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Urbanisme - Page 22

  • Biodiversité, photovoltaïque : réveillons les énergies qui sommeillent sur nos toits !

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    Végétalisation, panneaux solaires : les toits sont l'une des énergies de demain. Photo Init Environnement

    Les toits,  espaces verts potentiels encore sous-exploités, sont aujourd'hui considérés comme une richesse pour la sauvegarde de la biodiversité et la production d'énergie, notamment en milieu urbain. Le gouvernement en est convaincu : la loi du 17 mars 2015 sur la biodiversité oblige les centres commerciaux à installer des toitures végétalisées ou à produire de l'énergie sur leur toit.

    A Bordeaux, la société Init Environnement, spécialisée dans la recherche et la formation pour la transition écologique de l'habitat, propose des journées de découverte et de formation sur les toitures végétales.  Dans la région, une session a lieu à Bidart (Pyrénées-Atlantiques), du 6 au 7 septembre.

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  • Pollution de l'air : quelles sont les villes favorables à la "pastille verte" de Ségolène Royal ?

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    Bordeaux adoptera-t-elle les nouvelles pastilles vertes de Ségolène Royal ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    La mesure avait été annoncée par Ségolène Royal, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, afin de lutter contre la pollution de l'air dans nos villes. Depuis le 2 juin, c'est sûr : abandonnée en 1998,  la "pastille verte" fera son grand come-back en France,  en janvier 2016.

    Bienvenue à la pastille arc-en-ciel

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10"Chaque certificat sera d'une couleur différente. L'idée est de permettre aux contrôles (de police, ndlr) de les identifier plus facilement, notamment en cas de pic de pollution mais aussi dans les zones de circulation restreinte que certaines agglomérations pourront mettre en oeuvre grâce à la loi de transition énergétique qui leur donne une base légale", Ségolène Royal, dans "Le Parisien", 2 juin 2015

    Développement de la pollution et progrès obligent, elle sera même multicolore : il s'agit en réalité d'un nouveau dispositif de 7 pastilles de couleur qui seront associées aux véhicules selon leur niveau de pollution. Une mesure destinée à à permettre aux villes d'organiser "l'après-diesel" en chassant hors de leurs murs les vieux véhicules émetteurs d'oxyde d'azote et de particules fines. Mais aussi de dépasser l'injustice d'éventuels jours de circulation alternée en cas de pics de pollution aux particules fines.

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    Comment ça marche?

    Les voitures seront classées selon leur niveau de pollution et leur ancienneté, de 1 à 6. En gros, plus votre vignette est verte, moins votre véhicule est polluant et plus il a de libertés de circulation et de stationnement en ville. Les vieux Diesels et essence bien polluants, immatriculés avant le 31 décembre 1996, auront doit à une pastille noire. Une vignette bleue spécifique "hors concours" sera destinée aux véhicules électriques, jugés les plus exemplaires et les plus propres. Si votre automobile est bien classée, vous pourrez circuler plus facilement avec plusieurs avantages, comme un tarif de stationnement préférentiel et le droit d'emprunter des couloirs de bus. À l'inverse, plus votre véhicule sera polluant, plus il vous sera difficile de rouler. Le dispositif antipollution qui se veut aussi "récompensant" que "punitif", sera mis en place au 1er janvier 2016, dans les grandes villes qui accepteront de jouer le jeu.

    Feu vert à Paris et à Grenoble et à pour la pastille verte

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10On peut se réjouir de ce que Ségolène Royal prenne enfin à bras le corps la question de la qualité de l'air. Mais, une fois de plus, la mesure du gouvernement risque mécontenter tout le monde et ne satisfaire vraiment personne. En effet, l'application du dispositif  reste incitatif et dépend de la bonne volonté des élus et des maires des 36 zones urbaines susceptibles de mettre en place des plans de protection de l'atmosphère (PPA) et qui dépassent les seuils de pollution autorisés par l'Europe. Sur ce point, L'ONG France Nature Environnement, notamment, regrette le manque d'ambition du dispositif. De fait, à l'exception notoire de Paris, qui lancera à compter du 1er septembre, un plan ambitieux de lutte contre la pollution pour interdire l'accès de la capitale aux véhicules les plus polluants, à l'instar des grandes capitales européennes (Londres, Stockholm, Berlin, Rome...), la seule grande ville qui s'est aussitôt déclarée partante pour l'écopastille, c'est Grenoble. Encore heureux : son  maire, Eric Piolle, est Vert.

    Sortir du "tout ou rien de la circulation alternée"

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10Située dans une cuvette, la ville de Grenoble est aussi l'une des plus polluées du pays, avec une trentaine de jours de pics de pollution par an (photo AFP ci-contre), en dépit de tous les efforts consentis par la municipalité pour lutter contre ce phénomène, et ce, bien avant qu'elle ne vire "officiellement" écolo. La pollution qui asphyxie les villes vient en effet pour partie d'ailleurs - tout comme la radioactivité, les polluants de l'air voyagent - et leur situation géographique joue aussi un rôle important. Selon Yann Mongaburu, président EELV du syndicat mixte des transports en commun de Grenoble, la future "pastille verte" permettra de sortir du "tout ou rien de la circulation alternée". Avant l'arrivée du nouvel arc-en-ciel sur les pare-brises des Grenoblois, la ville envisage d'inciter par ailleurs les habitants à échanger volontairement leur auto contre un vélo.

    Pas d'accueil délirant ailleurs...

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10Selon "Le Parisien" du 2 juin, Lyon (Rône), où le nombre de pics de pollution de l'air est important, cache sa joie et se tâte, tout comme Bordeaux (Gironde) - 14 jours de pics de pollution aux PM10 en 2014, contre 35 en 2013, selon l'agence Airaq. Pourtant, en 2011, Bordeaux comme le Grand Lyon s'étaient portées candidates avec cinq autres grandes villes, dont Paris, pour l'expérimentation des Zapa (photo ci-contre), ces zones d'action prioritaires pour la qualité de l'air, imaginées par Nathalie Kosciusco-Morizet, la ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy. Jugé "antisocial" et peu efficace pour l'environnement, le dispositif avait fait flop et les socialistes l'avaient définitivement enterrés en arrivant au gouvernement, en 2012. 

    A Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), la ville de Michelin, ou encore Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), où la pollution est également un problème récurrent, c'est "non" à l'écopastille de Ségolène Royal qui leur reste en travers du gosier. Les deux villes jugent notamment que la pollution, chez elles, vient des autoroutes voisines. Restreindre la  liberté de circulation des automobilistes qui possèdent un véhicule polluant, malgré l'impact positif attendu sur leur propre santé, est bel et bien toujours considéré comme une véritable bombe électorale...

    Discriminant ?

    lutte contre la pollution de l'air,pastille,automobile,pm10Vent debout, comme on pouvait s'y attendre, les associations d'automobilistes dénoncent un système discriminant "sans alternative pour ceux qui ne peuvent plus rouler". Pierre Chasseray, de "40 millions d'automobilistes", dénonce pour sa part une "écologie punitive" qui "pénaliserait les gens modestes, qui n'ont pas les moyens, pour circuler, de s'offrir une voiture neuve non polluante". Pourtant, si la pollution de l'air vient aussi des chauffages au bois et des activités agricoles et industrielle, comme les statistiques des agences pour la qualité de l'air le montrent, diminuer la part effective de la pollution due aux voitures permettra aussi de mieux mettre en exergue celle des autres secteurs des activités humaines. Tout en redorant l'image de l'automobile, un peu ternie sous l'angle du développement durable.

    Car il faudra pourtant bien que la France parvienne à réduire la pollution de l'air  - dont le coût sanitaire pour les économies européennes a été évalué à 1.400 milliards d’euros chaque année et quelque 600.000 décès prématurés dont 42.000 en France – dans ses grandes zones urbaines, afin de satisfaire aux exigences sanitaires européennes. Pour l'heure, l'Hexagone est régulièrement pointé par Bruxelles sur ce chapitre, comme sur celui de la qualité de l'eau et des nitrates. Avec de lourdes amendes à la clé et, surtout, des conséquences pour notre santé.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

    • Le 2 juin, la ministre de l'Ecologie a listé d'autres mesures pour la protection de l'air, parmi lesquelles l'appel à projets « Villes respirables en cinq ans », à destination des agglomérations prioritairement situées dans l’une des 36 zones couvertes par un plan de protection de l’atmosphère (PPA). Les lauréats seront annoncés fin septembre, à l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air et recevront chacun un million d’euros. Autres dispositions, déclinées dans le projet de loi relatif à la transition énergétique, en cours d’adoption par le Parlement: les plans de mobilité obligatoires pour les entreprises employant plus de 100 travailleurs sur un même site, et la mise en place du nouveau bonus pour les voitures électriques et hybrides, qui prévoit jusqu’à 10.000 euros pour la mise à la casse d’un véhicule diesel datant d’avant 2001. Chaque maire aura en outre la possibilité de réserver la circulation aux véhicules les moins polluants « sur tout ou partie » de sa commune en créant des "zones de circulation restreinte "(ZCR), équivalentes des "Low emission zones" (LEZ) européennes.
    • La première pastille verte. En 1998, la ministre de l'Ecologie du gouvernement Jospin, Dominique Voynet, lance la "pastille verte", pour distinguer les véhicules les plus polluants des moins polluants. Mais elle s'appliquait à un panel de voitures trop large : en 2003, la quasi-totalité du parc automobile français en était munie. En 2012, la mesure était officiellement retirée de la loi.
  • Biodiversité : avec la LPO, jusqu'en septembre, je compte les oiseaux !

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    Les moineaux se font rares: 61 % d'entre eux ont disparu en 30 ans en Europe. Photo Alain Noël

    La Ligue de protection des oiseaux (LPO) lance en avril une grande enquête participative, et invite chacun à comptabiliser dans les jardins des villes comme des campagnes, les petits oiseaux commun qui nichent dans les arbres, au creux des haies ou sous les toits.

    Adieu moineaux domestiques, alouettes des champs, hirondelles....

    oiseau,lpo,comptage,déclin,préservation espèces menacéesCes oiseaux qui enchantent notre quotidien et rythment nos saisons ne sont pas - fort heureusement - classés par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), parmi les espèces menacées de disparition. Pourtant, ils réclament notre attention: ces trente dernières années, les oiseux communs ont vu leur population fondre comme neige au soleil: en France et en Europe, on compte aujourd'hui 61 % de moineaux et 46% d'alouettes en moins. Selon une enquête menée par une équipe de scientifiques britanniques et tchèques publiée en novembre 2014 par la revue "Ecology Letters", c'est la tourterelle des bois qui est la plus atteinte, avec une diminution de 77% de ses effectifs.

    Pesticides et urbanisation, deux explications majeures au déclin des oiseaux

    oiseau fauvette des jardins alain noel.jpgLes statistiques de la LPO Aquitaine, qui vient de publier cette année un Atlas remarquable des oiseaux nicheurs de la région, confirme cette tendance. Dans le Sud-Ouest, ce sont les espèces communes d'oiseaux qui sont finalement les plus fragiles : n'étant pas menacées de disparition comme les espèces rares, elles ne sont pas aujourd'hui spécifiquement protégées. L'association, qui a sollicité la contribution d'un millier de bénévoles, naturalistes et observateurs amateurs pour réaliser cette bible, remarque qu'avec le réchauffement climatique, l'agriculture intensive, avec l'usage des pesticides, et l'urbanisation galopante, avec l'artificialisation croissante des sols, sont deux explications majeures au déclin des espèces. Moins d'insectes à becqueter, moins d'abris naturels dans les haies, les broussailles et les buissons, sont autant de coups portés à l'habitat naturel des oiseaux et à leurs stocks de vivre. Ainsi, en Aquitaine, entre 2003 et 2012, pour 60 espèces communes, selon les résultats des données de l'Atlas, 31 sont stables, 11 sont en augmentation, comme la tourterelle turque, la pie bavarde et le pigeon ramier, et 18 en diminution, comme le moineau domestique, la fauvette grisette, le martinet noir, le rouge-gorge et le chardonneret élégant.

    Lutter contre le déclin des oiseaux

    oiseau,lpo,comptage,déclin,préservation espèces menacéesMais rien n'est encore irréversible. La plupart des grandes villes ayant adopté le "plan zéro phyto" pour renoncer aux pesticides et insecticides dans la gestion de leurs espaces verts, c'est désormais  en zone urbaine que nos oiseaux familiers se portent le mieux ! Et puis, l'autre bonne nouvelle, relevée par la LPO Aquitaine, c'est que l'on constate la recrudescence des effectifs des espèces qui font l'objet de mesures de protection (grand tétras, cigognes, grues cendrées...). C'est le cas, dans les Pyrénées, du milan noir ou du gypaète barbu. Pour ceux qui en douteraient encore, protéger la biodiversité, loin d'être une activité vaine, est donc utile et indispensable. Définitivement.

    Voilà pourquoi, pour attirer l'attention du public sur le déclin des oiseaux communs sur notre territoire et en connaître les raisons, la LPO fait appel pour la quatrième année consécutive à la science participative,  à l'échelle de la France entière, et nous invite à participer sur son site Internet à l'enquête "Devine qui vient nicher chez moi", jusqu'au 30 septembre. A vos carnets, crayons, jumelles, ordis, tablettes et smartphones : c'est parti pour le grand comptage des oiseaux !

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • La LPO compte aujourd'hui environ 2.500 membres. Elle a 4 principales missions : la connaissance, la préservation, la valorisation de la biodiversité régionale, ainsi que l'engagement pédagogique à destination de tous les publics. Le site de la LPO : cliquer ICI

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