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Pollution de l'air : 5,5 millions de décès prématurés par an, dans le monde

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Pollution de l'air en Chine, Pékin, place Tian'anmen. Photo archives AFP

Coût humain de la pollution sur la planète : quelque 5,5 millions de décès prématurés dans le monde chaque année, dont la moitié en Chine et en Inde, deux des pays qui connaissent la plus forte croissance économique.

Tels sont les résultats alarmants d'une récente étude américaine du Health Effects Institutes à Boston, qui rappellent les images choc du documentaire "Irrespirable, des villes aux bord de l'asphyxie ?", de Delphine Prunault, co-écrit avec Valérie Rossellini, diffusé sur Arte le 26 janvier dernier.

D'où vient la pollution de l'air

Pas de mystère. Les centrales électriques, les usines, l’échappement automobile, la combustion du charbon et du bois produisent des particules très fines qui restent en suspension dans l’air. Un danger sanitaire majeur pour les populations. "Il est établi que la pollution de l’air (…) a des effets néfastes sur la santé dont des décès prématurés  résultant de maladies cardiovasculaires et pulmonaires", a rappelé Dan Greenbaum, président du Health Effects Institutes, lors d’une conférence de presse en marge de la conférence annuelle de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS), les 13 et 14 février derniers. 

La Chine et l'Inde en première ligne

"Actuellement, la pollution de l’air à Pékin et New Delhi dépasse certains jours les 300 micro-grammes de particules fines par mètre cube d’air, soit huit à dix fois la limite estimée nécessaire pour que la population puisse préserver des poumons et un système cardiovasculaire en bonne santé", Dan Greenbaum.

L'étude montre aussi que la Chine et l’Inde comptent pour 55% des décès provoqués par la pollution de l’air, avec 1,6 million de victimes en Chine et 1,4 million en Inde, en 2013.

Pour la Chine, la combustion du charbon est le plus grand contributeur de la mauvaise qualité de l’air. Cette énergie fossile est responsable de la mort de 366.000 Chinois par an, a déterminé Qiao Ma, une chercheuse de la faculté de l’environnement à l’université Tsinghua à Pékin. Elle a aussi calculé que le nombre attendu de morts prématurées en Chine se chiffrera entre 990.000 et 1,3 million en 2030 sans des objectifs plus ambitieux que ceux fixés aujourd’hui pour s’attaquer à la pollution.

étude,pollution de l'air,maladie,chiffreEn Inde, New Delhi, détient le sinistre record d'être aujourd'hui la ville la plus polluée au monde, avec 25 millions d'habitants et 8 millions de véhicules. La combustion de bois, de bouses sèches et d’autres biomasses dans les habitations pour cuisiner et se chauffer est une source majeure de la mauvaise qualité de l’air, ont déterminé ces chercheurs. Des millions de familles sont ainsi quotidiennement exposées à des niveaux élevés de particules toxiques chez elles. 

Pas une fatalité : "Nous savons quoi faire"

"La pollution de l’air est le quatrième plus grand facteur de mortalité mondialement et de loin la première cause environnementale de maladies", a également précisé devant l’American Association for the Advancement of Science (AAAS), Michael Brauer, professeur à la faculté de santé publique de l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver au   Canada. "Réduire la pollution de l’air est de ce fait un moyen extraordinairement efficace d’améliorer la santé publique (…) et nous savons quoi faire", a-t-il plaidé. 

La pollution n'est pas une fatalité, a aussi voulu souligner Dan Greenbaum, en rappelant qu'au cours des cinquante dernières années, l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et le Japon ont fait d’énormes progrès pour combattre la pollution en optant pour des carburants et des véhicules plus propres et en limitant la combustion du charbon.

L'Europe et la France peuvent (beaucoup) mieux faire

étude,pollution de l'air,maladie,chiffreL'Europe, notamment, a amélioré la qualité de son air et la situation est loin d'y être aussi grave que dans bien d'autres mégalopoles mondiales. Selon l'OMS, la pollution y a pourtant causé la mort prématurée de 600.000 personnes en 2012, et son impact sanitaire est évalué à 1,4 milliards d'euros par an. Treize Etats membres de l'Europe, dont la France, loin d'être exemplaire en la matière, sont mis à l'index par Bruxelles pour leur non-respect des normes en la matière. Dans l'Hexagone, l'air que nous inhalons toute l'année est en moyenne plus mauvais que les préconisations de l'OMS et les stations qui enregistrent les concentrations de toxiques sont souvent au rouge.

Selon la sénatrice française écologiste Aline Archimbaud, si les politiques ne s'attaquent pas au plus vite au problème, le prochain scandale sanitaire après celui de l'amiante, sera celui de la pollution de l'air. Et il sera d'autant plus énorme que les autorités sont désormais dûment informées des risques. Les pays développés qui n'échappent pas non plus au fléau de la pollution de l'air, ont, eux aussi, encore bien des progrès à faire pour réduire leurs émissions toxiques.

Cathy Lafon

irrespirable livre.jpg►A SAVOIR

  • L'enquête de Delphine Prunault fait aussi l'objet d'un livre"Irrespirable, comment échapper à l'asphyxie", cosigné par la journaliste avec Alice Bomboy, coédité par Arte éditions et Tallandier, 19 €. publié aux éditions Tallallandier

 ►REPERES

  • En France, la pollution de l'air cause 40.000 morts prématurées par an et fait perdre aux Parisiens 6 mois de leur espérance de vie. En 2013, l'OMS a classé la pollution de l'atmosphère parmi les causes directes du cancer.

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur la pollution de l'air: cliquer ICI

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