moins polluantes. C’est l’italien Fiat qui s’en sort le moins bien avec des véhicules (y compris de marques Alfa Romeo, ainsi que Suzuki à qui il fournit des moteurs) qui émettent jusqu’à 15 fois plus de gaz polluants que la limite fixée en laboratoire. Renault-Dacia-Nissan suit (14 fois plus d’émissions), puis Opel-Vauxhall et Hyundai.

72 000 morts prématurés en Europe par an

« L’industrie automobile a pris en otage ses régulateurs, et les Etats européens doivent maintenant résister au nom de leurs citoyens et arrêter de scandaleusement étouffer » la situation. Greg Archer, en charge des véhicules propres pour T&E

Les oxydes d’azote sont considérés comme responsables de la mort prématurée de 72.000 citoyens européens chaque année, rappelle T&E qui déplore la « connivence » des gouvernements avec les constructeurs.

Dans l’UE, il revient aux Etats membres d’assurer l’homologation des modèles de voiture qui, une fois accordée, est valable dans l’ensemble des 28 pays, mais aussi d’assurer la surveillance du marché et d’infliger des pénalités si nécessaire. Mais après le scandale Volkswagen, la Commission européenne a proposé une réforme de la législation pour se donner plus de pouvoir de contrôle et de sanctions.

Cathy Lafon avec l'AFP

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