A Bordeaux, le Darwin Ocean Climax Festival se met en quatre pour défendre la planète
Keren Ann sera sur la scène de l'éco-festival de Darwin le vendredi 9 septembre. Photo archives AFP
Musique, conférences-débats, street-art, expos, performances de skaters... Top départ ce jeudi à Bordeaux pour la deuxième édition du Darwin Ocean Climax Festival, une manifestation éco-musicale lancée en septembre 2015, à la veille de la COP21 à Paris, pour sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux du réchauffement climatique, de la transition énergétique et à la nécessité d'agir urgemment pour préserver l'avenir des océans, de la planète et de l'humanité.
L'an dernier, la Surfrider Foundation Europe, fêtait son 25ème anniversaire. L'éco-système bordelais Darwin, installé à la Caserne Niel, à la Bastide, accueillait l'événement et concoctait avec l'ONG dédiée à la protection des mers et des océans, associée à l’agence Playground, le premier festival Ocean Climax dans son enceinte.
Affiné cette année, le concept s'étire sur quatre jours, du jeudi 8 au dimanche 11septembre et l'événement affiche une trentaine de concerts, un village de stands d'une vingtaine d'ONG (dont Emmaüs, Greenpeace et la Surfrider Foundation Ejurope), et quatre grandes conférences gratuites et ouvertes à tous (baptisées "talks", c'est plus branché). Comme en 2015, on pourra y croiser des pointures, telles Nicolas Hulot. Monsieur Cop21, cheville ouvrière de l'Accord de Paris de décembre 2015 sur le climat, ouvrira officiellement vendredi le festival et animera à 9h30 un débat sur le thème des énergies renouvelables. Edgar Morin, le philosophe écolo parrain de cette seconde édition, lancera notamment vendredi "L'alerte de Darwin", un appel en faveur du climat et de la planète. Caserne Niel, on causera aussi bien sûr protection des océans, avec la Surfrider Foundation, Sea Shepherd et justice climatique, avec Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International.
Une scène brillante
Enthousiasmante dans une ville qui ne comptait jusqu'à présent aucun festival de musiques actuelles, l'alléchante programmation artistique devrait drainer du monde, et étancher la soif légitime d'un public bordelais longtemps sevré de grands rendez-vous pop, rock, rap et électro. Outre la scène pop locale (Bengale, Ariel Ariel), on notera ce jeudi la présence derrière les platines de Joseph Mount, leader du groupe anglais Metronomy, pour un "Summer 08 DJ Set". Vendredi, débouleront sur le plateau la chanteuse belge Selah Sue, Lilly wood & The Prick, la délicieuse chanteuse néerlandaise Keren Ann, L'Impératrice, les Bordelais Odezenne, Papooz, Her et Délicieuse musique. Le haut du panier. Les festivaliers devront faire la grasse matinée pour affronter un gros samedi soir, avec le hip-hop US légendaire de De La Soul, le rock psychédélique britannique de The Temple, FKJ, JC Satan et deux excellents représentants de l'électro à la française: Cassius et le duo Air (photo ci-dessus). Du lourd.
Chouette, des femmes !
Amélioration notable par rapport à la première édition, s'il reste très "masculin", le festival entrouvre cette année sa scène musicale aux femmes, encore trop peu nombreuses parmi les intervenants aux débats. C'est pourtant bien le moins : la défense de l'écologie passe aussi par le respect de la diversité culturelle et de l'égalité des genres. Ocean Climax 2016 récoltera un deuxième bon point "vert" si les artistes parviennent à se fendre sur scène d'un zeste d'engagement en faveur de la cause planétaire. A l'exception de la prestation de Tiken Jah ôt Fakoly, ce ne fut bizarrement pas le cas en 2015, où le public des concerts, un poil bobo, était visiblement surtout venu pour nightclubber... Expos, ateliers, glisse et skate sont aussi au programme, avec des pointures comme Aidan Campbell, Greyson Fletcher, Barney Page et le français Sébastien Daurel.
Aides publiques
Avec 15.000 spectateurs pour un budget de 600.000 euros, le premier Ocean Climax avait pris un bouillon financier. Qu'en sera-t-il cette année, avec un budget passé à 1 million d'euros ? La ville de Bordeaux et Bordeaux Métropole cotisent au pot, en offrant leur soutien logistique. Le Département subventionne le festival, et surtout, ce jeudi, la Région Nouvelle Aquitaine et Darwin signent une convention en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique et la promotion de la transition énergétique et écologique. Sur la table, une aide de 100.000 euros de la Région à Darwin, pour sensibiliser les citoyens et les décideurs du territoire à ces thématiques via l'organisation du Festival Darwin Ocean Climax mais aussi de quatre grandes conférences décentralisées qui auront lieu dans quatre villes à déterminer, sur le thème "La Nouvelle Aquitaine, une Région en action pour un avenir durable". On s'en doute, c'est la billetterie qui devra assurer la très grande majorité des recettes.
L'hommage à Fernando Pereira
A noter, le 9 septembre, pour perpétuer la mémoire de Fernando Pereira (photo ci-contre), le photographe de Greenpeace, militant écologiste et pacifiste amoureux de la mer, tué à 31 ans lors de l'attentat du Rainbow Warrior à Auckland (Nouvelle-Zélande) le 10 juillet 1985, Jean-François Juilliard, directeur de Greenpeace France, et l'équipe bordelaise de l'ONG inaugureront un ponton Fernando Pereira sur les quais de la Garonne, aux Chantiers de la Garonne, à deux pas de la Guinguette chez Alriq. Les services secrets français avaient fait couler le bateau de l'ONG sur ordre du gouvernement et du Président de la République, François Mitterrand. Une bonne idée et un geste symbolique fort, en mémoire de tous les militants et lanceurs d’alerte qui ont donné leur vie pour protéger l’environnement et défendre les droits humains.
Vidéo : Noël Mamère explique à son petit-fils l’affaire du Rainbow Warrior
Pour la commémoration des 30 ans de l’attentat du Rainbow Warrior, en juillet 2015, le député-maire écologiste de Bègles, Noël Mamère, racontait dans une vidéo l’attentat du Rainbow Warrior et la disparition de Fernando Pereira.
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- Combien ça coûte ?
Le prix des billets d'entrée : 37 euros la soirée, ou 69 euros le pass deux jours (vendredi-samedi), et 79 euros le pass trois jours (jeudi-vendredi-samedi). Pour 5 euros de plus, on pourra profiter des concerts du dimanche, de 12h à 22h, dont un DJ set avec un sound system à énergie solaire à 19h.