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Webdocumentaire : "Areva & Uramin, la bombe à retardement du nucléaire français"

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Le rachat d’Uramin par Areva, alors dirigé par Anne Lauvergeon (à gauche de Nicolas Sarkozy), s’est fait en juillet 2007, deux mois après l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Archives AFP

Webdocumentaire réalisé par ARTE Info et construit comme un véritable polar, "Areva & Uramin, la bombe à retardement du nucléaire français" met l'internaute sur la piste de l'affaire Uramin, vaste scandale politico-judiciaire à l'origine, pour partie, des déboires financiers du groupe nucléaire français. Ultra pédagogique.

Fiasco industriel

aerva centrale-nucleaire-du-tricastin-en-france-le-4-avril-20.jpgLe 4 mars dernier, Areva annonçait une perte historique de près de 5 milliards d’euros pour l’année 2014. Le début (ou la suite ?) de très gros ennuis pour l'ex-fleuron de l'industrie tricolore. Comment un tel fiasco industriel, qui pourrait bien constituer un nouveau scandale d’État, a-t-il pu se produire ? Pourquoi et comment trois milliards d’euros sont-ils partis en fumée dans des mines d’uranium qui ne valaient rien? Ces questions simples sont le point de départ d’une enquête inédite d’ARTE Info, où les acteurs troubles et puissants avancent masqués et où l'internaute s'aventure en terrain miné avec les journalistes de Slug News, d’Hexagones.fr et dARTE Info.

Simple erreur stratégique ?

2007. Uramin, une société canadienne, dispose de trois gisements d’uranium en Afrique. Areva, alors dirigé par Anne Lauvergeon, en fait l’acquisition, espérant diversifier ses sources d’approvisionnement. Le fleuron du nucléaire français compte y extraire un quart de l’approvisionnement nécessaire aux centrales du groupe pendant dix ans. De quoi justifier une facture dodue, dont le montant total dépasse les 3 milliards d’euros. Mais l’affaire commerciale tourne à l’échec retentissant. Des trois mines, dont celle de Bakouma, en République centrafricaine, ne sortira pas le moindre caillou exploitable. Simple erreur stratégique de la part d’Areva ? Cette gabegie s’avère d’autant plus mystérieuse que ces sites miniers avaient déjà été expertisés dans les années 1970 et jugés sans intérêt par la Cogema, l’ancêtre d’Areva. La transaction aurait-elle servi à fournir à Areva un « trésor de guerre » financier, permettant l’octroi de commissions dans le cadre de futurs marchés ?

Journalisme d'investigation

C’est cette histoire à tiroirs que déroule en quatre chapitres le webdocumentaire "Areva & Uramin, la bombe à retardement du nucléaire français". Dans une navigation tout en douceur, l’enquête fait la part belle aux photos et aux graphiques instructifs. Les vidéos montrent comment un tel fiasco a pu se produire et, surtout, à qui il profite. Car dans cette saga aux multiples personnages, racontée comme un roman policier, les gros sous transitent aussi sous forme de commissions. La République centrafricaine accuse notamment le député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, d’en avoir bénéficié. De la défunte mine inexploitée de Bakouma (filmée ici pour la première fois) aux portes closes des principaux protagonistes parisiens, les journalistes ont reconstitué, un à un, les éléments d’un puzzle sur le point de devenir une affaire politico-judiciaire.

Information judiciaire

Longtemps passé sous silence par Areva, le rachat d’Uramin, est revenu sur le devant de la scène dès lors que le géant de l’atome a annoncé des résultats catastrophiques début 2015, avec de la casse sociale en perspective. Depuis, une information judiciaire a été confiée, en avril 2015, à deux juges d’instruction indépendants, Renaud Van Ruymbeke et Claire Thépaut, pour “corruption, détournement de fonds publics, abus de confiance, faux”.

La faillite d'Areva, un "Fukushima financier à la française" ?

areva technicien de dos.jpgLes pertes du groupe, de près de 5 milliards d’euros en 2014, en grande partie liées à l’opération Uramin, font craindre un plan social d’envergure et des dettes épongées par le contribuable, puisque l’État détient 87 % de l’entreprise. L'accord annoncé le 30 juillet dernier entre EDF et Areva sur la branche réacteurs de l'ex-fleuron du nucléaire, selon lequel l'entreprise d'électricité prendrait le "contrôle majoritaire" de la branche réacteurs Areva NP, dans le cadre d'un partenariat global entre les deux groupes, ne convainc pas vraiment. Si on fait les comptes, il manque encore sept milliards d'euros... On est en droit de craindre que ce ne soient les consommateurs, voire les contribuables, qui essuient les pertes d'Areva. 

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