Bonne nouvelle ! A l'échelle de la planète, les forêts disparaissent moins vite
A l'échelle planétaire, la forêt disparaît moins vite. Canopée de la forêt amazonienne au lever du jour, au Brésil. Photo Peter van der Sleen, Rainfor
Au chapitre des bonnes nouvelles, l'écologie n'est pas la plus gâtée... A un peu plus de deux mois de la COP21, le sommet international sur le climat, on se réjouit donc d'apprendre que le rythme de la déforestation, enjeu majeur pour le climat, a fortement ralenti au niveau mondial. Et ce, même si la planète a perdu 129 millions d’hectares de forêts en 25 ans, soit l’équivalent de la superficie de l’Afrique du Sud. "Très encourageante" pour l’ONU, cette évolution a été révélée ce lundi par un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui souligne que la disparition nette des forêts a diminué de 50% entre 1990 et 2015.
Sous-titrée "Comment les forêts de la planète changent-elles ?", "L'évaluation des ressources forestières mondiales 2015", a été publiée par la FAO à l’ouverture de la 14e édition du Congrès forestier mondial, qui se tient jusqu’à ce vendredi, dans la ville portuaire de Durban (nord-est de l’Afrique du Sud).
« L’évolution observée est positive, avec de nombreux progrès impressionnants dans toutes les régions du globe », y compris dans les forêts tropicales clés d’Amérique du Sud et d’Afrique,estime le directeur général de la FAO, Jose Graziano da Silva. « Cependant, cette tendance positive doit être consolidée », met-il en garde.
Les forêts ont disparu deux fois moins vite en 25 ans
Le rythme du changement des forêts a ralenti de plus de 50% entre 1990 et 2015, se réjouit l’organisation: le taux annuel de perte nette de forêts – qui prend en compte les plantations de nouvelles forêts – est passé de 0,18% dans les années 90 à 0,08% au cours des cinq dernières années. Les principales pertes se sont produites dans les Tropiques, particulièrement en Amérique du Sud et en Afrique, bien que le taux dans ces régions ait substantiellement baissé depuis cinq ans.
La superficie de l'Afrique du Sud
En dépit de ce constat encourageant, la superficie forestière a diminué de 3,1% en 25 ans, chutant de 4,128 milliards d’hectares en 1990 à 3,999 milliards en 2015. Un total de 129 millions d’hectares de forêt, soit la superficie de l’Afrique du Sud, où se tient le Congrès forestier mondial, ont été rayés de la surface de la Terre en un quart de siècle, constate la FAO.
La superficie des forêts plantées pourraient augmenter dans les année à venir
La superficie des forêts naturelles va probablement continuer à diminuer, en particulier dans les Tropiques, essentiellement à cause du défrichement agricole, et de la croissance démographique, prévoit également la FAO, qui estime à 80% la déforestation due à l'agriculture. Toutefois, « en raison de la demande croissante pour les produits forestiers et les services environnementaux, la superficie des forêts plantées devrait continuer à augmenter dans les années à venir ». Depuis 1990, la superficie de forêts plantées a cru de plus de 110 millions d’hectares, représentant désormais 7% de la superficie forestière mondiale.
Merci, les ONG !
La nature relativement optimiste du rapport (une fois n'est pas coutume) ne doit pas inciter à remettre en question la pertinence des alarmes lancées par les organisations de protection de l’environnement. Kenneth MacDicken, responsable du document de la FAO, estime qu'elles ont au contraire contribué aux progrès enregistrés.
« Les mesures prises ont permis de réduire le taux de perte de forêt et, dans certains pays, elles se sont traduites par une augmentation de la superficie des forêts », Kenneth MacDicken
La forêt, élément clé du climat, au coeur de la COP21
La vie sur Terre est liée à l'existence des arbres et des forêts, cruciale pour l'avenir du climat, tout autant que celui des océans. Ils sont ainsi un élément clé des négociations de l’ONU qui doivent reprendre en octobre à Bonn (Allemagne), en vue d’un éventuel accord lors de la conférence sur le climat de Paris en décembre. En plus d’offrir de l’oxygène, du combustible et des matériaux de construction, les arbres emmagasinent d’importantes quantités de carbone qui, si elles sont libérées, contribuent au réchauffement global.
Cathy Lafon avec l'AFP
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