Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

JO 2016 : des chercheurs toulousains aident à lutter contre la pollution de la baie de Rio

jeux olympiques,rio 2016,pollution eau,baie

Avant l'ouverture des JO, les autorités locales font procéder au nettoyage de la baie de Rio. Photo AFP

Les douches du village olympique qui agacent tant la délégation australienne sont de la roupie de sansonnet à côté de ce qui attend les athlètes nageurs et navigateurs. A quelques jours de l'ouverture des JO de Rio (5 au 21 août), le NY Times vient de dresser un tableau alarmant de la situation sanitaire de la baie de Rio où se dérouleront dans quelques jours les épreuves de natation libre, de voile et de windsurf des Jeux olympiques.

Paradis de papier

Le journal américain va jusqu'à écrire qu'à Rio, "les athlètes vont nager dans la m… humaine". Pas très frais, tout ça, mais hélas, bien réel. La baie de Guanabara, au Brésil, avec le Corcovado surplombant les favelas, est l'un des paysages paradisiaques les plus célèbres au monde. Mais ce paradis n'est plus que de papier : une véritable décharge d'ordures en tous genre formée près de la côte en contrebas, gâche durablement la carte postale.

"Triste et inquiétant"

jeux olympiques,rio 2016,pollution eau,baie"Les athlètes vont littéralement nager dans de la merde humaine et ils risquent de tomber malades à cause de tous ces micro-organismes. C'est triste mais aussi inquiétant." Les propos du Dr Daniel Becker, un pédiatre cité par le NY Times, jettent un gros pavé dans la mare peu reluisante de la baie des Jeux de Rio. Exagéré ? Hélas non, selon le quotidien new-yorkais, qui assure que des chercheurs de l'Université fédérale de Rio ont fait un constat similaire, pointant notamment une "contamination sérieuse" des eaux littorales sur les plages d'Ipanema ou de Leblon où sont attendus un demi-million de spectateurs durant l'événement.

jeux olympiques,rio 2016,pollution eau,baieA Rio, c'est le grand nettoyage

Rien d'étonnant à cela. Alors qu'un programme de dépollution de la baie, lancé pendant le Sommet de la terre Rio-92, pour un montant d'un milliard de dollars, financés par la Banque interaméricaine de Développement (BID), l'Agence de coopération internationale du Japon (JICA) et le gouvernement de Rio, vingt ans après, toutes les eaux usées d'une agglomération où vivent plus de 12 millions de personnes dans des conditions urbanistiques parfois anarchiques, finissent encore dans la baie de Rio... Le gouvernement qui s'était engagé, en vue des JO, à dépolluer le site à 100% puis à 80 %, n'est parvenu, faute de crédits suffisants, qu'à traiter à peine 50% des eaux usées. Les autorités locales ont toutefois entrepris d'effectuer un grand nettoyage des côtes avant le début des festivités et des épreuves nautiques qui se tiendront du 8 au 18 août pour la voile et les 15 et 16 août pour la natation libre.

Images satellites toulousaines

Pjeux olympiques,rio 2016,pollution eau,baieour les y aider, l'étude de la pollution se fait à 8.000  km de là, depuis Toulouse, où une  équipe de chercheurs de Collecte Localisation Satellites (CLS), filiale du CNES, de l'Ifremer et de la société d’investissement ARDIAN, repèrent les concentration de déchets près des côtes et suivent leur position dans les courants maritimes, grâce à des images satellite en temps réel qui guident les opérations de nettoyage.

Toujours selon le NY Times, des tests récents auraient révélé que les eaux seraient infestées d'agents pathogènes pouvant provoquer des diarrhées, vomissements voire entraîner le décès pour des personnes au système immunitaire fragile. Pour nager ou naviguer aux JO 2016, règle n°1 : être vacciné contre l'hépatite C. Règle n°2 : garder la bouche hermétiquement fermée durant les épreuves sportives, ce qui s'apparente à une mission quasi impossible.

On ne sait pas encore quels athlètes obtiendront les médailles d'or en voile ou aux épreuves de nation libre. Une chose est sûre, les ingénieurs du CNES de Toulouse auront mérité de partager avec eux la plus haute marche du podium.

Cathy Lafon

LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur la pollution des océans : cliquer ICI

Les commentaires sont fermés.