Greenpeace livre 4 tonnes de bois illégal à Ségolène Royal
Des militants de Greenpeace ont déposé mercredi matin une grume de bois tropical de quatre tonnes devant le ministère de l'Écologie à Paris. Photo Greenpeace
Ce mercredi matin, à 7h15, une dizaine de militants de Greenpeace ont déposé à l’aide d’un camion-grue une grume de bois tropical de quatre tonnes et de 8,5 mètres devant le ministère de l’Écologie, à Paris, pour demander au gouvernement "d'appliquer la loi" contre les importations de bois illégal.
"Bois illégal, France laxiste"
Long de 8,5 m, le tronc d'arbre, sur lequel était inscrit en lettres blanches "bois illégal ?", a été "livré" par une dizaine de militants de l'ONG venus avec un camion-grue. D'après Greenpeace, ce bois coupé en République démocratique du Congo (RDC) provient "d'un lot suspect stocké sur le port de La Rochelle" (Charente-Maritime). Les activistes, aux couleurs de la « Brigade de Vérification du Bois » (BVB), arboraient les messages «Bois illégal : le gouvernement s’en fout Royal » et « Bois illégal : deux ans d’inaction». Cette action intervient deux ans après l’entrée en vigueur le 3 mars 2013 du Règlement sur le bois de l’Union européenne, censé mettre fin aux importations de bois illégal en Europe. L'Union européenne a adopté en mars 2013 une réglementation imposant aux importateurs de "prouver qu'ils ont tout mis en oeuvre pour minimiser le risque d'illégalité des produits qu'ils importent", rappelle l'ONG dans un communiqué.
Gérer durablement la forêt pour faire face au changement climatique
"On est devant le ministère de l'Ecologie pour demander à Ségolène Royal d'enfin commencer à mener des enquêtes et à contrôler les entrées de bois en France", a déclaré Frédéric Amiel, chargé de campagnes Forêts pour Greenpeace France, présent à la manifestation. "Le bois illégal, c'est le fléau des forêts tropicales. Tant qu'on ne gèrera pas durablement la forêt, on ne pourra pas faire face au changement climatique", a-t-il ajouté.
L'exploitation forestière illégale représente 15 à 30% du bois commercialisé dans le monde, affirme l'ONG, citant Interpol. Selon Greenpeace, la France est la principale porte d'entrée en Europe pour le bois en provenance de pays "à très haut risque d'illégalité" comme le Brésil ou la RDC.