Nucléaire. Robot "technicien de surface" : un métier d'avenir à Fukushima
Le robot créé par Toshiba pour Fukushima Photo AFP
Fukushima n'est plus un endroit très recommandable pour les êtres humains, depuis la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011 : la firme Toshiba a dû créer un nouveau robot pour nettoyer les débris de la centrale.
Monté sur quatre pattes et destiné à intervenir dans un environnement radioactif, ce robot a été présenté mercredi 21 novembre près de Tokyo. Missions : effectuer des missions de reconnaissance dans des lieux où l'homme ne peut aller en raison de la radioactivité. L'engin électronique peut monter des escaliers, franchir des obstacles, changer d'orientation et se relever en cas de chute, ainsi que porter un objet grâce à son bras manipulateur. Pesant 65 kg pour un mètre de haut, il est piloté à distance via une liaison sans fil.
Voilà une nouvelle qui tombe à pic pour Tepco, la compagnie d'électricité exploitante de la centrale, qui va faire débuter en novembre 2013 les opérations de retrait du combustible de la piscine du réacteur 4 de Fukushima pour tenter de l'achever fin 2014, un an avant l'échéance initialement prévue, afin de réduire la dangerosité du site.
Une piscine pas vraiment HQE
Reprenons le fil de la Fukushima-story. Le toit de la piscine de désactivation du réacteur 4, située en étage, a été détruit par des explosions d'hydrogène qui ont saccagé les bâtiments de la centrale après le passage du tsunami du 11 mars 2011. Partiellement à découvert, cette piscine est pleine de 1.331 barres de combustible usé (et environ 200 neuves) qui baignent dans l'eau, mais demeurent un danger potentiel en cas de séisme ou autre catastrophe naturelle entraînant la perte de ce liquide de refroidissement. Tepco a déjà effectué un retrait de test de deux barres en juillet dernier, afin d'évaluer la situation et de préparer l'extraction intégrale.
Cette opération très délicate devait être terminée fin 2015 mais, en accord avec l'Etat, Tepco estime être en mesure de l'effectuer plus rapidement. Les barres seront transférées vers deux réservoirs. Une couverture spéciale est en outre en train d'être installée sur la structure endommagée, une tâche qui devrait être achevée mi-2013, afin de limiter les émanations radioactives. Le retrait du combustible de la piscine 4 est le plus urgent, compte tenu du nombre de barres, mais Tepco va devoir procéder ensuite à l'extraction de celles contenues dans les piscines numéro 1 (292 barres), numéro 2 (587) et numéro 3 (514).
40 annnées de travaux de démantèlement en vue
Quant au combustible qui se trouvait dans les coeurs des réacteurs 1 à 3, sur les six que compte la centrale Fukushima Daiichi, il a fondu en raison de la perte de l'alimentation électrique et des fonctions de refroidissement. Ces réacteurs, de même que le n°4, doivent être démantelés, une tâche ultra-complexe qui devrait nécessiter 40 ans de travaux et le développement de nouvelles techniques spéciales : du boulot pour longtemps...
Le robot créé par Toshiba nécessite cependant encore des améliorations avant de pouvoir être envoyé sur le site de Fukushima : même pour un robot, le nucléaire, c'est pas si simple... Fukushima comme créateur d'emplois ? Peut-êtrre, mais plus pour les robots que pour les hommes... Bienvenue dans le monde de "Matrix" !
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