Energies renouvelables : une première hydrolienne géante immergée en Bretagne
L’hydrolienne géante, d’un diamètre de 16 m, immergée le 20 janvier 2016, au large de Paimpol-Bréhat. Photo AFP
En France, il n'y a pas que la galère nucléaire du projet de l'EPR de Flamanville (Manche). De nombreuses innovations dans les énergies renouvelables sont elles, payées de succès. Ainsi, dans le secteur des énergies marines, l'hydrolienne géante DCNS-Opehhydro arrivée le dimanche 17 janvier au large de Bréhat (Côtes d'Armor), a été immergée ce mercredi, à près de 40 mètres de profondeur. Il s'agit là d'une étape cruciale dans l'avancée du projet du premier parc hydrolien marin pilote au monde, mené à Paimpol-Bréhat par EDF, et d'une première en France, et dans le monde.
Géante des mers
Après l'hydrolienne Sabella installée au large d'Ouessant en 2015, la première des deux hydroliennes prévues par EDF sur le secteur de Bréhat a été installée en moins d'une heure, par une vingtaine de personnes, grâce à une barge qui a permis de la déposer à 40 m de profondeur, sans que des travaux de génie civil particuliers aient été nécessaires. Les mensurations de la turbine qui sera mue par la force des courants marins sont celles d'un véritable monstre d'hydrolienne: 250 t pour 16 m de diamètre.
1 MW d'électricité
Prochaine opération : le raccordement de la turbine au réseau électrique. En parallèle, l'assemblage d'une seconde machine se poursuit sur le site DCNS de Brest. Elle devrait rejoindre sa soeur jumelle au printemps pour constituer une ferme connectée au réseau national d'électricité, via un convertisseur sous-marin commun, qui pourra fournir jusqu'à 1 MW d'électricité pour éclairer et chauffer les 1.000 habitants de la commune côtière voisine de Ploubazlanec.
Première mondiale
Cette innovation technologique constituera une première mondiale dans le domaine des énergies marines qui représentent un énorme gisement potentiel d'énergie renouvelable, dont l'exploration ne fait que commencer. Sept turbines semblables seront installées, normalement en 2018, au raz Blanchard, au large du Cotentin, pour le projet Normandie Hydro. Ce projet, toujours avec EDF, mais aussi Alstom et Engie, a été retenue par l'Agence de l'environnement et pour la maîtrise de l'énergie (Ademe), en décembre 2014. Grâce aux très forts courants qui règnent dans cette zone, les machines sous-marines devraient générer chacune 2 MW d'électricité.
Biarritz en pointe
Dans le secteur porteur des énergies marines renouvelables, la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, plus grande région maritime française métropolitaine avec 720 km de côtes, n'est pas en reste et se mobilise pour développer l'exploitation de l'énergie des vagues. Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) accueillera la première édition de Seanergy, Convention internationale dédiée aux Energies Marines Renouvelables, les 1er et 2 juin 2016. Evénement fédérateur de ce secteur à fort potentiel, Seanergy 2016 est destiné à structurer et promouvoir la filière EMR à travers le monde : éolien posé et flottant, hydrolien, solaire flottant, houlomoteur…
►PLUS D'INFO
Une hydrolienne, comment ça marche ? Comme une éolienne, si ce n'est que la puissance apportée par les courants marins est sans commune mesure avec celle des vents. Avec une densité 832 fois supérieure à celle de l'air, la puissance de l'eau impose des contraintes énormes, même à faible vitesse. Cette force entraîne les pales du rotor qui font tourner la génératrice située dans la nacelle de la machine et génère de l'électricité.
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