Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

télévision - Page 10

  • Télévision: "La vie des bêtes", une enquête-fiction au coeur des réseaux qui défendent les animaux, à voir ce soir sur Arte

    la vie des betes.jpg

     "La vie des bêtes", un film d'Orso Miret. ARTE

    La défense des animaux, tout le monde est (ou devrait être pour). Mais la fin justifie-t-elle les moyens et jusqu’où peut-on aller pour défendre ses convictions, aussi justes soient-elles ? "La Vie des bêtes" n'est pas un documentaire, mais une fiction qui met intelligemment en scène une enquête policière réalisée chez les défenseurs des animaux, doublée d'une histoire d'amour presque impossible. 

    Alerte sur la condition animale

    Une dizaine d'individus cagoulés saccagent un laboratoire pharmaceutique et remettent en liberté les animaux servant de cobayes. L'opération est revendiquée par le Front de libération animale. Cédric, officier de police, débute l'enquête sur les traces du mystérieux groupuscule. Le soir-même, il séduit Estelle, une jeune femme, vétérinaire qui participe quelques heures plus tard à une action d'une association de défense des animaux. Elle se retrouve alors face à Cédric, venu interpeller les activistes. Pendant ce temps-là, Ghislain, employé dans un élevage industriel de porcs, fait office de taupe pour une prochaine opération du commando dans son entreprise...

    télévision,défense aniimaux,film,arte,enquête policière,fictionUn positionnement éthique

    Les militants de "La vie des bêtes" ont avant tout un positionnement éthique - rendre l'homme meilleur en portant le fer sur sa brutalité envers les animaux - mais leurs actions se radicalisent au point d'en devenir funestes. Le réalisateur tisse habilement ces questions de fond avec l'enquête policière menée par le personnage de interprété par Jonathan Zaccaï (photo ci-dessus) et sa liaison naissante avec la jeune vétérinaire.

    En investissant le milieu finalement peu connu des défenseurs des animaux, le film d'Orso Miret, un thriller sentimental et sociétal alerte sur la condition animale tout en questionnant aussi sur les dérives possibles d’un activisme mal maîtrisé, qui fait que l'on finit par se demander qui est l'homme et qui est la bête...

    Cathy Lafon

    A VOIR SUR ARTE

    • "La vie des bêtes", de Jonathan Zaccaï, film français d'Orso Miret, 1h29, vendredi 20 février, 20h50.
  • Coter la nature en Bourse peut-il vraiment sauver la planète ? Ce soir, une enquête explosive d'ARTE lance le débat

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquête

    Combien coûte la forêt amazonienne ? Photo ARTE

    "Comme la liberté, l'amour ou encore la beauté, la nature "n'a pas de prix". Oui, mais pourtant, elle a de la valeur... Financiariser la nature en calculant sa valeur économique pour la confier aux banques est-elle une - la - solution pour la préserver des dégradations que lui infligent les activités humaines ?" Ce pourrait être un bon sujet de philo au bac et, a priori, l'idée pourrait sembler séduisante. Pourtant, rien n'est moins sûr, comme le montre l'enquête particulièrement fouillée de Sandrine Feydel et Denis Delestrac, "Nature, le nouvel eldorado de la finance", diffusé ce soir sur Arte.

    Et si les marchés économiques et financiers pouvaient sauver la nature ?

    Réchauffement climatique, extinction des espèces, épuisement des ressources naturelles : autant de crises environnementales majeures, provoquées par l'industrialisation, la mondialisation et la course au profit généralisé, que les marchés ont justement contribué à provoquer. Pourtant, les mondes de l'économie et de la finance prétendent renverser la tendance et sauver la planète en la protégeant à leur façon, c'est-à-dire avec de l'argent. Interrogeant financiers, experts et penseurs, le film refuse les idées reçues et confronte les points de vue antagonistes et multiplie les exemples concrets de populations et milieux naturels menacés par ces nouvelles pratiques.

    "Etre compté, pour pouvoir compter"

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteQuelle est la valeur d'une plante, d'un mammifère, d'une plage, de l'air que nous respirons ? Se poser la question est loin d'être absurde. Comme le pointe l'ancien ministre écologiste Pascal Canfin : "Ce qui n'est pas compté ne compte pas". Les abeilles sont bonnes filles, fait remarquer de son côté l'économiste et banquier indien Pavan Sukhdev (à gauche sur la photo), ardent défenseur du marché de l'"économie verte". Elles bossent comme des folles, gratuitement, pour polliniser nos champs, faire vivre la biodiversité et nous donner à manger. Un "service naturel"  que l'on ne cherche même pas à estimer, tant qu'on est dans l'"abondance naturelle". Jusqu'au jour où il n'y a plus d'abeilles et où, comme aux Etats-Unis on doit les louer auprès de quelques apiculteurs, nouveaux rois du pétrole, pour polliniser les cultures.  "Si la pollinisation était payante, conclut Sukhdev, la facture serait de 200 milliards de dollars...". Combien valent les pluies des forêts d'Amazonie, poursuit-il ? 240 milliards de dollars, si l'on inclut l'agriculture, l'air que nous respirons et que fabrique le poumon vert de la planète...

    La nature peut-elle devenir un produit bancaire ?

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêtePour autant, les forêts détruites, les cactus, les mouches, les lézards ou encore les ours blanc en voie de disparition, peuvent-ils devenir des produits bancaires ? Aussi délirant que cela puisse paraître, c'est bien pourtant déjà ce qui est en train de se passer, avec l'émergence d'un nouveau marché, celui de la protection environnementale qui ne cesse de croître depuis les années 1970. Encore embryonnaire il y a quelques années, ce marché financier qui s'appuie sur le coût attribué à la nature par de plus en plus de sociétés financières ou d'assurances, parfois précédées par les économistes, serait même, aujourd'hui, l'un des plus prometteurs en terme de profit.

    L'offre et la demande

    Jusqu'ici, l'"invisibilité économique" de la nature ne jouait pas en sa faveur : les marchés n'aiment ni l'abondance ni la gratuité. Mais avec la raréfaction des ressources et la disparition programmée de certaines espèces, l'équation a changé. Plus personne ne pourra faire d'affaires dans une planète morte : la loi de l'offre et de la demande peut maintenant s'appliquer aux richesses naturelles. Ainsi, des banques et des fonds d'investissements, pourtant responsables de la dernière crise financière en date - la crise des subprimes, qui a ruiné et mis à la rue des millions de gens - achètent d'immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales menacées.

    Actions "crevettes"

    Monétarisées et financiarisées, ces réserves sont ensuite transformées en produits boursiers possiblement spéculatifs. Aujourd'hui, 700 bio-banques s'occupent du marché des espèces en voie de disparition. Sur la place du Marché des écosystèmes qui a pignon sur rue à Washington, on peut donc acheter des actions "mouche", "orang-outan" ou "saumon". Et, en investissant dans ces titres, les entreprises polluantes obtiennent des "certificats de bonne conduite" qui les dispensent de suspendre leurs activités les plus néfastes...  Comment ? C'est tout simple. Je veux construire sur le littoral un supermarché qui va détruire l'habitat d'une espèce de crevette en voie de disparition ? Pour me dédouaner de ce dégât environnemental,  j'achète des actions "crevettes" auprès de la bio-banque adéquate. En clair, je recours à la loi du marché adapté aux espèces en danger.

    Le "marché des écosystèmes"

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteSi l'on creuse avec Denis Delestrade et Sandrine Feydeles derrière l'éco-financier paradis vert que veut nous promettre la Bourse verte des bio-banques,  les problèmes de toutes sortes - éthiques, biologique, financiers et économiques - sont pourtant si nombreux à surgir qu'il ne sera nullement besoin de créer des actions pour éviter leur extinction...  En voici un échantillon. Qui va déterminer le prix des espèces ? Selon quel critère l'ours blanc vaudrait-il plus cher et serait-il plus important à protéger que d'autres espèces ? Si les choses tournent mal en Bourse, quelle assurance contre le risque, alors que les sociétés ne s'engagent que pour 50 ans ? Et enfin, comment contrer les dérives du système qui peuvent s'avérer encore plus néfastes pour la nature que les maux qu'il prétend soigner ? Faire payer les multinationales en leur délivrant des certificats, au lieu de permettre de sauver des espèces menacer, ne finirait-il pas plutôt par leur décerner un "permis de tuer la nature", comme le dénonce Pablo Solon, ancien ambassadeur de Bolivie à l'ONU (photo ci-dessus) ?

    Les limites du "droit à polluer"

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteQualifié de "droit à polluer" par certains, le marché du carbone,  issu du protocole de Kyoto, illustre parfaitement les dérives du fameux marché des écosystèmes. Pour faire simple, les crédits carbone non utilisés par A peuvent être revendus à B qui peut soit les utiliser, soit investir dans des industries renouvelables dans les pays du Sud, en développement. Ainsi, en Afrique et en Ouganda, où le Nord qui préfère payer plutôt que de changer ses modes de vie, plante l'équivalent d'arbres pour stocker le carbone qu'il émet, au lien de réduire les pollutions de ses industries. Premier constat : les chiffres du mécanisme qui permet de continuer à brûler les énergies fossiles sont loin de tomber juste. Autre aberration, si un nouveau métier a émergé en Afrique, celui qui consiste à évaluer le volume de stockage du carbone dans les arbres, les paysans ougandais se voient privés manu militari de leurs terres et ne peuvent plus les cultiver pour se nourrir. Le Sud est-il destiné à devenir une "méga forêt" pour que le Nord puisse continuer à polluer ? Pour les associations qui défendent les populations indigènes, il s'agit d'une véritable forme de génocide contemporain. Sans compter que le marché du carbone s'est déjà effondré...

    La mystification de l'économie verte

    télévision,documentaire,arte,finance,bourse,nature,enquêteAutre exemple, au Brésil, les usines de Vale, l'un des plus grandes entreprises du secteur minier, développe des activités ultra-polluantes qui menacent la santé des riverains. Cotée en Bourse du développement durable (cela ne s'invente pas), Vale a trouvé la parade. La société reboise 50.000 hectares d'arbres avec pour objectif 70.000 hectares d'arbres supplémentaires. Elle a même un obtenu un prix d'excellence verte pour cette pratique.  Il s'agit pourtant d'un des plus beaux exemples de mystification de l'économie verte: Vale ne plante que des eucalyptus, qui stérilisent en fait les sols et en feront, dans 30 ans, un véritable désert vert... L'action de Vale, c'est zéro pour la biodiversité mais jackpot pour le profit que la société en tirera en convertissant plus tard les arbres en biocarburants.... Vous avez dit cynisme et perversité ?

    "Gagnant-gagnant" ou ultime folie humaine ?

    Face à l'échec des politiques de protection environnementales mondiales, européennes ou des Etats, considérer la nature comme un marché serait donc la solution pour la sauver, selon le camp de l'efficacité écologique et économique. Certes, pour la protection de la nature, l'argent est le nerf de la guerre, pour les Etats comme pour les ONG qui ont besoin de fonds et signent des partenariats. Ainsi, certaines, comme le WWF, le Fonds mondial pour la nature, s'allient à des multinationales, comme Coca-Cola. Si le but ultime reste la préservation de la nature, on est bien dans "une stratégie gagnant-gagnant", comme le plaide The Nature Conservancy, une ONG américaine dont le directeur est... un ancien banquier. A l'échelle mondiale, l'ONU elle-même a introduit le loup dans la bergerie, en mettant à égalité au Sommet de la Terre de 2012 à Rio, des multinationales comme BP et Dow Chemical, parmi les plus gros pollueurs de la planète, à égalité avec les Etats qui ont à charge de réparer les ravages environnementaux qu'elles ont causés et peuvent encore causer. Pour d'autres, il s'agirait d'une folie humaine de plus, qui, en conviant les pyromanes au banquet des pompiers et des victimes de l'incendie, finirait le boulot de destruction massive enclenché par l'homme depuis les débuts de l'ère industrielle.

    Garder de l'humain et du vivant sur Terre

    Le débat fait rage. Trancher n'est pas si facile. Prendre enfin conscience de la valeur économique et incommensurable de la nature est une urgence, explique Pascal Canfin. Mais, cela ne doit pas revenir à la "marchandiser". "On ne peut confier aux seules banques l'attribution de cette valeur, ajoute l'écologiste, car leur approche ne sera que financière". Or, le documentaire le montre : partout où on met un prix sur la nature, on la détruit. La nécessité de sortir de la logique du marché où tout a un prix, mais rien n'a de valeur, devrait plutôt guider le monde et les décideurs. Et peut-être surtout cette autre idée, émise par ce chercheur du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, devant la caméra de Denis Delestrac et Sandrine Feydel : "Plus que sauver la planète, le vrai défi qui s'impose aujourd'hui à nous, c'est de garder de l'humain et du vivant sur Terre". En cas de crise, rien de tel en effet que de redéfinir ses objectifs pour réinventer les moyens pertinents d'y remédier...

    Cathy Lafon #maplanète

    A VOIR

    • "Nature, le nouvel Eldorado de la finance", un documentaire de Didier Delestrac et Sandrine Feydel, ARTE, mardi 3 février, 22h25. Rediffusions : mardi 10 février à 1h35, mardi 10 février à 8h55, lundi 16 février à 8h55.
  • Télévision. Quand "L'ogre Océan" dévore le littoral atlantique...

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachon

    L'immeuble le Signal, à Soulac-sur-Mer, exemple emblématique de l'avancée galopante de l'océan.

    Photo archives Sud Ouest/ Laurent Theillet

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonEn compagnie de climatologues, géologues, ingénieurs océanographes et habitants, "L'Ogre Océan", un documentaire réalisé par Eric Moreau et diffusé par France 3 Aquitaine ce samedi après-midi, fait du pédagogique tout en remontant aux origines du phénomène d’érosion côtière.

    Tourné l'an passé de l'Ile de Ré au Pays basque durant la succession hors norme des tempêtes qui ont sauvagement entaillé le littoral, le film fait ainsi un nième bilan de la monstrueuse érosion qui a dévoré jusqu'à 40 mètres du littoral atlantique. Tout en posant la question, désormais prégnante, de l'urgente adaptation des hommes aux modifications imposées par la nature à leur habitat et à leur cadre de vie.

    S'adapter, reculer et relocaliser

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonComme tous les littoraux, l’ensemble de la côte aquitaine est confronté au phénomène d’érosion qui affecte les activités humaines et vient parfois aussi remettre en question un mode vie socio-économique qui trouve aujourd’hui ses limites. C'est le cas à Soulac, avec l'exemple du Signal, cet immeuble absurdement érigé en bord de mer en dépit des leçons qui auraient dû être tirées du passé. Là, pour les habitants, c'est toute une vie qui s'en va, alors que Jacqueline Gandoin se souvient des conseils des anciens : «Il ne fallait pas construire là... ». Trop tard. A Lacanau aussi (photo ci-dessus), où le front de mer bétonné a fait les belles heures d'une station balnéaire qui tire sa richesse du tourisme estival, désormais, on fait plus que s'interroger. Et la nécessaire relocalisation devient une ardente obligation. Entre le Cap Ferret et la dune du Pyla, le bassin d’Arcachon est lui aussi menacé par l’érosion. La dune du Pyla, quant à elle, recule dans les terres de 3 à 4 mètres par an, engloutissant la forêt et les infrastructures humaines environnantes, comme en témoignent Franck Couderc, le directeur du camping de la Dune ainsi que Jacques Storelli, le président de l’association de Défense de Pyla-sur-Mer.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonPlus au sud de la côte sableuse, dans les Landes, dans certaine communes, les infrastructures situées sur le front de mer se sont effondrées. A Capbreton, on remet en question l’efficacité des dispositifs coûteux de ré-ensablement existants pour réfléchir - enfin- à des solutions de long-terme. Enfin, encore plus au sud, au Pays basque, les vagues ont fait exploser la promenade d'Anglet (photo ci-contre). Là où le littoral est rocheux, l'appétit féroce de l'océan ne diminue pas. Pas plus que le réchauffement climatique qui, avec la montée des eaux, accentue le phénomène.

    Reculer, oui, mais comment ?

    Tous les scientifiques et les experts de terrain, comme l'Office national des forets (ONF) ou le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)  s'accordent sur ce point : l'océan va continuer à avancer et le littoral à reculer. Ce sont en gros les seules certitudes qui s'imposent aujourd'hui aux hommes, désemparés et noyés au milieu d'un océan de questions : oui, il va falloir reculer là où il est trop onéreux et absurde de résister. Mais comment, avec quels moyens financiers et quelle aide de la puissance publique ? 

    A n'en pas douter, compte tenu de la multiplicité des défis imposés à l'humanité par le changement climatique les réponses devront également être européennes pour ne pas dire mondiales.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur l'érosion et le trait de côte : cliquer ICI
    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique: cliquer ICI