Notre-Dame-des-Landes : pourquoi le feu vert juridique est un cadeau empoisonné
Le 10 novembre, près de 150 tracteurs se sont livrés à une répétition générale de protection des fermes menacées d’expulsion dans le cadre du chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Photo AFP
Contre toute attente, la cour administrative d’appel de Nantes a rejeté ce lundi l’ensemble des requêtes dirigées contre des arrêtés préfectoraux autorisant les travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) que le gouvernement veut lancer à l’automne.
Le 7 novembre, la rapporteure publique, Christine Piltant, en vertu du code de l'environnement, avait demandé à la cour d’annuler quatre arrêtés dits "loi sur l’eau" et "espèces protégées", pris en 2013 et qui autorisent le concessionnaire du futur aéroport, une filiale de Vinci, et l’État, à déroger aux interdictions de destruction des zones humides de Notre-Dame-des-Landes et de la centaine d’espèces protégées qui y vivent pour réaliser la plateforme aéroportuaire et sa desserte routière. La magistrate avait préconisé l’alternative à la construction d’un nouvel aéroport, à savoir l’aménagement de l’infrastructure existante, l'aéroport de Nantes-Atlantique, une solution "crédible" et "satisfaisante" selon elle, envisagée par le Commissariat général au développement durable (CGDD) qui, dans un rapport publié en avril, avait jugé le projet "surdimensionné". Les sept juges ont rejeté cette option, écrivant une nouvelle page au scénario d'une crise interminable.