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réchauffement - Page 3

  • Changement climatique : les Philippines au 9ème rang des 67 pays du monde les plus exposés

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    En 2025, 1/3 du PIB mondial sera issu de pays exposés au changement climatique. Ici, les dégâts causés aux Philippines  par le passage du typhon Haiyan, le 8 novembre 2013. Photo AFP

    L'"Index de vulnérabilité au changement climatique" établi par le cabinet britannique Maplecroft spécialisé dans l'analyse de risque, identifie les 67 pays  les plus exposés aux événements extrêmes liés au réchauffement climatique, comme les tempêtes, les inondations ou les sécheresses. 

    Les Philippines qui viennent d'être frappées par Haiyan, le typhon le plus puissant jamais enregistré, avec des vents de plus de 360 km heures, figurent au 9ème rang de ce classement.

    Baromètre mode d'emploi

    Pour évaluer la vulnérabilité des pays et des villes aux impacts du changement climatique à un horizon de 30 ans, le baromètre de Maplecroft établit depuis huit ans un rapport annuel qui combine  trois grands critères: les risques en eux-mêmes (événements extrêmes, mais aussi montée du niveau de la mer et modifications des températures) avec la sensibilité des populations à ces risques (en termes de santé, éducation, agriculture, infrastructures) et de la capacité d'adaptation des pays. 

    Des puissances économiques majeures impactées

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    Hélas pour le Bangladesh, Maplecroft le désigne, sans surprise,comme le pays le plus exposé. Suivent dans l'ordre la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, Haïti, le Soudan du Sud, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Cambodge, les Philippines et l'Ethiopie. Des pays pauvres, situés dans les zones du globe les plus impactées par les conséquences du réchauffement climatique : le sous-continent indien, l'Afrique, l'Asie. Mais selon ce cabinet, la richesse économique mondiale est aussi concernée. Les pays classés à risque "extrême" ou "haut"représenteront près du tiers (31%) du PIB mondial en 2025, contre environ 21% actuellement. Leur liste compte en effet aussi des puissances économiques majeures comme l'Inde (20e place) et la Chine (61e place).

    En clair : un tiers de la production économique mondiale, soit plus de 40.000 milliards de dollars, proviendra dans dix ans de pays considérés comme durement impactés par le changement climatique.

    64% de la population mondiale 

    L'étude précise qu'actuellement, plus de 4,5 milliards de personnes (environ 64% de la population mondiale) vivent dans ces pays les plus exposés. Ils pourraient être plus de 5 milliards en 2025. Les Etats-Unis et la quasi-totalité des pays européens sont en revanche considérés comme peu à risque, notamment en raison des moyens financiers dont ils disposent pour s'adapter aux impacts attendus du réchauffement.

    La plupart des grandes villes sont vulnérables

    Dans un classement distinct s'intéressant à la vulnérabilité de 50 mégalopoles de la planète, le cabinet en  identifie cinq, Dacca, Bombay, Manille, Calcutta et Bangkok, comme des villes sujettes à un "risque extrême" alors que seulement deux, Londres et Paris, figurent dans la catégorie "faible risque"

    Le changement climatique menace l'avenir de la production économique mondiale

    "Beaucoup de marchés en croissance se situent dans des pays très vulnérables au changement climatique", telle est la conclusion du cabinet. En 2025, la Chine et l'Inde, situés parmi les 67 pays les plus exposés, pourraient ainsi représenter à eux deux près du quart (23%) de la production économique mondiale.   L'étude récente du réassureur Munich Re, menée en coopération avec l'université de Wurzbourg (Allemagne), sur les conséquences économiques des catastrophes naturelles vient renforcer celle de Maplecroft : selon le premier réassureur mondial, dans un pays émergent, une catastrophe naturelle  coûte en moyenne 2,9% de PIB, contre 1,3% dans un pays en développement, quant au  nombre de catastrophes naturelles, il a presque triplé dans le monde depuis 1980.

    Double alarme

    Après le premier volet du 5ème rapport du Giec publié le 24 septembre dernier, l'atlas des risques 2013 Maplecroft tire à son tour la sonnette d'alarme: limiter le réchauffement climatique tout en se préparant à s'y adapter, est un enjeu de taille pour les conditions de vie des habitants de la planète, doublé d'un impératif économique.

    pays,réchauffement,changement climatique,ville,classement,vulnérabilité,pibL'avenir de l'humanité

    Avec ses milliers de victimes et de disparus causés par le monstrueux typhon Haiyan, et des populations qui ont tout perdu dans la catastrophe, les Philippines en sont un effroyable exemple. Le 11 novembre, lors de l'ouverture de la 19ème conférence sur le climat à Varsovie, ses représentants ont appelé la communauté internationale à prendre des engagements clairs pour contenir le réchauffement climatique de la planète. Selon la responsable des Nations-Unis sur le climat, Christiana Figueres : "il y va de l'avenir de l'humanité".

    Cathy Lafon 

    ►PLUS D'INFO

    • L'atlas des risques 2013 Maplecroft : cliquer ICI
    • Le site de la 19ème Conférence de Varsovie sur le Changement Climatique : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI 

  • Changement climatique : l'"Alternatiba", c'est à Bayonne

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    Dimanche 6 octobre, on va tomber la chemise pour lutter contre le changement climatique, avec Zebda et à Bayonne : c'est l'Alternatiba !  Photo DR

    Bayonne s'attaque bille en tête au changement climatique et devient les 5 et 6 octobre prochain "Alternatiba, le Village des alternatives au changement climatique", sur une initiative ambitieuse de l'association écologiste Bizi !.

    bizi alternatiba.jpgAlternatiba : le village d'Astérix et plus encore

    Bizi ! son truc, ce sont les "questions d'urgence écologique et climatique et de justice sociale". Vaste programme. Comme Bizi ! est basque, Bizi ! n'a peur de rien. Aussi, à l'occasion de la publication du premier volet du 5ème rapport du GIEC, le 27 septembre dernier et dans la perspective de la tenue de l'importante Conférence sur le climat qui doit se tenir en France en 2015, l'association organise une journée intitulée "Alternatiba" et, la veille, un Forum sur le changement climatique à Bayonne. Rendu piéton pour l'occasion, le centre ville devient un "Village des alternatives individuelles, collectives, territoriales et systémiques au changement climatique et à la crise écologique et énergétique". Alternatiba c'est bien plus que le petit village d'Astérix, reconverti dans la résistance au changement climatique:  le Village, aux rues et places rebaptisées pour l'occasion, est le fruit du travail de 500 bénévoles espère réunir 10.000 personnes. Du lourd.

    rechauffement planete.jpgRelever le défi climatique et réduire les émissions de CO2

    + 4,8° C d'ici à la fin du siècle ? L'objectif d'Alternatiba est clair : diffuser le message de l'urgence climatique, sensibiliser le grand public et les élus à la nécessité de baisser rapidement et radicalement nos émissions de gaz à effet de serre, tout en vulgarisant le contenu du rapport du Giec, qui vient de confirmer la réalité et la gravité du réchauffement climatique. Et surtout, montrer qu'il ne faut pas se résigner mais qu'il faut relever le défi climatique. Car pour Alternatiba, des solutions existent, elles sont souvent à notre portée, et, en outre, "elles sont souhaitables et construisent une vie et une société meilleures et plus désirables". Mais elles ne viendront pas seulement "d'en haut". Elles seront aussi mises en oeuvre au quotidien, par chacun. Voilà pour l'approche citoyenne.

    Un samedi studieux, avec un Forum sur le changement climatique et son "Off"

    Au menu du samedi 5 octobre, un Forum sur le changement climatique, avec des chercheurs, des élus, des journalistes... que des pointures.  Et pour se détendre les neurones, un Forum off, avec des conférences "gesticulées", des concerts et des spectacles placés sous le signe de l'humour.

    bové.jpgUn dimanche écologique de folie

    Le dimanche, Alternatiba s'annonce comme un moment fort de mobilisation citoyenne et de débat en perspective, sur la question des alternatives à la crise sociale, écologique et climatique. Ca commencera tôt et fort, dès 9h, avec un grand marché paysan et fermier. L'occasion de faire les courses de la semaine, mais aussi de causer climat et Politique Agricole Commune (PAC) avec José Bové, euro-député. Ca continuera avec des conférences, où l'on pourra croiser Hervé Kempf, Geneviève Azam, Patrick Viveret et des ateliers pratiques organisés par thèmes. Espace éco-habitat, espace zéro déchet, espace agriculture et alimentation... des dizaines d'artisans seront là, pour partager leurs pratiques. Sans oublier de multiples tables rondes, sur la monnaie locale eusko, les semences libres  et les logiciels libres, la transition énergétique, la réforme des retraites... Si l'on veut, on pourra repartir de Bayonne en sachant cuisiner des poissons peu connus, bon marché et abondants, récupérer et transformer de l'huile de friture, créer une cantine bio et attendre son enfant "écologiquement"...

    Une grande fête populaire et des concerts

    Alternatiba, ce sera aussi une grande fête populaire, avec toute la journée dans les rues du Petit Bayonne et au Carreau des Halles des chanteurs, chorales ou groupes de musique, des troupes de danse et de théâtre, des artistes de rue et de nombreuses animations ludiques ou pédagogiques pour les enfants. Cerise (bio) sur le gâteau (bio) : la journée se conclura par un concert gratuit avec Les Motivés de Zebda, Willis Drummond, Gorka Urbizu (Berri Txarrak), Fernando Sapo (Corazon del Sapo, Kuraia, Estricalla, Matxura…) et Fermin Muguruza...

    appel alternatiba.jpgL'Appel d'Alternatiba

    Devinez quoi ? Alternatiba pourrait bien devenir une étape cruciale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le 27 septembre, le jour de la publication du rapport du Giec  sur le changement climatique, une vingtaine de personnalités, dont Edgar Morin, Michel Rocard, Marie-Monique Robin, Susan George, Nicolas Hulot, Edmond Maire, Christiane Hessel, Annick Coupé, Pierre Rabhi, Pierre Larrouturou et Jacques Testard ont lancé un appel collectif intitulé "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", pour inciter à répondre à l'Appel d'Alternatiba.  "La question du climat est vitale pour notre avenir. Nous appelons tous ceux et celles qui le peuvent à répondre à l'Appel d'Alternatiba, à être présents à Bayonne le dimanche 6 octobre pour lancer une mobilisation à la hauteur du défi sans précédent que constitue cette question pour l'humanité toute entière.",  écrivent-t-ils.

    hessel.jpgAlors, pas d'excuse possible: défendre l'avenir de la planète, ça passe par Alternatiba. Si vous avez encore un léger doute : le parrain du Village n'est autre que Stéphane Hessel, disparu le 27 février dernier. Voilà.

    Cathy Lafon

     

    • Alternatiba : c'est où, c'est quand ? Le Forum se tient à Bayonne, le samedi 5 octobre, au grand amphi de l'IUT de Bayonne (Pyrénées Atlantiques). Le Village, c'est toute la journée du dimanche 6 octobre, dans le centre ville de Bayonne.

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  • Arctique et Antarctique : chaleur sur les pôles

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    Le réchauffement climatique responsable de la fonte des plateformes glaciaires, selon une étude scientifique de la Nasa, conduite par le chercheur français qui travaille en Californie Eric Rignot Photo Dr

    Le réchauffement des océans fait fondre les plateformes glaciaires entourant l'Antarctique en profondeur, selon une recherche américaine publiée le 13 juin par la Nasa. Alors que la France et l'Europe connaissent un printemps des plus pluvieux et médiocres, avec des inondations record en Allemagne, en Autriche, en Slovaquie et en République tchèque, il n'a jamais fait aussi chaud  en Laponie, dans l'extrême Nord de l'Europe. 

    Au Nord comme au Sud, les effets du dérèglement climatique semblent déjà sensibles et les réserves de masse glaciaire de la planète en sont les premières affectées.

    31° C au pays du Père Noël, en Laponie

    Fin mai, début juin, la Laponie a battu des records de chaleur, avec des températures aux alentours des 29° C, au moment où des régions du globe, bien plus méridionales, comme la France, se plaignaient du froid et de la pluie.  En Norvège, l'institut météorologique national a relevé 29,1°C à la station de Nyrud, coincée entre Russie et Finlande, à plus de 250 kilomètres au nord du Cercle polaire. En Suède, le mercure est monté jusqu'à 28,7°C  à Överkalix, à environ 800 kilomètres au nord de Stockholm, a relevé l'institut météorologique national (SMHI).  En Finlande, la ville d'Inari, située à près de 1.000 kilomètres au nord de la capitale Helsinki, a également connu un record historique pour un mois de mai, avec 28,9°C .  Les météorologues ont qualifié "Cette situation est tout à fait exceptionnelle".

    nasa,réchauffement climatique,fonte glaces,banquise,glaciers,océan,réchauffementFonte anormale et accélérée de la banquise du pôle Nord

    Quelques jours auparavant, la Russie avait annoncé qu'elle allait évacuer d'urgence en trois jours sa station polaire Severny Polious 40, la quarantième station polaire russe installée sur la banquise du Pôle Nord en octobre 2012 afin, notamment, de surveiller l'environnement de l'océan Arctique et d'effectuer des observations météorologiques t (photo AFP ci-dessus). Motif de la décision: "la fonte anormale des glaces, avec un développement anormal de processus naturels dans le bassin Arctique qui a abouti à la destruction des champs de glaces autour de la station", selon un communiqué du ministère russe des  Ressources naturelles et de l'Ecologie. En clair : la glace se crevasse et des fissures apparaissent sur la banquise.  On ne peut s'empêcher de penser au film d'anticipation "Le jour d'après", qui décrit le monde victime d'une série de cataclysmes météorologiques extrêmes, dûs au réchauffement climatique,  dont le scénario commence justement par un phénomène naturel semblable. Même si cela reste, bien entendu, un film catastrophe de pure fiction.

    fonte glaces pole sud.jpgLa fonte des glaces de l'Antarctique au pôle Sud due au réchauffement de l'océan

    A l'extrême opposé du globe, en Antarctique, la masse glaciaire se réduit. Le phénomène, déjà repéré par les scientifiques, est attribué principalement  au vêlage d'iceberg : la banquise se fracture et accouche d'un iceberg, en perdant une masse important de sa glace. Pour la première fois, la Nasa a conduit une étude sur toutes les plateformes de glace autour de l'Antarctique, avec des mesures et des images obtenues à partir de satellites et d'avions. Les chercheurs ont analysé les taux de fonte de la base de ces masses glaciaires, prolongements des glaciers flottant sur l'océan qui couvrent une superficie de 1,5 million de kilomètres carrés. On savait déjà que 190 millions de tonnes de glace fondent quotidiennement en Antarctique. La dernière étude de la Nasa, publiée dans la revue Science du 14 juin, révèle que la fonte de la base de ces plateformes glaciaires, différente de la fonte des glaces superficielles, a compté pour 55% de la perte totale de leur masse de 2003 à 2008. Ce qui représente un volume beaucoup plus important que celui qui avait été estimé jusqu'à présent.

    Le vêlage d'iceberg

    L'oeuvre du réchauffement climatique

    Les conséquences de cette découverte scientifique sont nombreuses. L'Antarctique contient 60% environ des réserves d'eau douce de la planète et les plateformes étudiées, sorte de barrières naturelles de glace, ralentissent le glissement des glaciers vers l'océan. En fondant, elles perdent de leur efficacité.  L'étude de la Nasa doit permettre d'affiner les modèles sur la circulation océanique en fournissant une meilleure estimation du volume d'eau douce qui provient de la fonte de ces plateformes de glace en se déversant dans la zone côtière de l'Antarctique, et influent sur les courants marins. Elle aide aussi à mieux comprendre le mécanisme de fonte de ces glaces, ce qui permettra de mieux prédire l'impact du réchauffement de l'océan sur la masse glaciaire antarctique et de mieux évaluer sa contribution à la montée du niveau des eaux océaniques.

    2012 : l'année ou le changement climatique est devenu réalité (vidéo en anglais). Eric Rignot, glaciologue.

    Enfin, l'étude montre que le phénomène naturel de vêlage d'iceberg n'est plus l'explication prinicipale de la perte de masse glaciaire de l'Antarctique: "Notre étude montre que la fonte de la base des plateformes de glace entourant l'Antarctique y contribue de manière beaucoup plus importante", estime Eric Rignot. Glaciologue, climatologue, spécialiste du changement climatique, le chercheur français qui travaille au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena (Californie, ouest), est le principal auteur de ces travaux. En clair, nous dit-il : ça fond, et c'est bien le réchauffement climatique et celui des océans qui en est à l'origine.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'étude de la Nasa, publiée dans Science, 14 juin 2013  : cliquer ICI
    • L'étude d'Eric Rignot sur la fonte des glaces de l'Antarctique, 13 janvier 2008 : cliquer ICI
    • Sur l'Antarctique : cliquer ICI

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