Télévision. Océans : mais où est donc passé tout le plastique ? Ce soir, Arte enquête
Le plastique, c'est le fléau des océans. Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets de cette matière quasi-indestructible atterrissent dans les eaux salées de la planète bleue. Différentes études s'accordent à estimer leur nombre à près de 50 milliards. Monstrueux. Le hic, c'est que selon les scientifiques, ces 50 milliards ne représentent au final que 1% des déchets plastiques qui polluent en réalité la mer. Hallucinant. Près de 99% d'entre eux, soit leur immense majorité, ont disparu ! Où sont-ils passés ? Mystère...
Ce soir, dans le documentaire de Vincent Perazio, "Océans, le mystère plastique", Arte enquête sur cette pollution invisible et nous fait découvrir les travaux conduits par des chercheurs du monde entier - océanographes, spécialistes de l'environnement, microbiologistes - afin de savoir ce que deviennent ces déchets toxiques.
Soupe au plastique
Jusqu'à présent, la communauté scientifique savait que ces déchets se fractionnaient en micro-particules, notamment sous l'action des vagues et du soleil. Elle en concluait que les morceaux de plastique restaient majoritairement agglutinés en surfaces, formant ces cinq fameux "continents" de plastique, en réalité des zones d'une "soupe" très fine de petits morceaux de plastique, repérées par plusieurs expéditions scientifiques dans les gyres des océans Atlantique (deux), Pacifique (deux) et océan Indien (un). Erreur. De récentes études invalident cette hypothèse.
Une arête dans le plastique
Devenus partie intégrante des océans, au même titre que les algues ou le plancton, de l'Arctique à l'Antarctique, en passant par les mers tropicales, les résidus des déchets plastiques sont omniprésents. Fonds marins, banquise, littoral, faune, ils se cachent partout et pourraient bien être en train de modifier l'écosystème marin, sans que l'on mesure encore bien toutes les conséquences de cette pollution massive.
Moules à la sauce plastique
Ce qu'il y a de sûr, c'est que les particules ingérées par les animaux marins (560 espèces qui ont ingéré ou ont été prises dans du plastique ont été recensées par les scientifiques), finissent en partie dans notre assiette. Un gros amateur de moules consommerait ainsi chaque année 11 000 particules de plastiques, dont une soixantaine resterait dans le corps en traversant les tissus des parois intestinales. De la baleine au minuscule plancton, en passant par le bar, la dorade et la crevette, toute la chaine alimentaire est contaminée. Des études sur la possible nocivité de cette contamination pour la santé humaine sont en cours.
"Plastiques voyageurs"
Deuxième hic : on est très, très loin de se débarrasser de cette pollution. La fonte des glaces de la banquise, à elle seule, pourrait libérer mille milliards de particules de plastique d'ici à une dizaine d'année ! Les océanographes ont observé que quelque 120 espèces nouvelles d'animaux marins sont arrivées sur les côtes canadiennes en voyageant sur un gros morceau de plastique, nouveau moyen de locomotion du monde moderne. Ces "plastiques voyageurs" constituent une véritable bombe à retardement pour la biodiversité qui n'en a vraiment pas besoin, car ils risquent d'apporter de nouveaux agents pathogènes... Le plastique, c'est vraiment pas fantastique !
►A VOIR : "Océans, le mystère plastique", documentaire de Vincent Perazio Arte, samedi 17 septembre, 22h20.
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