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Pour une Cité du Vin à Bordeaux... sans pesticides

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La Cité du Vin de Bordeaux est inaugurée ce mardi, avant d'ouvrir au public demain. Photo Guillaume Bonnaud

Ce mardi 31 mai, la capitale mondiale du vin et de la culture, c'est Bordeaux. Le président de la République François Hollande, en personne, vient inaugurer, en grandes pompes, un lieu unique de découvertes et d'échanges autour des vins du monde entier : la Cité du Vin. Mais, aussi beau et exceptionnel soit-il, ce musée du vin ne fait pas la part belle aux vins élevés en bio ou en biodynamie, pourtant de plus en plus présents dans les vignes, les rayons des magasins et les caves des amateurs de bon vin.

Rien d'étonnant à ce que les lanceurs d'alerte et les organisations écolos et anti-pesticides s'invitent aux festivités, afin de demander au chef de l'Etat de prendre position sur la question de l'usage des pesticides dans la viticulture et plus largement dans l'agriculture, au nom de la protection de la santé et de l'environnement.

La  Gironde, département noir des pesticides

viticulture,bio,pesticides,gironde,manifestation,inauguration,cité du vin,bordeauxLes pesticides. Un sujet éminemment sensible en Gironde. Ce département où la viticulture pèse un emploi sur dix et génère une grande partie de la richesse du département, consomme 20% des pesticides utilisés par ce secteur en France. Ce n'est pas rien, quand on sait que la vigne qui ne représente que 3,6% des terres cultivées en France, concentre à elle seule 20% des phytosanitaires utilisés dans le pays, lui-même troisième consommateur mondial de pesticides, et premier en Europe. Fin avril, Bernard Farges, le président du Comité Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) jusqu'à mi-juillet, avait fini par se dire conscient du problème et promis "une sortie de l'usage des pesticides", mais sans donner plus de précision sur une méthode pour aider les viticulteurs à sortir du modèle phytosanitaire, et des échéances. Un mois après, interviewé dans "Sud Ouest" pour faire le point, on n'en sait pas plus. Bernard Farges assure que "le vignoble bordelais est en ordre de marche" pour sortir à terme de l'usage des pesticides, mais estime en même temps que "le tout bio est une idée simpliste et aberrante, déconnectée des réalités". Des propos contradictoires qui n'illustrent pas vraiment la volonté d'en finir avec les phytosanitaires.

Une pétition pour le bio qui cartonne

Le Préfet de Gironde, de son côté, vient d'édicter de nouvelles règles pour encadrer l'épandage par les agriculteurs et prévoir l'installation de filets antipesticides ou de barrières végétales, afin de mieux protéger la santé des riverains. Sans pour autant convaincre de leur efficacité les signataires de la pétition en ligne pour du bio autour des écoles, lancée par la lanceuse d'alerte Marie-Lys Bibeyran et le collectif Info Médoc Pesticides, qui atteint désormais 86.423  signatures, sur Change.org.

Après avoir brisé l'omertà, le collectif exige des actes et des mesures fortes

"Je suis parfaitement conscient que c'est une bombe à retardement, un danger pour la santé, pour l'environnement et peut-être même pour l'économie." Stéphane Le Foll, 2 février 2016

Le collectif formé par Les Amis de la Terre Gironde, Générations Futures, Jeunes Écologistes Bordeaux-Aquitaine, le Collectif Info Médoc Pesticides, Vigilance OGM 33 et Valérie Murat n'a rien contre la Cité du Vin en soi mais refuse de rester dans le déni qui entoure depuis longtemps les pesticides. Un dossier qui pourrait, selon les mots du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, sur le plateau de l'émission de Cash Investigation du 2 février dernier consacrée aux pesticides, se révéler un scandale environnemental et sanitaire. Aujourd'hui, les militants veulent surtout profiter du formidable tremplin de communication que représente l'inauguration de la Cité du Vin et manifester pacifiquement, entre 12h et 14h, devant ce lieu hautement symbolique.

Leur objectif : interpeller le chef de l'Etat pour lui demander "l'interdiction de l'usage des pesticides, des plans de sorties datés et chiffrés, un accompagnement et aides à la conversion en bio, des mesures immédiates de protection des riverains, des salariés agricoles et des consommateurs et la reconnaissance et indemnisation des victimes". En résumé, il s'agit pour eux de pousser François Hollande à sortir du bois et à prendre des mesures fortes pour l'interdiction des pesticides dont les plus dangereux d'entre eux sont classés cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

viticulture,bio,pesticides,gironde,manifestation,inauguration,cité du vin,bordeaux"Die-in" non-violent et pacifiste

Le 25 mai dernier, vers 23h, le collectif anti-pesticides avait illuminé la façade de la Cité du Vin d’un message entouré d’une tête de mort et d’un masque à gaz : "STOP PESTICIDES" (photo ci-contre). Aujourd'hui, pour rappeler que, selon eux, "les pesticides ont tué, tuent et continueront de tuer, et ce, tant que l'État ne prendra pas des mesures fortes pour leurs interdiction", les militants symboliseront toutes les victimes des pesticides par un "die-in" géant, à la mode de Greenpeace. Le collectif a appelé sur les réseaux sociaux tous ceux qui le souhaitent à le rejoindre pour "réaliser cette scène de crime aux pesticides", en insistant bien : non-violente, l'action sera menée à visage découvert et elle respectera et assurera la sécurité des personnes et les biens. A bon entendeur, salut.

Cathy Lafon

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  • Les articles de Ma Planète sur les pesticides : cliquer ICI
  • Le dossier spécial de Sud Ouest sur la Cité du Vin : cliquer ICI

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