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énergie renouvelable - Page 8

  • Fil vert. EDF retenue pour trois projets éoliens en Afrique du Sud

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    Le Parc éolien de Darling, créé en 2008, en Afrique du Sud -  Photo DR 

    Une bonne nouvelle pour l'industrie française. EDF Energies Nouvelles (EDF EN), filiale d'EDF spécialisée dans la production d'énergie électrique d'origine renouvelable, a été choisie par le gouvernement sud-africain pour la construction de trois projets éoliens dans le pays, a annoncé l'entreprise jeudi 30 mai.

    L'appel d'air sud-africain

    Le montant de ces contrats n'a pas été précisé. Ces projets, situés dans la région de l'Eastern Cape (Sud), représentent une puissance totale de 104 MW. Leur construction devrait démarrer en 2013 "pour des mises en service d'ici la fin 2014", précise la société dans un communiqué.

    Le gouvernement sud-africain a prévu de développer d'ici à 2016 "un parc installé de 3.725 MW d'énergie renouvelable" et a "engagé un grand appel d'offres (...) à travers tout le pays", précise le communiqué d'EDF EN. Pour Fabienne Demol, directrice des affaires nouvelles chez EDF EN : "Ce nouveau succès démontre la capacité d'EDF EN à développer des projets qui répondent parfaitement aux contraintes et aux besoins locaux, tout en conservant le même niveau d'exigence, de qualité et de rentabilité que pour tous les autres investissements du groupe".

    EDF continue de construire son repositionnement industriel dans les énergies renouvelables, y compris à l'international. Nouvelle preuve, s'il en était encore besoin, que l'avenir énergétique de la planète passe par les EnR, qui bénéficient désormais de gros investissements financiers au niveau mondial.

    263 milliards de dollars

    En 2011, selon les chiffres publiés par le Pew Charitable Trusts dans son étude annuelle intitulée « Qui gagne la course à l’énergie propre ? », les énergies renouvelables ont mis le turbo avec au niveau mondial un total de 83,5 GW d’EnR installés (près de 30 GW de nouvelles centrales solaires et 43 GW d’énergie éolienne ont été déployés). Le tout pour un montant de 263 milliards de dollars (+ 6,5 % par rapport à 2010), qui ont été investis dans le monde dans de nouvelles installations EnR.

    Les EnR devancent le nucléaire

    La capacité de production de l'énergie renouvelable représente désormais 565 GW, "soit près de 50 % de plus que la puissance électronucléaire installée en 2010", souligne aussi le Pew charitable trust. Quant aux investissements dans les énergies renouvelables à l'échelle mondiale, ils ont augmenté de 600 % depuis 2004. Un vrai record, emmené principalement (à 95 %) par les pays du G20.

    Solaire : l'exemple allemand à suivre

    Dans le détail, les investissements 2011 ont surtout été réalisés dans l’énergie solaire (128 milliards de dollars, soit + 44 % par rapport à 2010). Et le solaire, question développement durable, c'est nickel :  cette énergie permet à la fois de faire baisser le prix de l'électricité, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et le déficit de la balance commerciale en économisant les importations d'hydrocarbures. Le solaire compte ainsi aujourd’hui pour plus de la moitié des investissements en énergies renouvelables des pays du G20. L'Allemagne, notamment, est très en pointe dans ce secteur.  Ainsi, vendredi 25 et samedi 26 mai, à la mi-journée, pas moins de 22 000 mégawatts (MW) ont été produits par les panneaux solaires installés outre-Rhin. Il s’agit du record mondial de production d’énergie solaire, équivalent pendant plusieurs heures chaque jour à la production d’électricité de 20 centrales nucléaires, soit la moitié de la consommation électrique allemande.  Nos voisins allemands confirment ainsi clairement leur place de premier pays producteur d'énergie solaire au monde, avec près de 25 000 MW de capacité installée, soit dix fois plus qu'en France. A elle seule, l'Allemagne produit autant d’électricité solaire que le reste du monde. Et pourtant, le pays de Goethe bénéficie d'un taux d'ensoleillement bien moins élevé que celui de Victor Hugo...

    L'Europe championne du monde 2011 des ENR

    Les plus gros investisseurs au monde dans les EnR en 2011 sont les Etats-Unis (48 milliards de dollars) suivis de la Chine (45,5 milliards de dollars). En Europe, les investissements dans les EnR ont augmenté selon le Pew charitable trust de 4 %, pour atteindre 99,3 milliards de dollars. La France avec ses 5 milliards de dollars d’investissement (dont 4,4 milliards dans la seule énergie solaire) se classe en 5e place du palmarès européen, loin derrière l’Allemagne (30,6 milliards de dollars), l’Italie (28 milliards de dollars), le Royaume-Uni (9,4 milliards de dollars).

    Cathy Lafon

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  • Le Japon à l'ère post-nucléaire

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    Demain, les 54 réacteurs nucléaires du Japon seront tous à l'arrêt. Dans la soirée du 5 mai, l'électricien Hokkaido Power va en effet stopper pour maintenance la tranche n° 3 de la centrale de Tomari, au nord de l'archipel : pour la première fois depuis 1965, l'Empire du soleil levant passera sa première nuit sans énergie nucléaire.

    Le nucléaire, plus d'un quart de l'énergie électrique japonaise

    Au Japon, avant la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011, la part de l'électricité d'origine nucléaire représentait 27,4 % de l'énergie électrique. Samedi 5 mai, avec l'arrêt du réacteur de Tomari, qui avait été le premier réacteur japonais à être relancé en août 2011 après Fukushima, les 54 réacteurs auront tous été stoppés les uns après les autres pour inspection, travaux de maintenance ou accidents. Les populations locales étant opposées à tout redémarrage, les autorités qui ne veulent pas passer en force n'autorisent plus les exploitants producteurs d'électricité à relancer l'exploitation des sites nucléaires. Et le Japon a dû apprendre en un temps record à vivre, travailler et produire sans nucléaire, en compensant l'absence d'un quart de son électricité.

    Sans nucléaire, le Japon continue à vivre

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    Le Japon recourt aux lampes à LED, qui permettent de réduire la consommation d'électricité de 50 % par rapport aux lumières habituelles. Ici, des lampes installées sur le toit d'une gare à Tokyo YOSHIKAZU TSUNO/AFP

    La vie sans nucléaire du Japon s'organise, sans un retour au Moyen-Age, avec notamment une remise en exploitation des centrales thermiques, qui produisent plus des deux tiers de l'électricité du pays, mais aussi avec une reprise importante des importations d'energies fossiles, qui ont augmenté pour le pétrole et du gaz naturel liquéfié de 11,6 %, d'avril 2011 à mars 2012. Les consommateurs, habitants et entreprises, ont aussi réduit fortement leur consommation d'électricité. Ainsi, l'été dernier, saison chaude où la demande est à son maximum au Japon avec une climatisation omniprésente, le pays a réussi à baisser sa consommation de 10 %. Dans les immeubles, l'intensité des lumières avait été baissé et la température des climatiseurs relevée. Les ascenseurs fonctionnaient en alternance, des escalators étaient arrêtés, et les industriels avaient décalé les horaires de travail, afin de ne pas peser sur les heures de pointe du réseau électrique, aux heures de grande chaleur.  

    Le bras de fer du gouvernement avec l'opinion japonaise

    Les économies d'énergie sont toujours à l'ordre du jour, mais l'été dernier, le nucléaire produisait alors encore 11 % de l'électricité japonaise. Craignant des pénuries d'électricité pour l'été 2012, le gouvernement japonais voudrait relancer deux réacteurs fin juillet, dans l'ouest de l'archipel. Derrière les risques de pénurie d'électricité, sur lesquels le gouvernement communique largement pour tenter de gagner l'opinion publique au redémarrage du nucléaire, il y a aussi le refus des autorités d'entériner ce qui passe aujourd'hui dans le pays pour une victoire des anti-nucléaires et de la part des industriels, la dure réalité de l'impact des hausses du coût de l'énergie.

    Le recours aux énergies renouvelables

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    Eolien, photovoltaïque, géothermie... le Japon se tourne vers les énergies renouvelables. Photo DR

    Dès le lendemain du 11 mars 2011, le Japon a relancé ses énergies renouvelables. Mais la conversion du nucléaire au renouvelable ne se fait pas sur un claquement de doigt. Le Japon a cependant entrepris de valoriser rapidement son potentiel dans ce domaine. Avec un sous-sol volcanique très actif,  le Japon est naturellement une gigantesque source géothermique, avec un potentiel équivalent à une vingtaine de tranches nucléaires (23.000 mégawatts de puissance électrique). Or la géothermie ne représentait que 0,2 % de l'électricité du pays et à peine 2,5 % du potentiel géothermique estimé. Pourtant, cette énergie est propre en CO2 et moins chère que le solaire et l'éolien, aussi le gouvernement veut-il la développer. 142 millions d'euros ont ainsi été débloqués par le ministère de l'industrie pour subventionner la prospection de sources dans le pays. Enfin, d'ambitieux projets d'éoliennes flottantes et de centrales photovoltaïques mis en chantier dans un temps record, devraient être rapidement opérationnels.

    En Europe, l'Autriche a dit "non" au nucléaire et "oui" aux énergies renouvelables

    Vivre sans nucléaire, c'est possible. Le Japon l'expérimente dans la douleur et un pays européen se passe déjà aujourd'hui du nucléaire pour son électricité. L'Autriche a dit non au nucléaire par référendum en 1978.  La puissance manquante avec l'arrêt du programme électronucléaire a été compensée en Autriche par l'ouverture de deux centrales thermiques et par l'exploitation de sa richesse en énergie hydraulique. 70 % de l'électricité autrichienne provient de sources renouvelables, un chiffre appelé à augmenter puisque le pays s'oblige à élargir ses parcs éoliens et photovoltaïque à hauteur de 1 % de l'énergie produite par an. Enfin, le pays a décidé de devenir un pays totalement sans nucléaire, avec un engagement volontaire des fournisseurs d'électricité de ne plus se procurer d'électricité nucléaire importée pour leurs clients, un étiquetage de l'électricité nucléaire d'ici au 1er janvier 2013 et une meilleure efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments de son territoire.

    Rester dans l'ère post-nucléaire. Ou pas

    Au Japon, traumatisé par la double catastrophe majeure, naturelle et nucléaire, de Fukushima, la sortie du nucléaire est d'une grande brutalité et la transition énergétique loin d'être achevée. Pour passer définitivement à l'ère post-nucléaire, le Japon devra faire évoluer des solutions temporaires en solutions alternatives pérennes en réorientant ses choix de développement technologiiques. Compte tenu des crises économiques, sociales, écologiques et énergétiques à l'oeuvre aujourd'hui dans le monde qui doit préparer l'après-pétrole et parvenir à maîtriser le réchauffement climatique en diminuant ses émissions de gaz à effet de serre, le Japon est aujourd'hui observé à la loupe. Notamment par les pro et anti-nucléaires. Le Japon se serait bien passé de jouer dans l'urgence ce rôle de laboratoire vivant de la transition énergétique. En témoigne le refus actuel de ses habitants de relancer les réacteurs nucléaires de leur pays, dont le message est "plus jamais ça". Le pays fera-t-il pour autant le choix de renoncer définitivement au nucléaire ? Pour le gouvernement japonais, la question semble toujours ouverte.

    Cathy Lafon


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