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Sécurité nucléaire : l'ASN met un réacteur de Fessenheim à l'arrêt

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La centrale nucléaire de Fessenheim. Photo archives AFP

Nouveau coup dur pour EDF, Areva et la filière nucléaire française dans son ensemble. En raison d'une anomalie détectée et non résolue sur un générateur de vapeur présentant l'une des irrégularités de fabrication détectées dans l’usine Creusot Forge d’Areva, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a suspendu ce mardi le certificat d'épreuve - préalable nécessaire à la mise en service - d'un générateur de vapeur de la centrale nucléaire française de Fessenheim. Par voie de conséquence, le réacteur n°2 (est) de la plus vielle des centrales de l'Hexagone est maintenu à l'arrêt jusqu'à ce que les tests de sécurité nécessaires et concluants aient été effectués.

Les suites des anomalies et des falsifications détectées dans l'usine d'Areva au Creusot

Après l’audit lancé fin 2015, après la découverte d’une "anomalie" sur la cuve de l’EPR de Flamanville (Manche), fin avril, Areva avait annoncé que des "falsifications" avaient été détectées dans le suivi des processus de fabrication de pièces destinées à équiper des centrales nucléaires au sein de son usine du Creusot Creusot-Forge (Saône-et-Loire), où l’acier du couvercle et du fond de cuve défaillante du réacteur nucléaire de l'EPR a été forgé. Suite aux premières études ayant suivi la découverte de ces "anomalies", la compagnie d'électricité EDF avait arrêté le 13 juin le réacteur de Fessenheim, afin de réaliser des investigations complémentaires sur ce générateur de vapeur qui joue le rôle d'échangeur de chaleur en transformant l'eau du circuit secondaire du réacteur en vapeur pour alimenter les turbines générant l'électricité.

sécurité,areva,polémique,scandale,creusot,fessenheim,asn,centrale nucléaireLe certificat d'aptitude du générateur à vapeur concerné avait été délivré par l'ASN à Areva, en 2012. Depuis, pour le gendarme du nucléaire, la situation a changé. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure de statuer sur l'aptitude au service du générateur de vapeur actuellement installé sur le réacteur 2", a expliqué dans un communiqué Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.

Pas de problème pour la sécurité, assure EDF

Selon le géant français de l'atome, qui souligne que cette suspension est prise à titre de précaution en attendant qu'il justifie la conformité de son générateur de vapeur à la réglementation, "l'anomalie n'est pas préjudiciable à la sûreté de l'exploitation". Le groupe a également indiqué dans un communiqué séparé qu'une pièce similaire venait d'être forgée au Creusot, afin d'effectuer les tests de sécurité nécessaires (mécaniques et chimiques), qui pourraient durer jusqu'à la fin août.

La fermeture effective de Fessenheim, promise par le président socialiste François Hollande pendant sa campagne électorale de 2012 et réclamée depuis de nombreuses années par les écologistes et des associations de riverains, ainsi que par l'Allemagne et la Suisse, pays voisins de la centrale, est attendue désormais à l'horizon 2018. Soit après la prochaine élection présidentielle, au printemps 2017, susceptible de la remettre en question, en fonction des résultats du vote des Français.

Autre gros nuage à l'horizon déjà bien chargé d'Areva : la Commission européenne a annoncé par ailleurs l'ouverture d'une enquête sur le plan de financement de la restructuration du groupe par l'Etat français qui pourrait, notamment, fausser la concurrence sur le marché unique européen. Décidément, le géant français du nucléaire, aujourd'hui en faillite, a du souci à se faire pour son avenir.

Cathy Lafon

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