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Bordeaux : l'hommage du festival Ocean Climax à Fernando Pereira, le photographe de Greenpeace

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Philippe Barre, Jean-Marc Gancille (Darwin), Jean-François Julliard et Patrick Maupin (Greenpeace), entourant la plaque dédiée à Fernando Pereira. Ma Planète, Bordeaux, 9 septembre 2016.

C'est presque une première en France. Jusqu'à ce vendredi, à l'exception de la ville de Bègles dont le maire, Noël Mamère a baptisé, en juillet 2006, un de ses rond-points du nom de Fernando Peirera, aucune avenue, rue, place ou quai de France ne comportait de plaque honorant la mémoire de ce photographe de Greenpeace, tué à 31 ans lors de l'attentat du bateau "Rainbow Warrior" à Auckland (Nouvelle-Zélande),

C'est à Bordeaux que le second hommage public au militant écologiste et pacifiste amoureux de la mer, mort dans l'attentat commandité par l'Etat français, le 10 juillet 1985, a été rendu. A l'invitation de Philippe Barre et Jean-Marc Gancille, fondateurs de  Darwin et organisateurs du festival Ocean Climax dont la deuxième édition s'est achevée ce dimanche Caserne Niel à Bordeaux, Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, et Patrick Maupin, représentant de l'antenne bordelaise de l'ONG, ont inauguré le 9 septembre, à 18h, un ponton Fernando-Pereira sur les quais de la Garonne, aux Chantiers de la Garonne, à deux pas de la Guinguette chez Alriq. Sous un soleil radieux et les pieds dans le sable.

Symbole

Certes, Philippe Barre a tenu à le préciser, l'événement, avant tout éminemment symbolique, n'a rien d'officiel. Rien ne dit en effet que la plaque dédiée au "combattant de l'arc-en-ciel" soit pérenne : le ponton désaffecté doit être réhabilité et le quai n'appartient pas à Darwin, qui n'en a que la jouissance, dans le cadre de ses activités éco-nautiques. Par ailleurs, la Ville de Bordeaux, décisionnaire en la matière, n'a pas été consultée pour donner son aval. Peut-être serait-elle toutefois favorable à ce que l'on baptise, un de ces jours, un ponton Fernando-Pereira sur ses quais...

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Une partie des militants du groupe bordelais de Greenpeace, réunis autour de Patrick Maupin. Photo Ma Planète

Lanceurs d'alerte

greepeace,hommage,bordeaux,ponton,quai,pereira,festival ocean climaxComme l'ont souligné avec une certaine émotion et une grande modestie, ce qui est tout à leur honneur, les deux porte-paroles de Greenpeace, Jean-François Julliard et Patrick Maupin, le texte, inscrit sur la plaque en métal noire d'un vieux bateau démantelé, veut rendre aussi hommage à "tous les militants et lanceurs d’alerte qui ont donné leur vie pour protéger l’environnement et défendre les droits humains".

Ecologie et droits humains

On le sait peu, mais les victimes tombées pour la cause de l'écologie, qui rejoint celle des droits de l'homme et la question de liberté d'expression, sont, hélas, nombreuses, y compris chez les journalistes. Et ce, aux quatre coins de la planète, mais aussi en France. Impossible d'oublier le décès du jeune étudiant en botanique écologiste Rémi Fraisse, tué dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 par les forces de l'ordre, sur le site du projet contesté du barrage de Sivens (Tarn). Une infrastructure jugée "illégale" depuis par la justice.

Invitée à l'inauguration du ponton Fernando-Pereira, Amnesty International, l'association qui lutte pour la défense des droits de l'homme, s'est ainsi notamment battue bec et ongle pour obtenir la libération des trente militants de Greenpeace, emprisonnés en septembre 2013 en Russie, à Mourmansk, dans le cadre de la campagne de l'association écologiste internationale contre l'exploitation de pétrole dans l'Arctique: "Save the Arctic" (en Français, "Sauvons l'Arctique").

A Paris, les écologistes avaient réclamé que l'on nommât une rue Fernando-Pereira : en vain. La Ville ayant refusé, au prétexte que Pereira n'était pas Parisien... Pourquoi est-il donc si difficile de rendre hommage à celles et ceux qui sont tombés pour la paix, la défense de l'environnement et celle des droits de l'homme, alors que l'espace public français regorge de noms de généraux ou d'hommes politiques qui ont été responsables de tant de morts, lors des guerres du passé ? Posée par Philippe Barre, la question fait mouche et reste ouverte.

Cathy Lafon

►POUR CONTACTER Greenpeace Bordeaux: cliquer ICI

PLUS D'INFO SUR L'ATTENTAT DU RAINBOW WARRIOR

Les services secrets français avaient fait couler le bateau de l'ONG sur ordre du gouvernement et du Président de la République, François Mitterrand. Une bonne idée et un geste symbolique fort,  en mémoire de tous les militants et lanceurs d’alerte qui ont donné leur vie pour protéger l’environnement et défendre les droits humains.

  • Vidéo : Noël Mamère explique à son petit-fils l’affaire du Rainbow Warrior

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