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  • Nucléaire: le nuage de Tchernobyl responsable d'une forte augmentation des maladies de la thyroïde en Corse

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    Les résultats d'une vaste étude scientifique sur les conséquences de la radioactitivé du nuage de Tchernobyl en Corse viennent d'être publiés. Vue de la centrale de Tchernobyl, photo archives AFP

    corse.jpgUne étude avait été commandée par la Collectivité territoriale de Corse en 2012 sur les conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl. Cette enquête épidémiologique restituée le 4 juillet dernier, montre qu’il y a une forte corrélation entre l’exposition au nuage de Tchernobyl et l’augmentation des pathologies thyroïdiennes en Corse.

    Dans la torpeur ou la frénésie du premier week-end des vacances de juillet, c'est selon, l'info est passée inaperçue. Dommage, car après Fukushima et à l'heure des choix concernant notre avenir énergétique et la sortie ou non du nucléaire, elle ne manque pas d'intérêt. 

    rivasi.jpg"Le mensonge d'Etat a fait des victimes"

    L'eurodéputé écolo Michèle Rivasi, en pointe sur le sujet depuis le début de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, ne pouvait manquer de commenter l'étude dès le 5 juillet, dans une conférence de presse à Ajaccio,  en soulignant que "le mensonge d'Etat " à l'époque, "avait fait des victimes". Pour ceux qui n'étaient pas nés en 1986 ou qui ont la mémoire courte, le discours officiel de l'Etat français après l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne avait été de rassurer l'opinion publique (ou de noyer le poisson) en affirmant que le nuage radioactif avait évité la France. Sur le moment, il faut avouer que pas grand monde n'y avait vraiment cru. Hé bien, là, c'est définitivement raté. Comme le montrent les résultats de la vaste étude indépendante conduite par le professeur Paolo Cremonesi de l’hôpital Galliera de Gênes, non seulement le nuage radioactif n'a pas contourné la France et la  Corse, mais cette dernière a bien profité de son  passage et la santé de ses habitants en a été affectée.

    Les chiffres sans appel d'une étude unique en son genre

    Il s’agit là d’une étude unique en son genre, regroupant 14.000 dossiers médicaux. Pas moins de 5.548 dossiers ont été étudiés, avec une cohorte composée d’un groupe exposé au nuage radioactif et un groupe témoin non exposé. Les résultats chez les hommes exposés montrent un surrisque de thyroïdites(78,26%), des nodules bénins (64,51%), de l’hyperthyroïdie (103,21%), des cancers de la thyroïde ( 28,29%). Chez les femmes exposées, les résultats sont sans appel puisqu’il y a 55,35% de surrisque de pathologies auto-immunes (thyroïdites). Enfin, selon l'enquête, "le risque de thyroïdite chez les moins de 18 ans vivant en Corse et exposés au nuage de Tchernobyl est augmenté de 62,5% par rapport aux enfants n'ayant pas été exposés".

    Une augmentation significative des cancers et pathologies de la thyroïde, malgré la faiblesse des doses radioactives

    Il s’agit donc de la première étude qui montre aussi clairement que le passage du nuage a provoqué une augmentation significative des pathologies. Pour Michèle Rivasi, "Cela remet en question les normes de radioprotection fixées par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique et les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique". Ces données confirment également que "le mensonge d’Etat a entraîné une exposition risquée a la radioactivité, par manque d’information, contrairement aux résultats des politiques de prévention des autres Etats (Italie, Autriche, Allemagne)", poursuit-elle. Par ailleurs, selon l'eurodéputée, l’impact de ces faibles doses radioactives doit remettre en cause la pensée dominante qui a toujours nié leur impact sanitaire. Michèle Rivasi enfonce le clou : "C’est l’ensemble des politiques de radioprotection qui doit être revu au regard de ces résultats".

    Des suites judiciaires

    On s'en doute, ctte étude devrait aussi permettre aux victimes de la pollution du nuage radioactif de Tchernobyl d’ester en justice auprès de la Cour de Justice Européenne, preuves à l’appui, apres avoir épuisé tous leurs recours en France.

    Améliorer la protection des citoyens européens

    Michèle Rivasi le rappelle, les discussions se poursuivent actuelement au niveau européen sur la nouvelle directive sur la radioprotectionLes résultats de cette étude tombent à pic pour inciter à  modifier le droit européen dans ce domaine. L'eurodéputée compte bien s'en saisir pour faire évoluer les décisions du Parlement européen, afin de revoir, en l'améliorant, la protection des citoyens en cas d’éventuel accident nucléaire.

    Cathy Lafon

  • Nucléaire : records de radioactivité à La Hague et à Fukushima

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    L’usine de retraitement des déchets nucléaires à la Hague (Nord-Cotentin)

    [Article modifié le 11 juillet 2013 suite au rectificatif de l'ACRO à propos de l'interview de David Boilley.]

    L'info a été révélée par "Le Parisien", le 6 juillet : les derniers relevés réalisés près du centre de stockage radioactifs de la Manche font état d'une forte présence de tritium. En  plein débat pour la la création d'un nouveau site d'enfouissement de l'ANDRA à Bure (Meuse), ça fait tache. Pendant ce temps-là, à Fukushima,  on constate un niveau toujours plus élevé de radioactivité dans l'eau souterraine.

    Quatre fois plus que la moyenne de ces dix dernières années

    Un taux de tritium record (l'hydrogène radioactif émis par l'industrie nucléaire)a été relevé en octobre dernier par les bénévoles de l'Association pour le contrôle de la radioactivité de l'Ouest (Acro). Si les deux relevés suivants ont fait état de résultats plus faibles, l'inquiétude demeure dans les environs. "Le tritium, c'est de l'hydrogène radioactif très rare à l'état naturel", explique dans "Le Parisien" Pierre Paris, vice-président de l'association, dont le laboratoire est agréé par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "D'habitude, le taux ne dépasse pas 0,5 becquerel par litre (bq/l). Là, on était à plus de 110 bq/l, soit encore quatre fois plus que la moyenne relevée les dix dernières années dans la baie! ", s'exclame-t-il.

    La faute à qui ?

    La faute à l'usine d'Areva de la Hague,selon l'Arco. Situé à quelques kilomètres, le site retraite le combustible utilisé par les 58 réacteurs français. Le processus produit lui-même des déchets, dont une partie est déversée directement en mer. "Le pipeline débouche au nez de Jobourg, à 4 km de là, reprend le bénévole, où passe le raz Blanchard, l'un des courants les plus puissants d'Europe. Ça leur sert tout simplement de chasse d'eau!"

    déchets nucléaires arte.jpgL'océan : une grosse poubelle radioactive

    L'annonce des relevés de l'Acro a fait grand bruit dans le Cotentin, qui est sans doute l'endroit le plus nucléarisé au monde. Outre Areva, on y trouve également le premier site de stockage de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le futur réacteur EPR de Flamanville (si tant est qu'il entre un jour en service) et l'arsenal de Cherbourg des sous-marins à propulsion atomique. Sans oublier les milliers de tonnes de déchets radioactifs balancés dans la mer pas loin des côtes jusque dans les années soixante dix et quatre vingt. Si les Français ont préféré se débarrasser de 14.000 fûts dans l'Atlantique à la fin des années soixante (comme l'indique le dernier inventaire national de l'Andra, publié en mars), Pierre Paris ajoute que "les Anglais n'ont pas hésité, eux, jusqu'en 1982, à jeter leurs fûts par-dessus bord dans la fosse des Casquets, à 15 km au nord-ouest de chez nous. " "Centrales nucléaires, démantèlement impossible",  le documentaire de Bernard Nicolas diffusé sur Arte le 21 mai dernier, l'a mis en évidence : on a tendance à l'oublier, mais, rongés par la rouille, les contenants de tous ces déchets nucléaires jetés à l'océan reposent aujourd'hui encore à quelques dizaines de mètres de profondeur et se détériorent au fond de la mer...

    "Le site fuit comme une passoire"

    Les équipes de l'Acro, mais aussi d'autres associations, comme Greenpeace, surveillent également l'intérieur des terres, notamment autour de l'Andra, où les éleveurs font paître leurs troupeaux. "Le site fuit comme une passoire", s'inquiète aussi dans "Le Parisien" un habitant d'un village en contrebas. "Dans le ruisseau du Grand Bel, qui passe directement dans mon jardin, on a trouvé jusqu'à 500 bq/l! Les responsables nous assurent que l'eau est potable, mais on préfère acheter des bouteilles."

    radioactivité,centrale,la hague,cotentin,record,fukushima,retraitement,usine,dechets nucleaires,accidentLa passoire de Fukushima de plus en plus radioactive

    Pendant ce temps là, de l'autre côté de la  Terre, l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a mesuré vendredi 5 juillet un niveau extrêmement élevé d'éléments radioactifs dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs, dans un nouveau puits près de l'océan Pacifique. Tokyo Electric Power (Tepco), a mesuré 900.000 becquerels par litre pour les éléments radioactifs produisant des rayons bêta, comme le strontium 90, dans le liquide extrait vendredi d'un point de prélèvement supplémentaire situé entre les réacteurs et la mer.

    Ce niveau, de plusieurs dizaines de milliers de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer est aussi, et de loin, le plus élevé jamais mesuré depuis que Tepco a renforcé les contrôles, après avoir découvert de l'eau souterraine hautement radioactive au pied des réacteurs du côté de l'océan Pacifique. A Fukushima, tout est sous contrôle et tout va bien !

    Une petite baignade, pour se rafraîchir, ça vous dit ?

    Cathy Lafon

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  • Fukushima : le Japon en alerte avec de nouveaux soupçons de fuite d'eau contaminée

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    Des policiers, en tenue anti-radiations, proches de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2013, à l'occasion du deuxième anniversaire du tremblement de terre.  Photo archives AFP

    Tokyo Electric Power (Tepco),  la société qui gère la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par un séisme et un tsunami en mars 2011, a reconnu aujourd'hui ne plus avoir confiance dans les piscines souterraines où l'eau contaminée est stockée, mais ne pas voir d'alternative.

    Troisième fuite d'eau radioactive des piscines

    Les soupçons de fuite de la piscine numéro 1 sont apparus pendant le transfert, lundi, d'eau contaminée à partir de la piscine numéro 2, elle-même endommagée, a précisé l'autorité de sûreté nucléaire japonaise. Il s'agit du troisième incident de ce type depuis vendredi dernier, après les deux pannes consécutives du système de refroidissement du réacteur, ces dernières semaines.

    fukushima,centrale nucléaire,tsunami,catastrophe naturelle,pollution,fuite d'eau,radioactivité,piscine,contamination,tepco,gouvernement"Nous ne faisons plus confiance aux piscines souterraines"

    Si les soupçons de Tepco concernant de nouvelles fuites d'eau contaminée à la piscine souterraine numéro 1 se confirmaient, cela signifierait que trois des sept piscines sont inutilisables, ce qui compliquerait d'autant le nettoyage déjà bien difficile du site hautement radioactif. "Nous ne pouvons pas nier le fait que nous ne faisons plus confiance aux piscines souterraines", a déclaré le directeur général de TepcoMasayuki Ono (photo ci-dessus) au cours d'une conférence de presse convoquée à la hâte. "Nous ne pouvons pas transférer toute l'eau contaminée dans des réservoirs terrestres si nous décidions de ne plus utiliser les piscines souterraines", a-t-il expliqué. "Leur capacité n'est pas suffisante et nous devons donc utiliser les moyens disponibles."

    fukushima,centrale nucléaire,tsunami,catastrophe naturelle,pollution,fuite d'eau,radioactivité,piscine,contamination,tepco,gouvernementLe gouvernement somme Tepco de s'expliquer

    Tepco, qui a immédiatement interrompu l'opération de transfert, avait déjà annoncé ce week-end qu'environ 120.000 litres d'eau contaminée s'étaient échappés des piscines numéro 2 et 3.  Le gouvernement de Tokyo a sommé la direction de Tepco de s'expliquer sur l'origine des fuites et des autres problèmes à répétition qui affectent la centrale ces dernières semaines. L'entreprise nippone avait déjà été vivement critiquée juste après la catastrophe de Fukushima pour avoir déversé de l'eau radioactive dans la mer, contaminant les poissons et ruinant l'activité économique de la pêche dans la région.

    Les inquiétudes de la Russie, voisine du Japon

    Le mois dernier, un haut responsable de Tepco a reconnu que la société ne parvenait pas à mettre fin aux infiltrations souterraines d'eau contaminée dans le bâtiment du réacteur endommagé et qu'il pourrait lui falloir jusqu'à quatre années pour trouver une solution. La Russie, en raison de sa proximité avec le Japon ne cache pas son inquiétude. Le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko, a déclaré mardi que la découverte de fuites d'eau contaminée "témoigne du fait qu'ils [les Japonais] ne peuvent régler la situation". "Etant donné que les Japonais refusent de laisser entrer (dans la centrale) des spécialistes étrangers, nous vivons mal la situation", a ajouté M. Onichtchenko.

    La situation de la centrale de Fukushima est considérée comme stabilisée depuis décembre 2011, mais le site reste très fragile, notamment en cas de nouveau séisme et tsunami. Le monde et le Japon n'en ont pas fini avec Fukushima.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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