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Pollution automobile: après Volkswagen, Renault sur le banc des accusés

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Le véhicule Renault Espace diesel pollue-t-il trop ? AFP

Révélée par le quotidien Le Parisien ce mardi, l'affaire pourrait faire grand bruit. Une ONG allemande de protection de l'environnement, la Deutsche Umwelthilfe (DUH), en lutte contre les moteurs diesels, a publié hier les résultats d'une étude qui montre que la Renault Espace diesel afficherait un niveau d'émission d'oxyde d'azote - une particule fine extrêmement toxique pour la santé - jusqu'à 25 fois supérieur au niveau légal autorisé. Bref, après l'Allemand Volkswagen, le constructeur français Renault est à son tour accusé de trop polluer.

Des niveaux d'émission supérieur de 13 à 25 fois aux normes en vigueur

Selon le Parisien, DUH a fait effectuer par l'université de Berne, en Suisse, une série de tests sur le tout dernier modèle Espace de Renault, le 1.6 dC, équipé d'un moteur diesel, censé répondre aux dernières normes antipollution Euro6b. Résultat, lors de cinq tests distincts de type NEDC (New European Driving Cycle) effectués sur un moteur chaud, au motif que les essais avec moteur froid ne sont pas représentatifs des conditions réelles de circulation sur route, l'association dit avoir relevé des niveaux d'émission de 13 à 25 fois supérieurs aux normes en vigueur de 80 milligrammes par kilomètre. Sur un test, le niveau d'émission aurait même dépassé les 2.000 mg/km.

"Espace respecte les réglementations en vigueur"

Après le scandale Volkswagen et l'affaire de moteurs diesel équipés de logiciels truqués pour tricher aux tests d'émissions polluantes aux Etats-Unis, Renault tente d'éteindre l'incendie dit ne pas comprendre les résultats annoncés. "Espace, comme tous ses véhicules commercialisés, respecte les réglementations en vigueur", réagit le constructeur français dans un communiqué. En revanche, selon Renault, "Les procédures d'essai utilisées par l’Université de Berne ne sont pas toutes conformes à la réglementation européenne et présentent des variations importantes de résultats qui, comme indiqué dans le rapport, nécessitent "des mesures complémentaires" et ne sont donc pas conclusives." De là à imaginer une offensive allemande contre la concurrence industrielle automobile française, à quelques jours de la COP12...

L'Opel Zaphira

De son côté, DUH qui déposé plainte la semaine dernière dans plusieurs villes allemandes dont Munich, au motif que le niveau d'oxyde d'azote trop élevé dans l'air mettrait en danger la santé des habitants, précise qu'elle a tous les constructeurs automobiles dans son collimateur quelle que soit leur nationalité.  L'ONG a épinglé l'Opel Zaphira, 100% allemande : les tests réalisés à sa demande, ont révélé que le niveau d'émission de cette voiture était jusqu'à 17 fois supérieur à la norme européenne, Euro6b

L'alliance verte de PSA Peugeot Citroën

L'autre grand constructeur français, PSA Peugeot Citroën, lui, veut la jouer écolo. Pour "conserver la confiance des consommateurs dans la période que vit l'industrie", Carlos Tavares, président du directoire PSA Peugeot Citroën, a annoncé, ce lundi, s'associer à une ONG verte, l'association Transport & Environnement, pour publier conjointement les données sur la consommation en utilisation réelle des véhicules du groupe, et donc également de leurs émissions polluantes. Les mesures commenceront en 2016 et concerneront le CO2, puis à partir du printemps 2017, les oxydes d'azote, date à laquelle les moteurs à la nouvelle norme Euro 6.2 seront testés. Une initiative écolo à laquelle tout le monde a à y gagner.

Réduire le décalage des tests en laboratoires par rapport à l'utilisation réelle

L'affaire de trucage des émissions polluantes de plusieurs véhicules diesel Volkswagen a mis en évidence le décalage qui existe en Europe également sur les tests actuels d'homologation, réalisés en laboratoire, et les mesures effectuées dans les conditions réelles d'utilisation des voitures par les clients. L'écart en Europe doit être réduit lors de l'entrée en vigueur des futures normes RDE (Real test driving), comme le réclame l'ICCT, (l'International Council on Clean Transportation), une organisation non-gouvernementale, mais pas avant la fin 2017.

Cathy Lafon

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