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Réchauffement climatique : alerte rouge sur les océans

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Le réchauffement climatique rend malades nos océans. Photo archives AFP

Décidément, on ne chôme pas au congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui se tient à Honolulu (Hawaï), jusqu'au 10 septembre, et où se pressent 9.000 dirigeants et défenseurs de l'environnement. C'est que la planète va de plus en plus mal. Les rapports des experts scientifiques pleuvent et les nouvelles ne sont pas bonnes. Après la biodiversité sauvage, dont les chercheurs ont pointé ce dimanche l'accélération de la disparition, au tour des océans.

Les océans sont bien "malades". Malades du réchauffement climatique. Leur mauvaise santé affecte les systèmes météorologiques de la planète tout en menaçant la sécurité alimentaire sur Terre et une partie de l'économie mondiale. En surchauffe, les eaux océaniques diffuseront également plus de microbes et de maladies aux êtres vivants, animaux comme humains. Telles sont les conclusions alarmantes d'un vaste rapport scientifique, intitulé "Explications sur le réchauffement océanique", publié ce lundi.

"Dans le tube d'essai"

"Nous savons tous que les océans font vivre la planète. Nous savons tous que les océans nous fournissent une respiration sur deux. Et pourtant nous sommes en train de rendre malades ces océans". Inger Andersen, directrice générale de l'UICN

Menées par 80 scientifique de douze pays, les recherches ont permis de dresser "l'étude la plus complète, la plus systématique qui ait été entreprise sur les conséquences de ce réchauffement des océans", souligne l'un de ses principaux auteurs, Dan Laffoley. Et de fournir les preuves d'un ensemble de conséquences totales et inquiétantes pour l'avenir de la planète et de l'humanité. "Nous ne sommes plus des observateurs non concernés", a aussi commenté le chercheur. "Sans le vouloir, nous nous sommes mis dans le tube d'essai dans lequel l'expérience est en cours". Cette somme d'études, dont plus d'un quart des constatations sont inédites, pointe en effet, sans équivoque, la responsabilité des êtres humains.

Migrations vers les pôles

Jusqu'à présent, les océans nous ont sauvé la mise. Au péril de leurs écosystèmes. Les eaux de la planète ont absorbé plus de 93% de la chaleur supplémentaire résultant du réchauffement depuis les années 1970, limitant la chaleur ressentie sur la terre mais modifiant radicalement le rythme de la vie dans les océans et changeant leurs saisons. L'étude, qui portait sur tous les écosystèmes marins d'importance, du microbe à la baleine et jusqu'aux fonds océaniques, a mis en évidence que des méduses, des oiseaux et du plancton avaient migré en direction des pôles et du froid, parcourant jusqu'à 10 degrés de latitude. Ces migrations climatiques sont de 1,5 à 5 fois plus rapides que tout ce que nous voyons sur le sol, soulignent les scientifiques. Bon nombre d'espèces ne pourront pas s'adapter aussi vite.

Réduction du nombre d'espèces de poissons

océan,uicn,poissons,réchauffement climatique,conséquences,étude,rapportAutres conséquences sur la faune : la hausse des températures va probablement changer le taux de masculinité chez les tortues, car des femelles sont plus susceptibles de naître quand il fait plus chaud. Le réchauffement des océans a tué des récifs coralliens à un rythme record, ce qui a pour effet de réduire le nombre d'espèces de poissons, privés de leur habitat naturel. Avec des conséquences dramatiques potentielles sur les ressources économiques de certaines partie du monde. "En Asie du Sud-Est, on attend une baisse des récoltes de la pêche maritime située entre 10 et 30% à l'horizon 2050, comparé à la période 1970-2000", affirme le rapport.

Microbes et maladies neurologiques

Les scientifiques déclarent également détenir des preuves selon lesquelles le réchauffement des océans "provoque une augmentation des maladies chez les populations végétales et animales" et favorisera aussi la propagation des microbes dans les eaux du globe. Des agents pathogènes tels que la bactérie vectrice du choléra ou la prolifération d'algues toxiques peuvent engendrer des maladies neurologiques comme la ciguatera, intoxication alimentaire découlant de la consommation de poissons des zones tropicales et dont le réchauffement marin favorise donc le développement. Des pathologies tout aussi dangereuses pour l'homme.

Augmentation du nombre de tempêtes

Enfin, selon certaines études contenues dans le rapport, le réchauffement climatique affecte les systèmes météorologiques et provoque de plus en plus de tempêtes.

Les solutions ?

"Il n'y a aucun doute sur le fait que nous sommes la cause de tout cela. Nous savons quelles sont les solutions", a conclu lundi Carl Gustaf Lundin, directeur des programmes marin et polaire à l'UICN, lors de la présentation de l'étude. Pour préserver notre qualité de vie dans notre maison Terre, nous n'avons pas d'autre choix que de "diminuer drastiquement les gaz à effet de serre et d'agir rapidement par le biais des énergies renouvelables", a plaidé le responsable de l'UICN.

Les océans, c'est un peu notre poule aux oeufs d'or. Elle étouffe. A nous de prendre les mesures urgentes qui s'imposent pour ne pas la tuer...

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Pour lire le rapport publié le 5 septembre 2016, "Explications sur le réchauffement océanique" : cliquer ICI

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