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#COP21. Non, le nucléaire n'est pas la panacée écologique pour sauver le climat !

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La centrale nucléaire de Tricastin à Bollene dans la Drôme. Photo archives AFP

Les internautes qui suivent l'actualité de Ma Planète sont déjà au courant : le nucléaire n’est vraiment pas la solution miracle pour lutter contre le changement climatique. Pour ceux qui en douteraient encore, un rapport présenté mardi dernier par plusieurs organisations non gouvernementales, le confirme et accuse même l’industrie nucléaire d’exagérer la contribution de l’atome dans ce domaine. Manière de peser sur les négociations du sommet international sur le climat qui s'ouvre dans trois semaines à Paris, en faveur du développement des énergies renouvelables, seul moyen de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.

Surévaluation du rôle du nucléaire dans la lutte contre les émissions de GES (gaz à effet de serre)

"L’industrie nucléaire surévalue systématiquement le rôle du nucléaire dans la lutte contre les émissions de GES (gaz à effet de serre) en appliquant un double biais", affirme le document rédigé par le cabinet indépendant WISE-Paris et commandé notamment par le Réseau Sortir du nucléaire, le Réseau action climat, France Nature Environnement et Greenpeace.

Le double comptage du nucléaire

Le premier biais utilisé par le nucléaire français, est de "comptabiliser des émissions nulles ou quasiment nulles pour le nucléaire lui-même". Le second consiste à "considérer que le nucléaire vient exclusivement en remplacement de centrales thermiques fossiles (…). Le kilowattheure que vient remplacer le nucléaire apparaît alors plus carboné qu’il ne l’est en réalité", dénonce le rapport.

Le nucléaire n'est pas propre à 100 %

rapport,nucléaire,émissions de gaz à effet de serre,co2,cop21Comme le photovoltaïque et l’éolien, le nucléaire n’émet pas directement de CO2, mais à la différence de ces énergies renouvelables, il en produit indirectement sur l’ensemble de son cycle de vie, notamment lors de l’extraction de l’uranium, de son transport et de sa fabrication en combustible. Mais aussi lors de la construction et du démantèlement, long et coûteux des réacteurs.

De même, ses émissions de GES sont aussi inférieures à celles produites par des énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole. Toutefois, selon WISE-Paris, le gain apporté par la substitution du nucléaire à d’autres productions diminue à mesure que le mix électrique hors nucléaire est lui-même de plus en plus décarboné, avec des centrales thermiques de plus en plus performantes et moins polluantes et la montée des énergies renouvelables, ou encore la maîtrise de la consommation d’électricité.

Le parc nucléaire français n'a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre du pays que de 15%

Selon l’étude, les émissions évitées par le nucléaire atteignent aujourd’hui environ 1,5 milliard de tonnes dans le monde, soit un peu moins de 4% des émissions de CO2. En France, où le nucléaire assure jusqu’à 75% de la production d’électricité, les émissions de GES n’ont baissé que de 15% depuis le déploiement du parc nucléaire et restent quatre fois supérieures au niveau souhaitable, a affirmé Yves Marignac, directeur de WISE-Paris, lors d’une conférence de presse.

Compétitivité et sécurité

rapport,nucléaire,émissions de gaz à effet de serre,co2,cop21Enfin, le cabinet indépendant remet en cause le coût et la compétitivité des nouvelles technologies nucléaires, alors que les énergies renouvelables, dont les tarifs ont chuté, peuvent souvent être déployées plus rapidement et à moindre coût. Sans compter que le recours à l’atome s’accompagne en outre de risques tels que la prolifération militaire de l’atome ou un accident majeur comme à Tchernobyl et à Fukushima, ce dernier étant amplifié par le changement climatique même et les menaces terroristes.

Publicités mensongères ?

Ca, c'est fait. EDF qui exploite les 58 réacteurs des 19 centrales nucléaires françaises, dit avoir produit 98% de son électricité sans émission de CO2 en 2014 et afficher 17 grammes de CO2 par kWh produit en France, "soit 20 fois moins que la moyenne européenne, qui est d’environ 300 grammes par kWh". Histoire d'enfoncer le clou, le Réseau Sortir du nucléaire et France Nature Environnement ont par ailleurs annoncé leur intention de poursuivre en justice l’électricien français, pour ses publicités sur sa production d’électricité décarbonée, qu’ils qualifient de "mensongères". 

En avril 2014, suite à une plainte de l'association girondine Observatoire du nucléaire, présidée par Stéphane Lhomme, le jury de déontologie publicitaire avait reconnu que BlueCub, le service de voitures électriques en libre service du groupe Bolloré de l'agglomération bordelaise, ne pouvait prétendre proposer un service "écologique", contrairement à ce que son site internet annonçait. Entre autres, parce qu'elles utilisent de l'électricité dont la production est majoritairement d'origine nucléaire, donc polluante...

A suivre.

Cathy Lafon avec l'AFP

#MaPlanète

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