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Un extrait de "Gasland", le documentaire de Josh Fox sur la fracturation hydrauliqueDR
Le débat national sur la transition énergétique doit s'achever le 18 juillet prochain. Alors, quel modèle énergétique pour la France dans le futur ? Toujours aucune idée sur la question ?
Vous êtes de sacrés veinards : la chaine Arte diffuse ce soir le documentaire "Gasland", sur l'extraction des gaz de schiste. Aucune excuse n'est admise : c'est LE rendez-vous incontournable pour alimenter la réflexion sur une des questions les plus controversées de notre avenir énergétique, en raison de ses impacts écologiques: la fracturation hydraulique nécessaire pour extraire de la roche les gaz non conventionnels, dits gaz de schiste.
Un documentaire coup de poing
"Gasland", de Josh Fox, est le premier film choc à avoir dénoncé en 2010, les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis. Lorsque le réalisateur se voit proposer cent mille dollars pour qu'une société puisse venir extraire du gaz de schiste sur sa propriété en Pennsylvanie, il décide d'enquêter à travers tous les États-Unis, dans des endroits où l'exploitation dure depuis une décennie, pour constater son impact sur les communautés sur un plus long terme. Par la voix des victimes et de certains experts (aucun des représentants des industries n'a accepté de s'exprimer), il découvre que les centaines de milliers de puits qui défigurent les paysages à grande échelle riment avec l'empoisonnement des nappes phréatiques, la présence de gaz naturel dans les réseaux d'adduction (avec eau du robinet inflammable !) et de graves problèmes sanitaires : contamination de l'air, des puits ou des cours d'eau...
Toujours sur Arte, histoire d'avoir la totale, on peut aussi voir ou revoir, à 8h55, "La Malédiction du gaz de shiste", le documentaire français de Lech Kowalski (2013).
Les villageois de Cambernu (Turquie) en lutte pour sauver de la pollution leur coin de paradis, filmés par Fatih Akin Photo DR
Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le documentaire "Polluting Paradise" sort dans les salles de cinéma aujourd'hui.
En 2006, le réalisateur allemand Fatih Akin tourne la scène finale de son film "De l’autre côté à Camburnu", village natal de ses grands-parents au nord-est de la Turquie. C'est un vrai coin de paradis, où les habitants vivent depuis des générations de la pêche et de la culture du thé, au plus près de la nature. Il entend alors parler d’une catastrophe écologique qui menace le village : un projet de décharge construit dans un mépris total de l’environnement et contre lequel s’élèvent le maire et les habitants.
Comment défendre ce paradis menacé par la pollution ?
Le combat de David contre Goliath
Réponse: caméra au poing. Fatih Akin (photo ci-contre) décide de lutter contre ce projet avec ses propres moyens d'artiste et de cinéaste. Pendant plus de cinq ans, il filme le combat du petit village contre les puissantes institutions et témoigne des catastrophes inéluctables qui frappent le paradis perdu : l’air est infecté, la nappe phréatique contaminée, des nuées d’oiseaux et des chiens errants assiègent le village. Pourtant, chaque jour, des tonnes d’ordures sont encore apportées à la décharge….
Résultat : "Polluting Paradise". Un documentaire qui est tout à la fois un portrait remarquable de la population turque des campagnes, un émouvant plaidoyer pour la défense de la planète et un hommage à l'engagement citoyen. Parmi les figures marquantes, il y a bien sûr le maire, exemple d'intégrité démocratique, mais aussi la formidable et regrettée (elle est morte en 2011, avant la fin du tournage) Nezihan Haslaman, cultivatrice de thé, qui avait fait de la lutte son objectif de vie. Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le film sort en salles aujourd'hui.
"Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte".
A Bordeaux, la première projection du film au cinéma Utopia sera suivie d’un débat organisé par le Collectif Déchets Girondin, sur le thème : "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte". Le Collectif girondin entame une croisade contre le maintien de l'incinérateur le Cenon, dont la fermeture anticipée était envisagée pour 2015 et dont la Cub (Communauté urbaine de Bordeaux) voudrait prolonger l'exploitation. Le débat à Utopia aura lieu ce soir avec Pierre Dozolme et Alain Blanc, du CDG, Philippe Meynard, Conseiller régional, maire de Barsac et président de la Communauté de communes de Podensac, et François Bouchet, de l’Université Populaire de l’Environnement (UPE).
Les déchets au cinéma ? Il y a plus glamour comme sujet. Certes. Mais parvenir à les réduire et à gérer proprement leur traitement est un enjeu primordial pour que notre planète ait un futur "durable"...
Matt Damon, dans "Promised Land". Photo extraite de la Bande Annonce du film "Promised Land" de Gus Van Sant. Sortie aux US en salles le 28/12/12
Débat national sur la transition énergétique : ça discute, ça discute... "Promised Land", le film américain co-écrit et produit parMatt Damon avec les gaz de schiste pour toile de fond, sort en France le 17 avril prochain. Depuis le mois de mars, il s'est invité dans le débat français, avec plus d'une centaine d'avant-premières, suivies de discussions. Il arrive à Bordeaux le jeudi 11 avril, au cinéma Utopia.
Un film militant
Pas de quiproquo : le gaz de schiste version Damon, n'a rien d'une "terre promise". "Promised Land", qui alerte sur les dangers du gaz de schiste, s'affiche comme un film militant, du producteur à l'acteur en passant par le distributeur français, "Mars". Ce dernier a invité "tous ceux qui oeuvrent sur le terrain pour alerter les populations sur la thématique de la transition énergétique à se joindre à ces séances spéciales" prévues un peu partout, afin de nourrir le débat national voulu par le gouvernement, pour réduire la part du nucléaire, développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique.
A Bordeaux : avant-première et débat le 11 avril
Pour l'Aquitaine, le grand rendez-vous avec Matt Damon, véritable bio-pipole, artiste militant engagé contre les gaz de schiste, c'est jeudi 11 avril, à 20 h30, à Bordeaux, au cinéma Utopia. L'avant première sera suivie d'un débat. Hélas, mille fois hélas, il ne sera pas animé par Matt le beau gosse en personne (même en VO on s'arracherait les places quitte à apprendre par coeur son Harrap's shorter en trois jours), mais par Geneviève Azam, économiste, membre du Conseil scientifique d’ATTAC, Christophe Larché, du collectif Stop Enerchiste Landes, et Romain Porcheron, des Amis de la Terre. Du très sérieux, donc, en perspective, à défaut de glamour.
De Jason Bourne à l'écologie
"Promised Land", réalisé par Gus Van Sant, co-écrit, produit et interprété par Matt Damon, l'acteur qui incarnait Jason Bourne, raconte l'histoire d'un cadre commercial pour une compagnie pétrolière, chargé de convaincre des fermiers de Pennsylvanie de lui accorder les droits de forage sur leurs terres pour y exploiter du gaz. Mais il doit rapidement faire face à la mobilisation des habitants opposés à la technique de forage, la fracturation hydraulique... Le tout dans un "thriller" bien ficelé, avec l'histoire d'amour qui va bien. Un rôle en or pour Matt Damon, l'écolo-humanitaire, dont la fondation Water.org vise à apporter de l'eau propre aux gens qui n'en ont pas, quand on sait les ravages que la fracturation hydraulique provoque sur les nappes phréatiques américaines...
Un film en plein dans la polémique française
"Promised Land", ça devrait "parler" aux Français, comme on dit. En France, le gaz de schiste suscite des débats depuis deux ans et la fracturation hydraulique a été interdite en 2011 en raison des risques qu'elle présente pour l'environnement. Cette interdiction a été réaffirmée en 2012 par Delphine Batho, ministre de l'Ecologie. Mais les partisans de l'exploitation de cette énergie ne lâchent rien : l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (l'Opecst) qui regroupe des élus de l'Assemblée et du Sénat a décidé fin janvier de mener une étude sur les technologies alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploitation des gaz de schiste. François Hollande a en effet laissé la porte entrebâillée pour une éventuelle réouverture du dossier en déclarant, en novembre 2012 : "Je laisse les entreprises, les chercheurs travailler, et je prendrai mes responsabilités si une technique apparaît".
Le gaz de schiste coûte cher aux pétroliers américains
Un film qui va compter dans le débat national ? Ou pas ?
Pour la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, "Promised Land" "c'est un film éloquent sur l'envers du décor de l'essor des gaz de schiste aux Etats-Unis et notamment sur les méthodes des compagnies pétrolières". Et c'est aussi un film indéniablement "militant". Le contenu des discussions menées à l'occasion des quelques 130 projections prévues sur le territoire français sera-t-il versé au débat national sur la transition énergétique ? La question n'est pas tranchée. Voulu par le gouvernement de François Hollande, le débat doit permettre de réduire la part du nucléaire, développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique.
Dans le grand Sud Ouest, de nombreux sites sont concernés par une éventuelle extraction des gaz de schiste : Beaumont-de-Lomagne, Mirande, Eauze, Brive, Parentis-Maritime, Tartas, Donzacq, Tarbes- Val d'Adour, Saint-Griède, Côtes de Gascogne, Lavignolle, Aquitaine-Maritime, Pays-de-Buch ou Aquila (Offshore Atlantique-Gironde). Pour visualiser la carte de ces sites : cliquer ICI
"Promised Land" : c'est où c'est quand ?A Bordeaux : Jeudi 11 AVRIL à 20h30 au cinéma Utopia, 5, place Camille Jullian.Tél : 05 56 52 00 03. On peut acheter sa place depuis le 1er avril.
Le site du débat sur la transition énergétique : cliquer ICI
Le gaz de shiste, kesaco ? Les gaz et huiles de Schiste sont des hydrocarbures "non-conventionnels" contenus dans les roches profondes. La seule technique actuelle pour les extraire est la fracturation hydraulique qui utilise d'énormes quantités d'eau, des produits chimiques et du sable. Les dégâts sanitaires et environnementaux provoqués sont considérables et irréversible: pollution de l'eau, de l'air et des sols, émission de gaz à effet de serre, remonté d'éléments radioactifs, explosions, mini-séisme, dégradation des paysages ... La fracturation hydraulique est interdite en France par la loi du 13 juillet 2011, excepté pour l'expérimentation scientifique. Consulter le site du Ministère du Développement durable : cliquer ICI
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Le rapport relatif aux « Techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste » de l'Opecst : cliquer ICI