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  • Nucléaire: deux ans de retard de plus pour l'EPR finlandais

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    Le chantier de l'EPR finlandais Photo AFP

    L'électricien finlandais TVO a annoncé lundi 11 février que le réacteur EPR construit pour lui par le français Areva et l'allemand Siemens, n'entrerait en service qu'en 2016, et non en 2014 comme le promet Areva.

    "Sur la base de rapports récents sur l'avancement des travaux reçus du fournisseur du réacteur, le consortium Areva-Siemens, Teollisuuden Voima (TVO) se prépare à l'éventualité que le démarrage de la production normale d'électricité par le réacteur nucléaire Olkiluoto 3 puisse être retardé jusqu'à l'année 2016", a indiqué le groupe finlandais dans un communiqué.

    chantier,epr,areva,tvo,travauxEntre Areva-Siemens et TVO, la tension monte

    L'été dernier, en août, TVO avait déjà annoncé que la mise en service ne pourrait avoir lieu en 2014, et qu'il n'était pas possible de donner une date exacte. Le président d'ArevaLuc Oursel, avait répliqué en septembre dans un quotidien économique finlandais: "Nous ne changeons pas notre calendrier quant à l'achèvement des travaux de la centrale: elle sera prête fin 2014".

    TVO  manquerait d'informations fiables

    Selon le chef de projet d'OL3, Jouni Silvennoinen, TVO n'a pas encore "reçu de mise à jour adéquate du calendrier. De plus, la conception de l'instrumentation et des contrôles n'a pas progressé comme prévu, et par conséquent l'achèvement de l'unité pourrait être encore retardée". Pour Areva, bien que TVO ne soit pas satisfait de la situation et des difficultés répétées pour établir un calendrier du projet, les travaux se poursuivent. "Sur le réacteur environ 75% des travaux d'installation sont achevés et les composants majeurs ont été installés", précise le groupe.

    chantier,epr,areva,tvo,travauxUne procédure d'arbitrage depuis fin 2008

    Areva-Siemens et TVO sont engagés depuis fin 2008 dans une procédure d'arbitrage, se renvoyant chacun la responsabilité de la succession de retards d'un chantier lancé en 2005 et initialement prévu pour s'achever en 2009.  « Olkiluoto coûte très cher à Areva, on a toujours préféré être transparent », indiquait Areva mi-décembre. Le groupe, qui publiera ses résultats 2012 à la fin du mois, a déjà passé 3,1 milliards d'euros de provisions sur le dossier finlandais. Pour espérer engranger 10 commandes d'EPR d'ici à 2016, Areva vient néanmoins de faire une offre pour la construction d'un nouvel EPR sur le site d'Olkiluoto, a indiqué TVO fin janvier, qui en a également reçu de GE Hitachi, de Mitsubishi, de Toshiba et du coréen KHNP.

    7 ans de retard

    chantier,epr,areva,tvo,travauxL'EPR est un réacteur nucléaire dit de troisième génération, à eau pressurisée, spécialité de la filière nucléaire française. En Finlande, les travaux ont commencé en 2005, avec à l'époque une mise en service prévue pour 2009. Areva en construit trois autres dans le monde : un en France, à Flamanville (Manche, photo ci-contre), et deux à Taishan, dans le sud-est de la Chine. L'un  est assez avancé pour que les premiers essais soient prévus fin 2013. La mise en service de Taishan 1 devrait intervenir en 2014 et celle de Taishan 2 un an plus tard.

    L'exploitation de l'EPR de Flamanville qui accuse quatre ans de retard, devrait débuter, elle, en 2016, a récemment indiqué EDF. Sans donner plus de précisions sur la date.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • 3,2 milliards d'euros : ce sont les provisions passées par Areva à la suite des retards du chantier de constructiondu réacteur nucélaire d'Okiluoto 3, commandé par le finlandais TVO.

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  • Nucléaire. EPR de Flamanville (Manche) : une dernière mise à prix à 9,1 milliards d'euros

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    Le chantier de l'EPR à Flamanville (Manche), décembre 2012 Photo TF1

    En plein débat sur la transition énergétique, la nouvelle fait causer : le coût de l'EPR de Flamanville (Manche) n'en finit pas de flamber.  Cette annonce n'est pas celle d'une vente aux enchères caritative, hélas pour la cause qu'elle soutiendrait, car c'est une nouvelle augmentation de 2 milliards d'euros qu'EDF a rendue publique  lundi 3 décembre, concernant le coût de la  construction de l'EPR français, qui atteint désormais 8,5 milliards d'euros(compte tenu de l'inflation), contre 3,3 milliards prévus initialement en 2005. Il a été revu depuis à 4 milliards en 2008, puis à 6 milliards en 2011. La dérive financière du projet de réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, a provoqué depuis la défection du n°1 italien de l'électricité, Enel, qui participait au développement à hauteur de 12,5%. EDF devra lui rembourser plus de 600 millions d'euros, qui se rajoutent aux 8,5 milliards...

    Attendra-t-on les 10 milliards d'euros, d'ici la fin du chantier ?

    160 % d'augmentation en 7 ans

    Depuis 2005, le coût de construction de l'EPR a augmenté de 160%... Ce n'est pas rien : avec ces 8,5 milliards d'euros, on pourrait, par exemple, construire 56 musées du Louvre, comme celui de Lens (150 millions d'euros)qui ouvre aujourd'hui dans le Nord-Pas-de-Calais. On finance une ligne LGV Lyon-Turin, ou bien, comme au Japon, on investit pour une  relance nationale de l'emploi.

    Explications

    epr,coût,travaux,edf,areva"L'évolution du design de la chaudière, les études d'ingénierie supplémentaires, l'intégration des nouvelles exigences réglementaires ainsi que les enseignements post-Fukushima ont pesé sur le coût total de la construction", indique EDF dans un communiqué. Outre les exigences sécuritaires, sur le coût démesuré desquelles l'ancien patron de l'ASN, André-Claude Lacoste, avait attiré en son temps l'attention des pouvoirs publics et des industriels, la révision du coût s'explique aussi par des dépenses supplémentaires liées à des aléas industriels, comme le remplacement des 45 consoles et ses conséquences sur l'aménagement du planning des travaux ainsi que l'impact financier de l'allongement des délais de construction.

    Quatre ans de retard, mais pas plus, selon EDF

    EDF souligne toutefois que "des étapes importantes ont été franchies avec la réalisation de 93% du génie civil et 36% des montages électromécaniques ainsi que la mise en eau du canal d'amenée de la station de pompage début novembre 2012". Quant à la mise en service du réacteur de 3e génération conçu par Areva, elle est en revanche maintenue pour 2016, a également annoncé l'électricien français. La construction de ce réacteur de 1.650 megawatts a débuté en 2007 pour une mise en service initialement prévue pour 2012, puis repoussée deux fois.

    Une mauvaise nouvelle de plus pour l'électricien français

    Pour EDF, c'est la série noire. La nouvelle, rendue publique lundi après la fermeture des Bourses européennes, devrait logiquement faire plonger l'action de l'électricien davantage encore. Le titre d'EDF avait atteint jeudi dernier son plus bas historique, à 13,39 euros avant de se reprendre légèrement ces trois derniers jours. À la clôture lundi soir, l'action EDF était en perte de 25,72 % depuis le début de l'année, et de 55,89 % depuis l'ouverture du capital. EDF se serait certainement aussi passé d'une autre information publiée lundi également : l'exploitant a été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4.000 euros d'amendes à la suite d'une fuite de 450 litres d'effluents radioactifs en 2010 à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).

    "Flamanville-la-poisse"

    epr,coût,travaux,edf,arevaUne nouvelle panne est en outre survenue dans la nuit du samedi 1er décembre sur le circuit secondaire du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville, conduisant à découpler cette unité du réseau. "Le fonctionnement aléatoire d'une vanne de vapeur sur le circuit secondaire" a conduit à désactiver celui-ci et à réduire à 6% la puissance du réacteur, qui n'a pas été arrêté, a indiqué à l'AFP Eric Trelet, dirigeant d'astreinte du site. "Il s'agit du même problème que celui de samedi dernier (NDLR le 25 novembre), qui n'avait pas été entièrement soldé", a-t-il précisé. Cette nouvelle panne, qui devait être réparée dimanche soir, s'inscrit dans une série d'aléas qui affectent le fonctionnement de ce réacteur depuis son arrêt pour maintenance le 21 juillet, dont l'un de niveau 1 survenu fin octobre.

    Et pendant ce temps là, le match des anti et des pronucléaires continue

    epr,coût,travaux,edf,arevaCôté anti. "On nous avait annoncé une grande technologie, il s'agit d'une véritable gabegie financière", a dénoncé lundi sur France Info José Bové. "Qui va payer? Ce sont les gens qui consomment de l'électricité, ou alors ca va encore creuser le trou dans le budget de l'Etat, s'est agacé l'eurodéputé écologiste. On continue d'injecter des milliards dans un projet dont on sait que ce n'est pas l'avenir."

     "Cette annonce enterre la compétitivité de l'EPR face à l'éolien et tue aussi la crédibilité de l'EPR à l'export", a déclaré au journal Le Monde Sophia Majnoni, en charge des questions nucléaires à Greenpeace France. "Voilà qui vient briser le mythe, si cela n'était pas déjà fait, du nucléaire pas cher. Ce sont 8,5 milliards gaspillés et détournés des véritables alternatives. Il faut arrêter les frais et stopper ce chantier qui est absurde", a enchaîné Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire.

    Et côté pro. Pas du tout, répond  Hervé Machenaud, directeur de la production et de l'ingéniérie chez EDF, qui assure que même à ce niveau, "le nucléaire reste moins cher que les énergies renouvelables hors hydraulique".

    Une technologie remise en cause, mais qu'Areva veut toujours s'exporter

    epr,coût,travaux,edf,arevaOutre le nucléaire en général, les réacteurs de type EPR en particulier posent problème. En Finlande (photo ci-contre), où le premier réacteur EPR est en construction à Olkiluoto, le chantier d'Areva accuse cinq ans de retard et devrait être achevé en 2014. Quatre autres EPR sont aujourd'hui en construction dans le monde au total. Les deux bâtis à Taishan, en Chine, semblent quant à eux respecter leur calendrier. Le président directoire du groupe Areva, Luc Oursel, ambitionne toujours  de vendre dix réacteurs EPR d'ici 2016. L'échéance la plus proche concerne la Grande-Bretagne, où le gouvernement pourrait rendre sa décision dès le 14 décembre. L'Inde, l'Arabie Saoudite et même encore la Finlande, décidément peu rancunière, seraient potentiellement intéressés pour la suite.

    L'EPR : un "mythe" toujours plus cher ?

    L'EPR est-il vraiment devenu un "mythe" toujours plus cher, comme le pense bon nombre d'écologistes? En tout cas, des économistes s'interrogent désormais sur l'EPR, comme Jean-Marie Chevalier, professeur à l'université Paris-Dauphine, qui déclare au Figaro "C'est très préoccupant pour EDF et pour le nucléaire en général, a fortiori au moment où la Grande-Bretagne présente une loi pour favoriser l'investissement pour construire des EPR.""C'est comme si le gigantisme et la complexité de l'EPR, avec ses 1 650 mégawatts (MW), conduisaient à des «déséconomies» d'échelle ", dit-il en rappelant qu'en lançant l'EPR, "Areva s'était engagé à un coût du mégawattheure (MWh) à 30 euros alors qu'on va dépasser 70 euros."

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire. Nouveau retard pour l'EPR finlandais

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    Le réacteur de production d'électricité nucléaire Olkiluoto en mai 2011, en Finlande PHoto AFP
     
    Le réacteur nucléaire EPR que le français Areva et l'allemand Siemens bâtissent en Finlande, continue d'accumuler les retards : l'opérateur finlandais TVO a annoncé lundi 16 juillet que l'entrée en service était repoussée après 2014.

    "D'après les informations transmises par le consortium Areva-Siemens, Teollisuuden Voima Oyj (TVO) estime que le réacteur de production d'électricité nucléaire Olkiluoto 3 ne sera pas prêt pour une production d'électricité normale en 2014", a affirmé le groupe dans un communiqué, repris par l'AFP le 16 juillet. "Les travaux d'installation du réacteur et l'ingénierie du système d'automatisation de la centrale sous la responsabilité du fournisseur n'ont pas progressé conformément au calendrier du fournisseur", et "TVO attend du fournisseur qu'il mette à jour le calendrier global", a-t-il ajouté.

    Une entrée en service intialement prévue en 2009

    Cette déconvenue s'ajoute aux multiples déboires du chantier, démarré sur la côte Ouest de la Finlande en 2005. Alors que le réacteur OL3 devait initialement entrer en service en 2009, des retards sont annoncés chaque année. Jusque-là, la date prévue était d'août 2014 pour ce réacteur d'une capacité de 1.600 mégawatts. TVO a fait part de son agacement, tout en le modérant  : "Bien que nous ne soyons pas satisfaits de la situation et qu'il y ait eu des problèmes répétés de fixation du calendrier, les travaux progressent et des solutions pour les points de construction et d'ingénierie restants sont trouvées les unes après les autres". "Les installations mécaniques de toutes les composantes majeures du réacteur sont achevées, et la majeure partie des installations de tuyauterie a été implantée. Les préparatifs pour la mise en route sont en cours", a-t-il expliqué. TVO a déjà tenté de pénaliser ses fournisseurs en plaçant sous séquestre des sommes qui leur étaient dues. Le consortium (73% Areva et 27% Siemens) a répondu sur le terrain judiciaire, et obtenu d'un tribunal arbitral début juillet le déblocage de 125 millions d'euros.

    Trois autres EPR en construction dans le monde

    Trois autres réacteurs du type EPR sont en construction dans le monde, un à Flamanville (Manche, nord-ouest de la France), et deux à Taishan (sud-est de la Chine). Les deux réacteurs chinois, construits en collaboration avec l'opérateur chinois CNGPC, pourraient être les premiers au monde à entrer en service, fin 2013 et fin 2014 selon le calendrier actuel. A Flamanville, le démarrage initialement prévu pour 2012, a déjà été reporté à 2016.

    Des EPR à problèmes

    Areva présente ce réacteur nucléaire dit de troisième génération, à eau pressurisée, comme plus sûr, performant et durable que ses concurrents. Mais, pour l'heure, les problèmes de l'EPR ont surtout fait perdre beaucoup de crédit au géant français du nucléaire, qui, à cause de ces retards, a en outre passé des provisions qui ont déjà largement excédé le prix auquel le réacteur a été vendu, 3 milliards d'euros, pour lequel il a touché 1,8 milliard. Pas vraiment rentable. En quatre ans, l'action Areva a perdu plus de 85% de sa valeur à la Bourse de Paris, malgré une hausse ponctuelle, lundi 16 juillet, due à une cession d'un producteur d'or canadien, La Mancha Resources. Finalement, le nouveau retard de l'EPR finlandais n'aura que très peu surpris les investisseurs.

    Cathy Lafon

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