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polemique - Page 16

  • Notre-Dame-des-Landes: selon le gouvernement, l'aéroport se fera

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    Christian Troadec, maire divers gauche de Carhaix (Finistère) et leader des « bonnets rouges », a appellé le 22 décembre à soutenir le combat des anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Photo archives AFP

    Le père Noël a oublié les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Lande. Peut-être n'ont-ils pas été assez sages ? Une nouvelle étape du projet controversé d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, a en effet été franchie le week-end dernier, avec la publication d'arrêtés autorisant des travaux environnementaux préalables à la construction de la plateforme aéroportuaire.

    Après le feu vert de Bruxelles, c'est un nouveau coup dur pour les opposants qui contestent l'utilité économique du projet et dénoncent le désastre environnemental qu'il représente.

    Feu vert de Bruxelles

    Le 20 novembre dernier, la Commission européenne a donné hier son feu vert à l'aide octroyée par l'état français pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La subvention de 150 millions d'euros octroyée par les autorités françaises à la société Aéroports du Grand Ouest, filiale du groupe Vinci, pour la réalisation du futur aéroport « est compatible avec les règles de l'UE relatives aux aides d'état », a estimé la Commission européenne dans un communiqué. « Le projet d'aéroport permettra notamment d'améliorer la desserte régionale sans entraîner une distorsion indue de la concurrence dans le marché intérieur européen », a indiqué la Commission, gardienne de la concurrence en Europe qui insiste : ce projet « contribue à la réalisation d'un objectif d'intérêt commun en répondant à la saturation des infrastructures existantes ».

    La question environnementale en suspens

    En septembre, la Commission avait déjà renoncé à ouvrir une procédure d'infraction contre la France comme le demandaient les opposants au projet. Le dossier n'est cependant pas clos. La Commission cherche toujours à s'assurer que le projet d'aéroport est compatible avec la législation européenne en matière environnementale.

    Le projet se fera

    La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, n'a pas confirmé dimanche 22 décembre que l'aéroport du Grand Ouest entrerait en service en 2019 comme l'avancent les défenseurs du projet. «Donner le calendrier précis, c'est un peu prématuré car les opposants à ce projet peuvent toujours porter des recours en justice» , a-t-elle déclaré au Grand Rendez-vous Europe1/Le Monde/iTélé. La ministre a néanmoins affirmé que le projet se ferait. « Après une étape de dialogue qui a duré ces derniers mois et pendant laquelle l'utilité publique du projet a été confirmée, confortée, il est temps maintenant de passer aux travaux préalables à la réalisation du projet » , a-t-elle prévenu.

    Les Bonnets rouges à la rescousse?

    Le leader des Bonnets rouges en pointe de la contestation contre l'écotaxe, le maire divers gauche (DVG) de Carhaix (Finistère),  Christian Troadec, a appelé à une mobilisation générale contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, notamment lors de la manifestation prévue le 22 février à Nantes. « Cette manifestation sera l'occasion de réaffirmer outre l'opposition à ce projet inutile, la nécessité d'un véritable aménagement du territoire breton qui passe par une vraie régionalisation et la réunification administrative des cinq départements bretons » , a-t-il dit. Une proposition (ou une récupération) qui n'est pas du goût de tout le monde : les historique du mouvement anti-aéroports et les écolos n'ont pas vraiment apprécié le combat des Bonnets rouges contre l'impôt vert de l'éco-taxe.

    La mise en garde d'Europe Écologie-Les Verts

    De son côté, le parti politique écolo, EELV, a  mis en garde le gouvernement auquel il appartient « contre un passage en force » et a réaffirmé que sa formation soutiendrait « les actions visant à empêcher toute action irréversible sur le terrain » .

    Pour Notre-Dame-des-Landes, en 2014 comme en 2013, ce sera chaud devant.

    Cathy Lafon

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  • Réchauffement climatique. L'Australie brûle, ne regardons pas ailleurs

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    Des pompiers tentent de circonscrire un incendie dans les Montagnes Bleues, le 21 octobre 2013 près de Sydney Photo AFP 

    Depuis le jeudi 16 octobre, le sud-est de l'Australie est la proie  d'incendies d'une ampleur sans précédent et d'une précocité anormale pour la saison : de l'autre côté du globe, le printemps austral commence juste. Ces feux ravageurs, hors de contrôle à ce jour, sont la conséquence d'un hiver très sec et d'un mois de septembre qui a été le plus chaud jamais enregistré dans le pays.

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    Les pompiers australiens ont engagé une lutte titanesque contre les vastes incendies qui font rage dans le sud-est du pays depuis plusieurs jours. Plus de 200 habitations ont déjà été détruites et 120 autres endommagées dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dévoré par les flammes et victime d'une sécheresse et de températures anormalement élevées. L'incendie le plus spectaculaire, décrit comme un "feu d'apocalypse" par les habitants, s'est déclaré dans les Montagnes bleues, où vivent environ 76.000 personnes, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Sydney, en dégageant un nuage de cendre et de fumée qui a provisoirement plongé la plus grande ville du pays dans la pénombre (photo AFP ci-dessus).


    En Australie, les incendies ravagent toujours... par lemondefr

    Etat d'urgence

    Selon l'AFP, la situation est qualifiée de "sans précédent en termes de risque et d'exposition pour la région des Montagnes bleues et de Hawkesbury" par les pompiers. Les autorités craignent désormais que les  foyers des Montagnes bleues encore hors de contrôle dimanche, ne se rejoignent en un seul feu pour former un "méga incendie" et menacer la mégalopole qui compte 4,4 m millions d'habitants. La remontée du mercure à plus de 30°C et des vents soufflant à plus de 100 km/h, ont contraint le Premier ministre de l'Etat, Barry O'Farrell, à déclarer l'état d'urgence dans la région de Sidney. Les pompiers peuvent désormais évacuer les populations de force et les poursuivre en cas de refus.

    "Hors catégorie"

    En 2009, un incendie dans l'Etat de Victoria (sud) avait fait 173 victimes et réduit en cendres des milliers d'habitations. Dans un pays où les incendies de brousse sont fréquents pendant l'été austral, de décembre à février, la situation actuelle est considérée par les autorités australiennes "hors catégorie" et il faut remonter à la fin des années 1960 pour retrouver des conditions aussi dramatiques. 

    La négation par le gouvernement du réchauffement climatique fait polémique

    Coïncidence, le deuxième volet du cinquième rapport du GIEC sur le réchauffement climatique est paru juste quelque jours avant le début des grands incendies. Le rapport qui fait état des " vulnérabilités " région par région du monde, écrit que pour l'Australie, " le changement climatique augmentera le nombre de jours de conditions extrêmes propices aux incendies ". Le départ des incendies a aussitôt remis le feu à la polémique qui oppose les scientifiques, les écologistes et le premier ministre conservateur, Tony Abbott, un climato-sceptique qui fait campagne pour démanteler l'action contre le réchauffement climatique.  "Pendant ce temps, lui reproche Adam Bandt, vice-président des Verts australien, les pompiers et les scientifiques nous disent que ce type d'événements climatiques extrêmes pourrait devenir la norme en Australie. " John Connor, patron du Climate Institute, organisme de recherche indépendant sur le climat, avertit qu'il faut se préparer à une multiplication de ce type d'événements et "regarder en face la réalité et les coûts du changement climatique."

    Prémonitoire

    Les artistes sont souvent visionnaires et le tube mondial des rockers australiens Midnight Oil, "Beds are burning", était prémonitoire. Dans la chanson de l'album Diesel & Dust publié en 1987, le groupe de Peter Garrett alertait déjà le monde sur le réchauffement climatique :  "Comment pouvons-nous danser pendant que la planète brûle, comment pouvons-nous dormir alors qu'il y a le feu à notre lit?" Pour l'humanité, en Australie comme ailleurs sur la planète, "l'heure est venue de payer la note".

     Cathy Lafon

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    • Le premier volet du cinquième rapport du Giec sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Pyrénées :pourquoi la guerre de l'ours est rallumée

    ours afp.jpg

    Dans les Pyrénées françaises, l'ours fâche toujours. Photo archives AFP

    Depuis la réintroduction en 1996 de l'ours dans les Pyrénées, côté français, bergers et défenseurs du plantigrade, animal protégé, n'ont jamais vraiment enterré la hache de guerre. La saison d'estive 2013 qui s'achève ce lundi 30 septembre, marque pourtant une résurgence insolite de la polémique et un durcissement dans les affrontements entre les pro et les anti. Les accusations violentes et les noms d'oiseau pleuvent. Mais que se passe-t-il donc dans le massif pyrénéen ? Décryptage.

    L'affaire du dérochement de Pouilh

    Pouilh, Ariège, 9 septembre : sur une estive, une trentaine de brebis affolées dérochent (chutent dans le vide) d'une falaise. Pour le berger qui découvre le cadavres au petit jour, traumatisé on s'en doute, c'est clair : c'est la faute de l'ours qui a effrayé le troupeau.  L'Addip-Aspap (l'Association pour le Développement Durable de l’Identité des Pyrénées, opposée à l'implantation des grands prédateurs) évoque aussitôt des "agneaux lacérés par les oursons qui suivaient la mère". Pour les pro-ours qui défendent le plantigrade protégé c'est loin d'être aussi sûr. L'expertise menée sur place par les agents de l'ONCFS le 11 septembre, perturbée par les opposants à l'ours, ne parvient pas à prouver que les ours étaient à l'origine de l'accident où une trentaine de brebis a chuté dans une ravine. Ce qui  fait dire à la Préfète de l'Ariège des anti-ours qui ont troublé l'expertise, qu'ils sont  'vulgaires et irrationnels". Sympa.

    ours adet.jpgAction "Vigie Ours"

    Un mois auparavant, fin juillet, dans le Courserans, les anti-ours avaient organisé une battue destinée à montrer qu'ils sont prêts à tuer l'animal protégé, délit passible de sept ans de prison. La riposte des pro-ours arrive le 17 septembre : l'association de protection de l’ours Ferus lance une action « Vigie Ours » dans les Pyrénées. Elle appelle "les utilisateurs de la montagne" à traquer tout indice qui pourrait faire penser à "une action de braconnage" contre l’animal : pots de miel remplis de verres pilés, agitation inquiétante sur un secteur, présence inexpliquée de cadavres qui pourraient être empoisonnés…

    Dispositif de protection de l'Etat boycotté

    C'est aux alentours du Courserans où vivent vingt des vingt-deux ours recensés dans les Pyrénées que les  attaques sont les plus nombreuses : 73 % des prédations de brebis imputées au plantigrade sur la chaîne cette année ont été recensées dans les dix mêmes estives. Paradoxalement, seule une minorité d'entre elles ont adopté le "dispositif de protection" proposé par l'Etat : des chiens patous et des enclos pour regrouper le troupeau avant la nuit. Explication : les éleveurs ne croient pas à son efficacité, et jugent le procédé "inadapté au relief ariégeois et contraire à la pratique du pastoralisme". Dont acte.

    alain reynes.jpgLes dégâts d'ours en baisse de 36%

    Si le Courserans concentre l'essentiel des dégâts d'ours, les bilans officiels des prédations des plantigrades connaissent cependant une baisse significative. En 2013, sur les huit premiers mois de l'année, ils s'annoncent même parmi les plus bas depuis 15 ans.  La baisse est de 36% : le nombre de d'animaux d'élevage tué par les ours est passé de 180 en 2012 à 116 en 2013, alors que le nombre d'ours a très légèrement augmenté. Chutes, maladies, foudres, prédation... : "il meurt environ 25 000 brebis par an dans les Pyrénées, dont seulement 250 à cause l'ours", précise Alain Reynes, le directeur de Pays de l'ours-Adet.  

    "Une affaire de gros sous"

    Alors, pourquoi soudain tant de bruit et surtout, pourquoi tant de haine ? Si les morts de bétail imputées à l'ours sont indemnisées par l'Etat (176 euros la brebis), les éleveurs sont particulièrement remontés en cette fin de saison contre l'animal qu'ils accusent de saccager leur travail et de les atteindre aussi durablement leur moral, alors que les dégâts d'ours sont en diminution. Alain Reynes, qui reconnaît l'impact psychologique pour les éleveurs que représente la perte de leurs animaux, le relativise toutefois. Pour lui c'est clair comme de l'eau de roche : le fond de l'histoire serait une affaire de gros sous. Le défenseur des ours veut y voir une stratégie et relève qu'à la fin de l'année 2013 s'achève le Plan de soutien à l'économie de montagne, mis en place en 2007 : "S'en prendre à l'ours, est le meilleur moyen trouvé par les éleveurs pour attirer les regards sur le malaise de la profession et pour réclamer davantage d'aides, notamment à travers le Plan de soutien à l'économie de montagne mis en place en 2007. Celui-ci expire à la fin de l'année. Ce n'est pas un hasard si la tension monte autour de l'ours à proximité des négociations. Et le système ne fonctionne qu'à une seule condition : râler. "

    ours,animal protégé,polemique,prédationIndemnisées "au bénéfice du doute"

    Et râler, ça marche, si l'on en croit le dénouement de l'affaire du dérochement de Pouilh qui tendrait à donner raison à Alain Reynes. Le 24 septembre dernier, la décision tombe : les brebis victimes du dérochement en Ariège le 9 septembre, seront indemnisées « au bénéfice du doute ». Une décision qui "n'est même pas passée en commission d’indemnisation, alors que de source officielle aucun élément sur le terrain n’a permis de mettre en cause l’ours", commentent les défenseurs des ours. L’Association des Chambres d’Agriculture des Pyrénées (ACAP) se dit "préoccupée" et considère dans la "Dépêche du midi" que "ces évènements  interrogent clairement, la continuité de l’activité de l’élevage sur les territoires concernés ».  Pour les pro-ours, l'ACAP récupère en réalité la tension créée par l’Addip-Aspap pour négocier un plan d’aide à l’agriculture pyrénéenne de plusieurs dizaines de millions d’euros, dont plusieurs millions leur reviendront pour « l’animer »...

    ours,animal protégé,polemique,prédationDes sous !

    En clair, les pro-ours accusent les structures anti-ours d'instrumentaliser les dégâts d’ours, "alors qu'ils représentent moins de 1% des pertes de brebis dans les Pyrénées, mais elles n’hésitent pas à les inventer quand il en manque pour négocier les budgets voulus, comme cela a été le cas de manière flagrante pour le dérochement de Pouilh." Bon, ça,c'est fait. De leur côté, les anti-ours dénoncent les  dizaines de milliers d’euros octroyés aux associations environnementales par l'Etat. Dans un communiqué du 26 septembre, les pro-ours répondent en accusant les anti de négocier discrètement plusieurs millions pour "animer  un programme de plusieurs dizaines de millions d’euros, sur des fonds publics, bien entendu"....  A quoi l’ACAP réplique le 29 septembre que "ce n’est pas elle qui touche les millions d’euros « d’animation » intégrés dans les programmes d’aide à l’agriculture pyrénéenne". Oui, ce sont bien des structures "d’animation pastorale" , mais partenaires de l’ACAP, précise à son tour Pays-de-l'ours Adet. Et toc.

    L'ours, vraie vache à lait ?

    Ambiance, ambiance... Alors, paranos les pro-ours? Machiavéliques les anti? Les Pyrénées françaises, c'est pire que chez les Atrides! Et si l'on en croit les pro, pour les anti, le plantigrade tant décrié serait surtout une vraie vache à lait...  Ah, oui, au fait : et l'ours dans tout ça ? 

    Cathy Lafon

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