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réchauffement climatique - Page 119

  • Débat national sur la transition énergétique : chronique d'un échec annoncé ?

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    Transition énergétique : débat or not débat ?

    Conformément aux engagements pris par François Hollande et Jean-Marc Ayrault lors de la  Conférence de l'environnement (14 et 15 septembre), le gouvernement lance aujourd'hui le débat sur la transition énergétique en France.

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionAvec comme double objectif la définition de la trajectoire permettant de réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique et de l'augmentation des maladies respiratoires, tout en diminuant, comme promis par le président François Hollande, la part du nucléaire dans la production électrique. Au menu :  efficacité énergétique, diminution du nucléaire au profit des renouvelables, gaz de schiste... Et pour les Français: factures de chauffage, d'éclairage, de carburants, mobilité, transports...

    Un débat à l'allumage bien chaotique

    Très attendu par les consommateurs, les industriels, les économistes et, bien sûr, les écologistes le débat, qui doit se poursuivre jusqu'au printemps prochain en vue d'une loi de programmation attendue pour juin 2013, débute enfin, mais sous de bien mauvais auspices : prévu pour le 20 novembre, il a été reporté au dernier moment suite aux polémiques qui ont aussitôt entouré l'annonce de la compositon de son Comité de pilotage, le 10 novembre dernier. Raison officielle : François Hollande devait être au même moment au Congrès des maires... C'est ballot ! Manque de transparence, flou, défections en série : le moins qu'on puisse dire est que ce fameux "débat" patine sérieusement...

    A l'origine, il était une fois un Comité des "sages" très critiqué

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionCinq personnalités avaient été choisies initialement, le 10 septembre par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, pour animer à ses côtés le débat national sur l'énergie que Greenpeace France et les Amis de la Terre ont finalement décidé de boycotter, jugeant que la compositition de ce Comité de "sages" ne respectait pas la neutralité. Les ONG pointaient la présence en son sein de trop de pro-nucléaires déclarés. L'ex-patronne d'Areva Anne Lauvergeon (photo ci-contre) et le président du conseil d'administration de Valeo, ancien administrateur du CEA, Pascal Colombani, figuraient en effet parmi les cinq "sages", aux côtés d'un ancien de Greenpeace, Bruno Rebelle, qui a navigué des Verts au Parti socialiste, du climatologue Jean Jouzel, qui a fait carrière au CEA et préside l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales), dont la directrice n'est autre que Laurence Tubiana, cinquième personnalité choisie par Delphine Batho.

    Une "bonne alchimie", selon le gouvernement...

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réduction"Ce Comité est une bonne alchimie", répondait aux ONG le 10 novembre Delphine Batho, qui présidera l'instance. "Anne Lauvergeon est un grand serviteur de l'Etat. Pascal Colombani, homme doté d'une grande expérience industrielle, a tout à fait le droit de ne pas partager les idées du gouvernement sur la transition énergétique, c'est cela le respect de la diversité, justement", avait-elle ajouté.

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réduction... Un Comité "inacceptable" pour Greenpeace

    Suite au déferlement des critiques du monde environnemental sur sa présence, Pascal Colombani (photo ci-contre) a pourtant fini par jeter le gant, le 20 novembre dernier et s'est retiré du comité. Depuis, deux nouvelles personnalités choisies par Delphine Batho ont rejoint  "les sages" : Michel Rollier, patron du groupe Michelin jusqu'en mai 2011, qui préside la Plate-forme de la filière de l'automobile et George Mercadal, issu des Ponts et chaussées et ancien vice-président de la Commision nationale du débat public (CNDP), une instance qui veille au respect de la participation du public dans les projets d'aménagements ou d'équipements d'intérêt national.

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionLe départ de Colombani a-t-il suffi à convaincre les ONG de participer à nouveau au débat ? Non, pour Greenpeace et les Amis de la Terre ce Comité reste "inacceptable". "Nous sommes scandalisés par la présence de personnalités connues pour être des ardents défenseurs du nucléaire", déclarait dès le 12 novembre le directeur général de Greenpeace, Jean-François Julliard (photo ci-contre), qui a ensuite annoncé, après s'être entretenu avec la ministre de l'écologie que son organisation refuserait de participer au débat national sur l'énergie:  "Nous ne participerons pas au débat, car nous n'avons plus confiance dans ce débat et dans la réelle volonté du gouvernement de réussir la transition énergétique".

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionMêmes motifs, même punition : le 15 novembre, Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre (photo ci-contre) déclarait à son tour que son organisaiton renonçait à participer au débat. Bras de fer ou décision définitive ?

    "La goutte d'eau qui a fait déborder le vase" pour Greenpeace

     

    "La composition du comité de pilotage a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", expliquait Jean-François Julliard. "Il y avait déjà le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et ce qui s'y passe en ce moment, les incertitudes sur la fermeture de la centrale de Fessenheim, la déception de la conférence environnementale, le flou qui entoure l'organisation de ce débat et maintenant un comité de pilotage déséquilibré avec deux personnes ouvertement pronucléaires", détaillait encore le directeur de Greenpeace. 

    Des réactions mitigées dans les autres associations environnementales

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionUn comité "plutôt neutron que neutre!", ironisait sur Twitter Thierry Salomon, président de l'ONG d'énergéticiens négaWatt, alors que Sortir du nucléaire s'interrogeait dans un communiqué : "Comment espérer que soit sérieusement discutée la possibilité de fermer d'autres centrales que Fessenheim?". De son côté,  France Nature Environnement (FNE, fédération de 3.000 associations) ne contestait pas  la composition du comité "tant que tous les scénarios (énergétiques) sont étudiés, y compris la sortie du nucléaire".

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionEnfin la Fondation Nicolas Hulot et le Rassemblement pour la planète ont distribué des "cartons rouges" en citant le manque d'ambition sur la fiscalité écologique, la crise du solaire et de l'éolien, le "passage en force" sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ainsi que "l'organisation chaotique" du débat national sur la transition énergétique."Transparence, pluralisme, représentativité et indépendance" ne sont pas au rendez-vous, a assené la Fondation Nicolas Hulot, qui a estimé dans un communiqué qu'"un profond malaise entache le débat, avant même son commencement". Avant de conclure : "Déterminer la composition du Comité de pilotage avant même d'avoir statué sur ses missions laisse planer le doute sur sa capacité à assurer une représentation juste, impartiale et transparente des différents points de vue."

    "Parvenir à une solution" pour le changement climatique


    Réchauffement climatique - Jean Jouzel par CEA-tv

    "Le rôle d'un tel Comité de pilotage, c'est de parvenir à une solution, les gens ne sont pas forcément là uniquement pour défendre leurs idées", a déclaré de son côté à l'AFP le climatologue  Jean Jouzel, qui a accepté de siéger pour apporter son expertise climatique.  "La priorité de la transition énergétique, cela doit être de tenir nos engagements d'aller vers le facteur 4 d'ici 2050", c'est-à-dire la division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990, estime le glaciologue, rappelant que le secteur énergétique est "un levier majeur" dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Jean Jouzel est connu et respecté pour son importante contribution au sujet du réchauffement climatique, et notamment pour son rôle au sein du GIEC de l'ONU, dont il est expert depuis 1994 et vice-président depuis 2002.

    Un "Comité des sages" qui ne respire pas vraiment la "rupture" écologique

    Nobel de la paix 2007 avec  Al Gore et les autres scientifiques membres du GIEC, Jean Jouzel a été aussi responsable du groupe climat du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) qui dépend du Commissariat à l'énergie atomique. Si le climatologue n'est pas un pro-nucléaire déclaré, cette proximité avec l'atome titille-t-elle aussi  les environnementalistes ? En tout cas, il y a fort à parier que la présence de Michel Rollier,  "Monsieur Auto" en France, ne les rassurera pas vraiment sur la réalité des ambitions gouvernementales en faveur de la transition écologique de la société, qui intégère la transition énergétique et le débat censé la préparer. L'image donnée par les CV des membres de ce Comité est plutôt celle d'un "entre-soi" à la moyenne d'âge vieillissante : celui des représentant des grandes filières industrielles françaises classiques, construites depuis des décennies par les grands corps de l'Etat franais sur l'idée que la croissance économique repose, entre autres, sur une consommation illimitée de l'énergie. Et pas vraiment sur un développement durable, économe des ressources et respectueux du biotope humain : la planète.

    Alors, qui participe en finalité au débat ?

    Selon la feuille de route du gouvernement, l’instance qui va débattre, appelée commission nationale du débat ou Parlement, devrait s’appuyer sur un comité d’experts scientifiques et un comité citoyen dont les membres ne sont pas connus aujourd’hui. Cette commission doit représenter équitablement six collèges participants : les Etats, les ONG, les entreprises, les syndicats, les élus locaux et les parlementaires : sans Les Amis de la Terre et Greenpeace, on l'aura compris.

    transition énergétique,réchauffement climatique,émissions de gaz à effet de serre,réductionEt de quoi va-t-on y parler ?

    Autre motif de reproche de la part des ONG : pour Greenpeace, "Rien n’est prévu, rien n’est calé". A la FNE, on reconnaît avoir peu d’indications sur le déroulé du débat mais on espère qu’il permettra d’" engager un tournant vers la sobriété". L’épineuse question du gaz de schiste a en tout cas d’ores et déjà été traitée en amont. Idem pour le projet de tarification progressive de l’énergie, la fermeture de la centrale de Fessenheim ou encore les tarifs de rachat des énergies renouvelables, comme le dénonce Arnaud Gossement, avocat spécialiste en droit de l’environnement et chroniqueur pour Terra eco.

    Le nucléaire, encore et toujours ?

    L'un des arguments-massue des pro-nucléaires en faveur du développement de l'atome est qu'il permet de lutter contre le réchauffement climatique, en produisant une énergie peu émettrice en gaz à effet de serre et écologiquement propre. Ce que contestent radicalement les écologistes anti-nucléaires, aux arguments renforcés par la catastrophe de Fukushima et partisans avant tout de l'efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables. Alors, nucléaire encore et toujours ? Ou pas ? La question sera bien sûr au coeur du débat sur la transition énergétique. De même que celle de la mobilité et des transports. Si réel "débat" il finit par y avoir.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le Comité de pilotage : il aura pour tâche d'animer les débats entre les différents collèges: patronat, syndicats, associations, Etat, collectivités locales et parlementaires. Selon la "feuille de route" établie en septembre après la conférence environnementale, il s'appuiera sur un comité d'experts scientifiques (chargés de donner un avis sur les documents débattus) et un "comité citoyen".
    • Le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA-CNRS-université de Versailles Saint-Quentin) : cliquer ICI
  • Réchauffement climatique. Conférence internationale de Doha : "Respire !"

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    Comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique en cours sur la planète ?

    Aujourd'hui débute à Doha (Qatar) la 18e conférence internationale sur le climat, qui réunit pour deux semaines 194 pays en quête de bases pour un nouvel accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Que dire de plus sur le sujet ?

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeA première vue, rien. On ne cesse de le répéter, au niveau mondial, les signaux d'alerte des éminentes institutions internationales qui se chargent de notre présent et de notre avenir, affluent de tous côtés : l'Europe, la Banque mondiale, le Giec, le Programme des Nations unies pour l'environnement, les scientifiques... Tous tirent la sonnette d'alarme pour rappeler que si l'on ne réduit pas drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES), comme le gaz carbonique (CO2) ou le méthane, la hausse des températures, déjà constatée à l'échelle de la planète, va s'aggraver. Au rythme actuel  il n'y a pratiquement  plus aucune chance de limiter le réchauffement aux alentours de 2°C comme s'y était engagée la communauté internationale lors du sommet de Copenhague en 2009 : « Il est nécessaire d'apporter une réponse plus rapide au changement climatique et c'est possible », déclarait il y a encore quelques jours Christiana Figueres, la responsable des questions climatiques à l'ONU. La Banque mondiale elle-même, a lancé le 8 novembre dernier à Washington, un ultimatum pour éviter le "cataclysme climatique", (Ma Planète du 22 novembre 2012), selon les propres termes du rapport de l'institution. "Cataclysme" qui se produirait si la planète finit par connaître une élévation de 4° de sa température moyenne, comme l'envisagent désormais les scientifiques, si l'humanité continue à ne rien faire pour stabiliser le climat.

    La sécheresse menace de dépérissement 70 % des arbres dans le monde

    réchauffement climatique,arbre,sécheresse,forêt,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeOui, mais vraiment rien de plus ? Allons-y pour une des dernières études scientifiques en date, publiée le 30 septembre dernier par la revue "Nature" et reprise le 24 novembre par "Le Monde". Les forêts, poumons de la Terre, sont menacés de dépérissement : les arbres sont plus vulnérables à la sécheresse que les scientifiques ne l'imaginaient. La planète se réchauffe ? Cool ! On pourra enfin planter des oliviers en région parisienne et, pourquoi pas, des orangers en Irlande ! Raté. Ca ne se passe pas comme ça. Le monde vivant n'est pas un gigantesque jeu de Playmobil. Quand les arbres manquent d'eau, ils font des embolies, comme les humains : des bulles d'air obstruent les vaisseaux qui transportent la sève qui les fait vivre. Tous les arbres sont concernés par ce desséchement fatal, feuillus comme conifères, et tous les climats également, humides ou secs. Petit problème :  la mortalité accrue des arbres fait planer une menace sur les écosystèmes qui n'a pas encore été prise en compte dans les scénarios déjà désastreux du réchauffement climatique. Quel nouvel impact aura sur le climat le dépérissement des "puits de carbone" que constituent les forêts ?

    La planète en chaussettes en 2013 ?

    Creusons-nous encore la cervelle, pour rester "constructifs". Au cas où l'argument ferait mouche auprès des grands décideurs mondiaux (l'espoire fait vivre), il est peut-être utile de rappeler que le premier dossier à traiter à Doha est tout simplement la mise en route d'une deuxième période pour le protocole de Kyoto qui s'achève à la fin de cette année. Jusqu'à présent, cet accord est le seul instrument international juridiquement contraignant en matière de réduction d'émissions de GES (gaz à effet de serre) dans lequel s'étaient engagés l'Union européenne et quelques grands pays industrialisés.  Mais pour ce deuxième round, le Japon, le Canada et la Russie ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne resigneraient pas... L'engagement, dès lors, paraît relativement symbolique : les pays présents à Doha, dont l'Europe, ne représentent en effet qu'environ 15 % des émissions de GES au niveau mondial.  Autant dire que, question réchauffement climatique, la planète risque fort se retrouver toute nue en 2013 ... Sauf si l'on avait la surprise d'enregistrer à Doha de véritables avancées en direction d'un nouvel accord mondial sur le climat,  dont le principe a été inscrit l'an dernier dans l'accord de Durban (Afrique du Sud) et qui devrait donner lieu à un nouveau traité censé en vigueur en... 2020. C'est pas comme s'il y avait urgence.

    L'hôte de la conférence climat : le Qatar, premier émetteur de CO2 de la planète

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeQue dire de plus, donc ? On peut quand même rajouter que le pays choisi pour accueillir la 18ème conférence sur le climat est le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié et premier pays émetteur au monde de gaz carbonique par habitant, avec 44 tonnes (contre 6 tonnes pour la France). Voilà un choix international de plus qui ne peut que laisser rêveurs les écologistes, confrontés par ailleurs en France, à l'éternel retour de la question de l'exploitation des gaz de schiste, au refus du gouvernement de tenter d'écouter, à défaut de les entendre, les arguments des partisans d'une autre forme de croissance économique moins émettrice de gaz à effet de serre, comme c'est le cas à Notre-Dame-des-Landes,  et, dans le même temps, au flou complet du débat qui doit s'ouvrir le 29 novembre sur la transition énergétique présentée néanmoins  comme "nécessaire et incontournable". On ne peut qu'espérer que le rendez-vous de Doha ne contraigne au moins le Qatar, pays roi du pétrole où l'on construit, entre autres, des haras climatisés (sic), à se préoccuper enfin d'écologie...

    Des opportunités de croissance formidables

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeEt remettre sur le tapis, que "La réduction des émissions offre des opportunités de croissance formidables", comme ne cesse de le seriner Nicholas Stern ? C'est pas une bonne idée ça ? Désormais enseignant à la London School of Economics, l'auteur du rapport éponyme l'assure aussi dans le livre, "Deux économistes face aux enjeux climatiques",  qu'il a cosigné avec le Français Roger Guesnerie (président de l''École d'économie de Paris)  : " La transition vers une économie sobre en carbone a tout pour enclencher une phase de révolution industrielle de créativité et d'innovation qui contribuera fortement au développement des pays pauvres ". Merci bien Nicholas, mais au risque de vous décevoir, l'argument a tellement été rabaché ces dernieres années, qu'on se demande comment il pourrait soudainement éveiller l'intérêt de la communauté internationale. 

    "il faut que tu respires !"

    Là, il n'y a vraiment rien de plus à dire. Voilà pourquoi Ma Planète préfère écouter avec vous le refrain d'une de ses chansons-culte-écolo : "Respire", de Mickey 3D :

    "Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire
    Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire
    Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire
    Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire"
     
    Pas vraiment nouvelle (2003) et toute simple, la chanson écolo du groupe rock de Saint-Etienne, par ailleurs fan des Verts (le club de foot stéphanois, pas le parti écologiste...), résume à la perfection tout ce dont Doha devrait prendre conscience...

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique : l'ultimatum de la Banque mondiale pour éviter le "cataclysme" climatique

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    Les ravages de l'ouragan Sandyà Cuba, 26 octobre 2012 AFP

    +4°C en 2060. Selon les dernières études des scientifiques (revue Science, 9 novembre) l'hypothèse est plausible. Pour la Banque mondiale, ce serait le "cataclysme" climatique. Inondations, sécheresse, montée des océans : à quelques jours de la prochaine conférence internationale sur le climat de l’ONU, qui se tiendra à Doha (Qatar), du 26 novembre au 7 décembre, l'institution met en garde contre le scénario noir d'un réchauffement du thermomètre mondial de 4°C dès 2060 et la "cascade de cataclysmes" qui frapperaient alors les pays pauvres. Mais aussi les pays riches et développés.

    Des "décennies de développement" réduites à néant

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieSelon le rapport publié dimanche 18 novembre à Washington par la Banque mondiale, commandé par l'institution à l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (Allemagne), le niveau actuel d'émissions de C02 rend quasiment intenable l'engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. D'après ce rapport, le thermomètre mondial pourrait en réalité grimper de 4°C "au cours du siècle" et "dès 2060" si les gouvernements mondiaux n'agissent pas d'urgence. "Ce monde serait tellement différent de celui dans lequel nous vivons qu'il est difficile de le décrire", a prévenu à Washington le président de l'institution, Jim Yong Kim, en préambule du rapport, ajoutant que des "décennies de développement" pourraient être réduites à néant.  

    Les chiffres du réchauffement climatique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLe rapport rappelle que le climat s’est déjà réchauffé de 0,8°C par rapport aux températures de l’époque pré-indusrielle, tandis que les océans se sont déjà réchauffés de 0,09°C. Il ajoute que le niveau de océans s’est déjà élevé de 20 centimètres, que cette hausse s’est accélérée de 1,7 millimètre par an au XXe siècle, puis de 3,2 milimètres par an depuis le début des années 1990, ou encore que l’Europe a vécu entre 2002 et 2011 les cinq étés les plus chauds qu’elle ait connu depuis cinq cents ans. Le constat est tout aussi alarmant pour l’acidification des océans, la diminution des glaces arctiques et les épisodes de sécheresse à venir.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieGaz à effet de serre : nouveau record en 2011

    Quant à la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre, elle a atteint un nouveau pic en 2011 et la concentration actuelle de ces gaz responsables du réchauffement de la planète aura des conséquences sur la vie sur terre pendant des siècles, a averti cette semaine l'Organisation météorologique mondiale (OMM).  Le CO2 est responsable de 85% du réchauffement climatique relevé au cours des 10 dernières années. "Ces milliards de tonnes de CO2 additionnels dans notre atmosphère vont rester pendant des siècles, et réchauffer encore plus notre planète et cela aura des répercussions sur tous les aspects de la vie sur terre", a déclaré Michel Jarraud, Secrétaire-général de l'OMM (photo ci-dessus).

    "Modifier notre cap"

    Cette sombre perspective "peut et doit être évitée", assure la Banque mondiale qui souligne que la responsabilité de l'homme dans le réchauffement en cours est "sans équivoque".  "Nous, la communauté internationale, avons encore le temps d'adopter de nouvelles politiques, de modifier notre cap et de prévenir les conséquences les plus dangereuses du changement climatique", assure en écho le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, cité en marge du rapport. Et ces "conséquences" ne sont pas minces, avertit la Banque mondiale.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieLa biodiversité et l'humanité menacées

    Listant les dangers qui menaceraient alors la planète (inondations, sécheresses, malnutrition...), l'institution prédit une aggravation des "pénuries d'eau" en Afrique de l'Est, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud et un "important rebond" de la mortalité infantile en Afrique sub-saharienne.  Certaines maladies véhiculées par les insectes (malaria, dengue) risquent également trouver un nouvel essor tandis que les barrières de corail, "protections naturelles contre les inondations", pourraient ne pas résister aux retombées acides du CO2 dans l'océan, énumère la Banque mondiale. Plus globalement, le changement climatique pourrait devenir "la plus grande menace à la biodiversité", selon ce rapport.

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladiePas de recettes-miracle

    "Un monde à +4°C (...) déclencherait une cascade de cataclysmes", résume la Banque mondiale ajoutant qu'il n'y avait "aucune certitude" que la planète puisse y faire face.  "Les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus durement touchés", assure le président de la Banque mondiale, même si aucune région ne serait épargnée. Les sécheresses ayant frappé cet été les Etats-Unis ou l'Europe de l'Est pourraient se reproduire et l'Occident serait aussi confronté à l'afflux de populations fuyant les conséquences des bouleversements climatiques. Le rapport ne propose pas de remèdes-miracle pour relancer l'élan de la communauté internationale, qui a faibli depuis le fiasco du sommet de Copenhague en 2009 et sous l'effet de la crise économique.

    La lutte contre le réchauffement climatique pour relancer la croissance économique

    réchauffement climatique,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladieManhattan sous les eaux après le passage de Sandy, la calotte glacière qui vire à la crème glacée, 26 Etats américains touchés par une monstrueuse sécheresse hors norme cet été, le Colorado et la forêt sibérienne ravagées par des incendies... Les chocs climatiques se succèdent désormais à une vitesse effrénée. Et pourtant, plus les certitudes des scientifiques progressent concernant l'évolution du climat et moins les Etats semblent décidés à agir.  D'où la sévère mise en garde de la Banque mondiale qui n'y va plus par quatre chemins et veut en outre faire passer un message: la lutte contre le réchauffement n'est pas l'ennemie de la croissance. "Le secteur privé doit comprendre que l'adaptation au réchauffement climatique constitue une opportunité économique", assure Jim Yong Kim, estimant que la Chine en a déjà pris conscience et appelant d'autres pays à suivre son exemple.

    réchauffement climatique,gaz a effet de serre,rapport,banque mondiale,prévention,inondation,sécheresse,réfugiés climatiques,biodiversité,maladie"Je suis convaincu que le changement climatique est une réalité et que les activités humaines et les émissions carboniques ont un impact."

    La phrase est de Barack Obama. Il l'a prononcée lors de la première conférence de presse qui a suivi sa réélection comme président des Etats-Unis, le 14 novembre dernier, après le passage de l'ouragan Sandy.  Terriblement dévastateur sur le plan matériel, Sandy a laissé des traces "vertes" outre-atlantique dans les esprits des Américains. La prise de position de Barack Obama est-elle le révélateur d'une évolution des mentalités et d'une progression de la cause écologiste, dans le deuxième pays le plus émetteur au monde de gaz à effet de serre ? L'effet écolo de l'électrochoc Sandy sera-t-il durable ?

    Quoiqu'il en soit, la Banque mondiale a fait le job: l'ultimatum climatique est lancé. Le message sera-t-il reçu ? Rendez-vous à Doha.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Cinq pays seulement  sont à l'origine de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre : la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon dominent le classement.
    • 30 milliards de dollars : c'est le montant de l'aide fédérale réclamée par le gouverneur de New York, Mario Cuomo, après le passage de l'ouragan Sandy.

    EN SAVOIR PLUS

    • L'intégralité du rapport de la Banque mondiale  "Turn down the heat. Why  a 4° warmer world must be avoided" : cliquer ICI
    • La France à Doha : cliquer ICI
    • Le site de l'OMM : cliquer ICI

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