Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

braud-et-saint-louis

  • Anomalies dans l’industrie nucléaire : le scandale s'aggrave, affirme Greenpeace

    sécurité nucléaire,epr,flamanville,areva,edf,asn,irsn,greenpeac

    La centrale de Braud-et-Saint-Louis, en Gironde. Photo archives Sud Ouest

    L'atome français est loin d'en avoir fini avec les ennuis. Greenpeace France a publié ce jeudi un rapport du cabinet Large Associates sur les anomalies détectées dans l’industrie nucléaire, concernant des pièces équipant 32 réacteurs, dont deux sur le site de la centrale du Blayais, à Braud-et-Saint-Louis, en Gironde. Ses conclusions  sont loin d'être réjouissantes : "ce rapport révèle la gravité de la situation : les réacteurs à risque représentent 44 % de la capacité de production d’électricité nucléaire française", assure l'ONG.

    En clair, selon l'ONG, 32 réacteurs nucléaires français sur les 58 actuellement en activité en France ne résisteraient pas à une surchauffe à cause de pièces défectueuses.  «Ce sont autant de Fukushima possibles», assure l’expert britannique John Large, l'auteur du rapport. Au nom du principe de précaution, Greenpeace demande désormais l'arrêt de ces 32 réacteurs, tant que les contrôles n’ont pas été effectués et les démonstrations de sûreté complémentaires apportées.

    Lire la suite

  • Centrale nucléaire du Blayais : "En cas d'accident, que ferez-vous ?", demande Greenpeace

    centrale-du-blayais-mise-en_2171380_800x400.jpg

    Au nord de la Gironde, la centrale du Blayais, mise en service en 1981, est l'une des plus vieilles de France. Photo CNPE BLAYAIS/EDF

    On s'en doutait un peu. Suite aux récents survols des centrales nucléaires de l'Hexagone par des drones, dont la centrale du Blayais, le 13 octobre dernier, Greenpeace n'allait pas rester sans broncher.

    La verte Greenpeace est blanche comme neige

    centrale blayais bonnaud.jpgPromis, craché, juré : cette fois-ci, l'ONG, friande d'intrusions ou de survols surprises des sites nucléaires pour démontrer les failles de leurs systèmes de sécurité - comme au Bugey, avec un ULM en 2012, ou à La Hague en 2011 -  n'y est pour rien. Ce que son représentant local en Gironde, Patrick Maupin, clame haut et fort, y compris dans l'enceinte de la Commission locale d'information sur le nucléaire (Clin) auprès de la centrale de Braud-et-Saint-Louis, à laquelle il participait mercredi 5 novembre pour la première fois. Depuis l'été dernier, le militant bordelais de Greenpeace est en effet membre permanent de la Clin du  Blayais présidée par Jacques Maugein,  dans le collège des associations. Une ouverture à la société civile qui constitue une réelle avancée vers plus de transparence et de démocratie dans la gestion de l'industrie nucléaire du pays. N'être pour rien dans l'affaire des drones n'empêche toutefois pas l'association internationale de s'en saisir pour rebondir sur l'un de ses sujets les plus chers : l'impossibilité d'assurer totalement la sûreté des centrales nucléaires, qui en fait, selon elle, de véritables bombes à retardement pour le territoire français et les population en cas d'accident.

    « En cas d'accident nucléaire, que ferez-vous ? »

    Telle est la question que poseront au public ce samedi 8 novembre à Bordeaux à partir de 14h, les militants de l’équipe girondine de Greenpeace, en interpellant les passants autour d'une carte géante de 16 mètres carrés posée au sol, place de la Comédie, devant le Grand théâtre. Chacun pourra ainsi situer concrètement à quelle distance de la centrale il vit et surtout, visualiser les retombées possibles d'un accident nucléaire dans la région, et les dispositions prévues en cas d’accident majeur. Bordeaux ne se trouve en effet qu'à 45 km des quatre réacteurs de la centrale du Blayais, décrite par les anti-nucléaires comme "vieillissante et particulièrement sensible".  Un avis nuancé par l'Autorité de sûreté nucléaire, dont les deux derniers bilans du site sont "assez satisfaisants".

    La question du Plan particulier d'intervention (PPI) autour des centrales nucléaires françaises

    tchernobyl nuage.jpegEn France, en cas d'accident, si aucune valeur nationale n'est imposée, les préfectures restreignent les mesures de précaution et la zone d'évacuation à 10 km autour des centrales nucléaires, y compris dans le Blayais. Les communes situées au-delà n’ont accès à aucune préparation ni équipement particuliers pour faire face au risque nucléaire. En Ukraine et au Japon, les zones d'évacuation de 30 km autour de Tchernobyl et Fukushima se sont révélées insuffisantes pour garantir la santé des populations. Dans ces deux pays, des territoires fortement contaminés par les deux plus graves catastrophes nucléaires de l'histoire de l'humanité à ce jour, sont cartographiés sur plus de 100 km.

    Une centrale nuléaire au coeur d'un secteur viticole exceptionnel

    vigne médoc.jpgDans une fiche détaillée sur la centrale du Blayais et son périmètre, Greenpeace rappelle que le site se trouve au beau milieu des grands domaines viticoles du Bordelais. En cas de contamination des sols agricoles, les activités des grands crus girondins qui pèsent pour près de 4 milliards  d’euros annuels, ne seraient évidemment absolument pas "transférables", à la différence de celles de sites industriels. Château Lafitte, Château Margaux, Saint Estèphe, Saint Julien…  sont notamment dans un rayon de 10 km autour de la centrale, au coeur d'une région au riche patrimoine naturel et très touristique: l'Aquitaine accueille plus de 100 millions de visiteurs par an. Environ 1,5 millions de personnes  vivent à moins de 70 km de Braud-et-Saint-Louis, et l’agglomération Bordelaise, avec son million d’habitants, se trouve à 45 km.

    Les commissions locales d'information sur le nucléaire et Greenpeace : même combat

    greenpeace,sécurité,centrale nucléaire,blayais,braud-et-saint-louis,bordeaux"Que penser des 10 km règlementaires en France ? Les populations connaissent-elles seulement les consignes de base ? Par exemple, que se passera-t-il pour les plus de 163.000 personnes qui habitent à moins de 30 km de la centrale ? Et qu’en est-il des 2 millions de personnes qui seraient touchées dans un rayon de 100 km ?" Autant de questions que pose Greenpeace et auxquelles l'ONG veut sensibiliser les habitants. De son côté, garante de l’information des citoyens sur les activités nucléaires, l’Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information, (ANCCLI) réclame également une révision en profondeur de l'extension des périmètres, parce que, dit-elle : "le risque zéro" n'existe pas. L'ANCCLI s’étonne notamment qu’"aucune avancée concernant le périmètre des Plans particuliers d’intervention (fixé aujourd’hui à 10 km) n’ait été inscrite dans la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte ; et ce, malgré sa demande expresse d’amendement à ce sujet".

    Quant à l'affaire du survol de la centrale du Blayais par un aeronef, vraisemblablement un drone, elle s'est naturellement invitée ce mercredi à l'ordre du jour des débats de la Clin girondine. Le directeur du site, Pascal Pezzani, a rappelé qu'il avait déposé plainte en assurant qu'il n'y avait eu "aucune conséquence sur la sûreté nucléaire" de la centrale. "Nous étions très fiers de notre industrie nucléaire, nous sommes aujourd'hui la risée du monde", a ironisé pour sa part Patrick Maupin, le représentant de Greenpeace.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le samedi 8 novembre est un jour de manifestation nationale organisée par Greenpeace France pour l'extension des PPI autour des centrales nucléaires. A Bordeaux, où ONG réclame aussi la fermeture de la centrale du Blayais, elle a lieu à 14h, place de la Comédie. 

    CALCULEZ EN LIGNE AVEC GREENPEACE VOTRE RISQUE NUCLEAIRE

    LIRE AUSSI