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culture - Page 3

  • Gironde: au festival Reggae Sun Ska, on recycle les cannettes de Coca-Cola avec bonheur

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    L'équipe de "Coca-Cola recycle du bonheur" au Reggae Sun Ska, le 31 juillet 2014. Photo Coca-Cola

    La 17ème édition du festival Reggae Sun Ska connaît deux premières cet été. D'abord, pour la première fois de son existence (il est né en Médoc en 1998), il se déroule dans l'agglomération bordelaise, en Gironde, où l'a invité la précédente équipe aux manettes de la Communauté urbaine de Bordeaux,  présidée alors par le socialiste Vincent Feltesse. Cela lui permet (au festival) de voir plus grand, de se pérenniser et d'accueillir d'avantage de festivaliers tout en offrant à l'agglo un festival d'été de gros calibre, ce dont son Eté métropolitain ne disposait pas jusque là. Ensuite, c'est aussi la première fois qu'il accueille la tournée "Coca-Cola recycle du bonheur".

    Le Reggae Sun Ska, écolo par nature

    Depuis 2005, le festival s'inscrit pleinement dans une démarche éco-citoyenne et éco-responsable. Labellisé "Manifestation responsable en Gironde" et coup de coeur de la Fondation Nicolas Hulot en 2008, le Reggae Sun Ska est un projet pilote en matière de développement durable en Aquitaine et chaque point de l'organisation s'efforce de réduire l'impact de l'événement sur l'environnement : gestion et tri des déchets, vaisselle compostable, distribution de l'écopack aux festivaliers (sacs poubelles, cendriers...) et espace des sensibilisation du public avec des stands associatifs. Dont, cette année, celui de Coca-Cola.

    festival,culture,reggae,cub,coca cola,tri,recyclageGreenwashing et bonne initiative

    D'accord, vous allez me dire : "Attention,  greenwashing!". Certes, Ma Planète n'est pas vraiment fan de Coca-Cola Entreprise ni de sa boisson, qui n'ont rien d'écolo a priori. Mais l'une des règles d'or en matière d'écologie consiste à ne décourager aucune bonne initiative et à dépasser le stade des idées reçues. Ainsi, il faut reconnaître que cela fait quatre ans que Coca-Cola s'est engagé en faveur du recyclage des emballages et plus particulièrement de la sensibilisation au tri, à travers un dispositif ludique et pédagogique : #Recycle du Bonheur, qui fait (presque) tous les festivals de France et de Navarre. Et pour la première fois, donc, celui du Reggae Sun Ska, sur le campus universitaire de Talence en Gironde.

    Ma photo quand je trie ma bouteille

    Du 31 juillet au 3 août, un stand de Coca-Cola Entreprise incite les festivaliers du Reggae Sun Ska à venir recycler leurs bouteilles plastiques dans des bornes de tri ludiques, autour d’un "dispositif conçu pour allier plaisir et recyclage". Chaque expérience personnelle de tri étant immortalisée par un photographe, les festivaliers peuvent ensuite récupérer leur photo dans un cadre magnétique et les partager sur les réseaux sociaux. Bref, du pur selfie #moijerecyclemoncoca. C'est sûr que si un photographe immortalisait votre blogueuse préférée à chaque fois qu'elle remplit sa poubelle verte, son compte Twitter et son profil Facebook auraient quand même une autre gueule... Imaginez un peu.

    festival,culture,reggae,cub,coca cola,tri,recyclageQuand Coca-Cola se met au développement durable

    Bon, pour en revenir à Coca-Cola, cette initiative n'est pas la seule de la firme dans le rayon du développement durable, pour lequel elle a même un responsable : Arnaud Rolland (photo ci-contre). Selon ce dernier, Coca-Cola Enterprise a déjà "réduit le poids de ses cannettes 33cl de 30% depuis 20 ans et celui de ses bouteilles PET 1,5 L de 10% sur les 10 dernières années."  Enfin, Coca qui a créé Infineo, le premier centre pédagogique sur l’économie circulaire a un objectif de réduction de son empreinte carbone de 1/3, d'ici à 2020.  "Sensibiliser les jeunes aux enjeux du tri est une évidence pour Coca-Cola Entreprise et pour cela nous avons choisi de le faire de manière ludique au rythme des festivals", conclut le monsieur DD de chez Coca.

    Un bilan ? Les équipes de Coca prennent les coordonnées des volontaires et les recontactent quelques jours après le festival pour voir si leurs comportements ont évolué. Chaque intervention #Recycle du Bonheur fait l'objet d'un rapport chiffré et depuis 2010, près de 6 millions de personnes ont ainsi pu être sensibilisées au recyclage, notamment sur les festivals. Ce n'est pas rien. Parce que si vous jetez un coup d'oeil au contenu des poubelles vertes de votre rue, vous verrez qu'il y a encore du boulot...

    Quant au bilan spécifique de l'opération recyclage au Reggae Sun Ska, promis juré, Coca-Cola nous le communiquera dès que possible.

    Cathy Lafon

    ET APRES BORDEAUX ?

    LES CHIFFRES

    • Aujourd’hui en France, 8 foyers sur 10 achètent les boissons Coca-Cola. Dans le même temps, en France, 1 bouteille sur 2 n’est pas recyclée, et les jeunes sont les moins bons recycleurs. D'où la responsabilisation de Coca sur le sujet et son engagement.

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    • Les articles de Ma Planète sur le recyclage: cliquer ICI
  • Planète vidéo. Japon : les terres souillées de Fukushima

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    Marie-Monique Robin, région de Fukushima, juin 2012,  Arte

    Partir ou rester ? Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, en mars 2011, c’est la question qui hante les agriculteurs de la préfecture japonaise. Comme celle qui ronge les habitants des environs de Tchernobyl, qui souffrent depuis 1986 de voir leur terre "confisquée".

    Auteur de "Le monde selon Monsanto", "Notre poison quotidien" et les "Moissons du futur", Marie-Monique Robin est allée à la rencontre de trois familles paysannes pratiquant l’agriculture biologique à Nihonmatsu, une ville entre montagne et champs, à trente kilomètres de la zone interdite.de Fukushima. Cela a donné un reportage « Japon : terres souillées » , diffusé ce soir sur Arte, dans lequel la journaliste revient sur des rencontres qu'elle avait déjà esquissées dans "Les Moissons du futur", son dernier documentaire optimiste qui montre l'espoir que représente l'agrobiologie pour nourrir le monde en sortant du cercle infernal des pesticides et de l'agriculture chimique.

    L'aristocratie bio de la terre japonaise

    reportage,fukushima,contamination,irradiation,culture,maraîchage,catastropheLes paysans de Fukushima, région essentiellement agricole de l'archipel nippon, sont de véritables aristocrates de la terre, respectés par leurs concitoyens qu'ils nourrissent. Ils ont la particularité de pratiquer depuis plus de trente ans l'agriculture biologique, dont ils sont des pionniers. Après la catastrophe de la contamination au mercure de Minamata (1957), ce sont les mères japonaises qui ont inventé les Tekei (systèmes d'échange et de production agricole régis par une véritable alliance entre les paysans et les consommateurs), afin de nourrir sainement leurs enfants, Tekei qui ont inspiré les Amap, que nous connaissons aujourd'hui en France... Avec la catastrophe de la centrale nucléaire, les voilà confrontés à une situation monstrueuse, totalement iinédite et injuste, qui remet en cause l'essence même de leur existence :  eux qui prenaient tellement soin de la terre, ils ne savent  plus comment assumer leur mission séculaire de nourriciers pour leurs contemporains.

    Faire face et essayer de reconstruire, ou partir ?

    reportage,fukushima,contamination,irradiation,culture,maraîchage,catastrophe« Nous faisons face à la terre et essayons de la reconstruire », explique Mizuho, qui a décidé de ne pas quitter la ferme avec son père, Seiju Sugeno. Les deux Japonais multiplient donc les expériences pour décontaminer leurs sols biologiques, avec la collaboration étroite d'un scientifique de l’Université de Nigata, car ils ont constaté qu’ils fixaient deux fois plus le césium que les sols conventionnels. Kisabura Tanno et son épouse ont quant à eux abandonné la ferme que leur famille exploitait depuis treize générations, pour s'installer ailleurs : plus personne ne veut leur acheter leurs légumes...

    Mourir avec la terre...

    Enfin, Marie-Monique Robin rencontre les proches de Shisasei Taruwaka, un agriculteur qui s’est suicidé deux semaines après l’accident de Fukushima, tel un samouraï, le jour où les autorités lui ont ordonné de détruire complètement ses récoltes et qui racontent aussi leur tragédie dans le dernier documentaire de Jean-Paul Jaud : "Tous cobayes ?".

    Ce que nous disent les paysans de Fukushima est  terrible, car lourd d'un chagrin que rien ne saurait éteindre : "Un séisme, un tsunami on sait faire, on souffre, mais on reconstruit, on cultive à nouveau la terre. Mais un accident nucléaire qui laisse des sols et des végétaux apparemment intacts mais hautement irradiés, et pour des centaines d'années, ça on sait pas faire."

    Ce qu'ils nous disent est terrible, car leur cauchemar, vécu auparavant par les paysans de Tchernobyl en Ukraine, peut se reproduire n'importe où sur la planète, en cas de nouvel accident nucléaire...

    Pourtant, loin de tout misérabilisme, ce sobre et pudique documentaire se termine par une note d’espoir. Celui de ces  jeunes agriculteurs de Fukushima qui rêvent de reconstruire "le lien entre producteurs et consommateurs".

    Cathy Lafon

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