En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
L'arrivée de fortes chaleurs favorise la pollution de l'air à l'ozone. Photo archives Sud Ouest / Franck Perrogon
L'arrivée de la canicule dans la région affole les capteurs de l'agence de la qualité de l'air en Aquitaine, tout comme le mercure. Airaq a déclenché ce mardi une information sur un pic de pollution à l'ozone (seuil d'information et de recommandation) sur l'ensemble de l'Aquitaine. Gironde, Dordogne, Pyrénées-Atlantiques, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, tous les départements sont au rouge : avec un indice 8, la qualité de l'air est mauvaise.
Gare à la chaleur... et à l'ozone
Une raison supplémentaire s'il en fallait pour recommander aux personnes fragiles, comme les personnes âgées, les enfants, les malades et les allergiques susceptibles de déclencher une crise d'asthme, de se ménager aux heures de très fortes chaleur : pas de sport en plein soleil, on s'hydrate et on boit, on recherche les zones d'ombre et de relative fraicheur....
L'ozone, quésaco ?
L'ozone est unpolluant secondaire qui résulte généralement de la transformation photochimique de certains polluantsprimaires dans l'atmosphère (en particulier, NOx et COV) sous l'effet des rayonnements ultra-violets. La pollution par l'ozone se produit en période de chaleur et augmente régulièrement depuis le début du siècle. Les pointes sont de plus en plus fréquentes en été, notamment en zones urbaines et périurbaines. Le seuil d'information et de recommandations pour l'ozone est déclenché à pour une valeur moyenne sur une heure de 180 µg/m3.
Ozone, bon ou mauvais ?
L’ozone (O3) est un gaz naturellement présent dans l’atmosphère. Mais en fonction de l’endroit où il se trouve, il peut être bénéfique ou nocif. Dans la stratosphère (de 10 à 50 km de la surface terrestre), l’ozone est le gaz qui forme la couche d’ozone, qui a pour rôle d’absorber une partie du rayonnement ultraviolet du soleil, nocif pour les organismes vivants. C’est ce que l’on appelle le « bon ozone ». Dans la troposphère (de la surface à 10 km de hauteur), là où nous respirons, l’ozone, issu de transformations chimiques dans l'air entre les oxydes d'azote et les composés organiques volatils, fortement stimulées par le rayonnement solaire, a des effets sur la santé, les végétaux, les matériaux et le climat (c'est un gaz à effet de serre). C'est le « mauvais ozone ».
Paris réduit la circulation routière
La situation n'est pas plus brillante ailleurs en France. Si le dépassement de ce seuil n’entraîne pas de mesures d’interdiction, à Paris, la Préfecture de police recommande toutefois ce mardi aux automobilistes franciliens de différer leurs déplacements, de réduire les vitesses de circulation (de 20 km/h par rapport aux limites habituelles) et de privilégier les transports en commun. Pour aider au respect de ces recommandations, le stationnement résidentiel sera gratuit dans la capitale.
Le Roundup est de nouveau pointé du doigt depuis le classement, en mars dernier, par l'OMS de son principal composant le glyphosate comme probable cancérogène pour l'homme. Photo AFP
Pas touche au glyphosate pour les professionnels...
"Non ! Si je l'interdisais, mais que je n'ai pas d'alternative, que me diraient les agriculteurs ? On viendra me dire : vous êtes en train de détruire la production agricole". Stéphane Le Foll, 9 juin 2015
Le 9 juin dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, déclarait sur la chaîne Public-Sénat qu'il n'interdirait pas le glyphosate, cette matière qui entre la composition de près de 500 produits, dont le célèbre Roundup, produit phare du géant américain Monsanto qui conteste l'avis de l'OMS.
En revanche, le ministre concluait en demandant au « jardinier du dimanche, qui a la main lourde, d'arrêter. Un peu d'herbe, ça n'a jamais fait de mal à personne ». Une réponse à l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie) qui, l'avait interpelé la veille, ainsi que les autorités sanitaires françaises, pour demander notamment que le glyphosate ne soit plus vendu en libre-service aux jardiniers amateurs.
...mais stop au Roundup pour les particuliers
"J'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente livre le Roundup". Ségolène Royal, 14 juin 2015
Message reçu cinq jours plus tard (il faut laisser le temps au temps) par sa collègue de l'Ecologie, Ségolène Royal à qui échoie donc de "protéger" les jardiniers. Le 14 juin, le jour de l'inauguration de Vinexpo par François Hollande, la ministre annonçait, sur France 3, l'arrêt de la vente libre du Roundup aux particuliers dans les jardineries. "La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides", a-t-elle déclaré en fustigeant au passage présence des phytosanitaires dans le vin, avec lesquels il faut, selon elle, en finir. Pour mémoire, la viticulture représente 3,7% de la surface agricole française mais concentre 20% des pesticides épandus.
A tout petits pas...
Comment prendre ces déclarations qui se veulent fracassantes ? Pour interdire les pesticides, dont on connaît pourtant bien aujourd'hui les effets nocifs sur la santé et l'environnement, force est de reconnaître que la France y va à tout, tout petits pas. Votée en 2013, la loi Labbéprévoit leur interdiction totale dans les espaces verts publics en 2020 et dans les jardins, à l'horizon 2022. Ou comment se donner du temps pour voir venir. L'accès en vente-libre aux produits phytosanitaires quant à lui, doit être interdit pour les jardiniers amateurs, à compter du 1er janvier 2018.
Anticiper la loi : "un bon signal", mais encore
La décision de Ségolène Royal n'est finalement qu'une anticipation de la loi et sur un seul produit, le Roundup. Elle a cependant a été saluée par la CLCV qui "avait demandé que cette mesure soit prise et accueille très positivement cette décision", dans un communiqué. Matthieu Orphelin, le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot a indiqué pour sa part que que "Si l'interdiction de la vente aux particuliers du Round Up était anticipée par la loi ou par des accords volontaires, ce serait évidemment un bon signal".
Certes, il faut bien commencer quelque part. Mais François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, ne peut, lui, s'empêcher de pointer l'"effet d'annonce" :"Nous attendons des différents Ministres qu’ils prennent des mesures d’interdiction claires des pesticides notamment ceux à base de glyphosate", a-t-il déclaré.
Le glyphosate, sans danger pour les uns et pas pour les autres ?
On peut en effet s'interroger sur ce nouveau "grand écart écologique" du gouvernement. De deux choses l'une. Soit le glyphosate est potentiellement dangereux, soit il ne l'est pas. S'il l'est, ce que semble indiquer de nombreuses études sanitaires, il l'est quantitativement davantage pour les professionnels de l'agriculture que pour les jardiniers amateurs. Les premiers, même s'ils sont davantage informés de ses dangers potentiels, l'utilisent bien plus que les seconds. Il l'est d'ailleurs aussi par voie de conséquence, à un autre degré, pour tous les consommateurs des fruits et légumes cultivés au glyphosate. Ce qui finalement, représente pas mal de monde, l'ensemble de la population ne s'alimentant pas encore en bio.
Les agriculteurs officiellement victimes des pesticides
Hasard du calendrier, ou pas, ce nouvel épisode de l'interminable feuilleton des pesticides a commencé le jour-même de la publication du décret du 9 juin 2015 qui reconnaît enfin officiellement que les agriculteurs sont bien victimes des pesticides.... Le texte de loi "complétant les tableaux des maladies professionnelles" crée un lien entre le lymphome malin non hodgkinien et les "travaux exposant habituellement aux composés organochlorés, aux composés organophosphorés, au carbaryl, au toxaphène ou à l'atrazine".
L'indemnisation des maladies
S'il faut cependant prouver une exposition à ces produits sur une période de dix ans, aucune des circonstances où les agriculteurs sont en contact avec les pesticides n'est oubliée par la loi. L'inscription au tableau des maladies professionnelles "permettra à de nombreuses victimes d'obtenir une prise en charge des soins liés à leur pathologie, ainsi que l'attribution d'une indemnisation" se réjouit ainsi l'association Phyto-victimesqui a bataillé de longues années durant avant d'arriver à ce résultat, conquis également de haute lutte par les combats menés par des familles de victimes, comme ceux deMarie-Lys Bibeyranou de Valérie Murat, en Gironde.
Lancé en 2008 sous Nicolas Sarkozy, leplan Eco-phyto destiné à réduire de moitié la consommation de pesticides d'ici 2018, patine sérieusement et n'attendra pas son objectif. Au lieu de diminuer, l'utilisation des phytosanitaires ne cesse d'augmenter... Aussi, le ministre Stéphane Le Foll a-t-il annoncé sa volonté de le relancer: le nouveau plan Eco-phyto est soumis à consultation du public jusqu'au 29 juin. Avec quels résultats concrets ? A suivre...
La centrale du Blayais vue de Patiras, 23 janvier 2013. Photo archive Sud Ouest / Léa Aubrit
Depuis l'accident de Fukushima, Greenpeace France bataille pour demander l'extension du périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI)autour des 54 réacteurs nucléaires de l'Hexagone. En Gironde, l'ONG a engagé une campagne de signatures d'une pétition pour demander au Préfet l'extension du PPI du site du Blayais, actuellement limité à 10 km. La centrale girondine est située au coeur d'un secteur viticole exceptionnel, dans l'estuaire de la Gironde, à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux.
Une pétition, 960 signatures et des insuffisances
Alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d'autoriser le montage des nouveaux générateurs de vapeur sur le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de la Gironde, à l'arrêt depuis l'été dernier, Patrick Maupin (photo ci-contre), représentant de Greenpeace à la Commission locale d'information nucléaire (CLIN) du Blayais, a remis ce mardi les 960 signatures recueillies par la pétition de l'ONG, au directeur de cabinet du Préfet, Simon Bertoux, qu'il a rencontré deux heures durant, avec deux associations partenaires, la SEPANSO et ADSHG (association de défense du site et habitants de Haute Gironde).
L'occasion pour les écologistes de détailler auprès de la Préfecture les insuffisances que comportent, selon eux, le projet de plan d'intervention en cas d'accident à la centrale, à une date qui ne doit rien au hasard : on est en pleine phase de consultation publique du PPIdu Blayais, qui se déroule du 19 mai au 19 juin prochain.
Etendre le périmètre de 10 à 80 km
Sur la question du périmètre, 10 km aujourd'hui, les écologistes qui rappellent que "les 30 km étaient insuffisants à Fukushima", demandent une extension à "80 km, comme c'est le cas en Suisse".Ils ont ainsi cité aux services de la Préfecture, les travaux de l'IRSNqui, aux termes d'un avis public du 20 mai 2009, ont estimé que la dose à la thyroïde nécessitant la prise d'iode en situation d'urgence pouvait être reçue jusqu'à une distance de 25 à 30 km de la centrale accidentée. Or, cela, c'était avant la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Une démarche européenne
Depuis le 11 mars 2011, au Japon, les communes concernées doivent désormais préparer une évacuation sur 30 km, un rayon plus large que prévu par les plans antérieurs, plans qui se sont avérés inopérants face à l’ampleur de la catastrophe de Fukushima. Reste que leur concrétisation s’avère complexe. En Europe, quand ils existent, les périmètres d’évacuation varient d’un à 20 km et ceux de distribution préventive d’iode de cinq à 50 km. Au Japon un village situé à cette distance de la centrale accidentée de Fukushima a dû être évacué. Les travaux des autorités européennes de sûreté nucléaire Herca etWenra, ont demandé, dans un communiqué du 26 novembre 2014, une démarche européenne commune visant à étendre l'évacuation sur un rayon allant jusqu'à 20 km, la mise à l'abri des personnes et la distribution d'iode sur un rayon allant jusqu'à 100 km.
Manque de communication
Sur la consultation elle-même en cours du PPI du Blayais, les associations ont regretté le manque de communication des services préfectoraux, en pointant le site Internet de la Préfecture de la Gironde qui, ont-il relevé ce mardi, "n'indique pas ce qu'un PPI est en consultation dans les communes situées dans le périmètre des 10 km et à la sous-préfecture de Blaye". Voilà en effet qui ne risque pas d'inciter la population à participer... Un "oubli" réparé depuis : la Préfecture a aussitôt mis l'information en ligne, le 9 juin.
Un meilleur suivi
Enfin, Greenpeace a expressément demandé qu'à l'issue de l'adoption du PPI, la Préfecture prenne les moyens pour en assurer un suivi correct du dispositif, avec, notamment, une nouvelle campagne de distribution de pastilles d'iode, une nouvelle plaquette d'information aux populations concernées et une vérification du fonctionnement des sirènes d'alerte dans les communes.
Tous les articles de Ma Planète sur le nucléaire : cliquer ICI
Tous les articles de Ma Planète sur Greenpeace : cliquer ICI
►PLUS D'INFO
Le plan particulier d'intervention (PPI), quesaco ? Il s'agit d'un dispositif local défini en France pour protéger les populations, les biens et l'environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l'existence d'une ou de plusieurs installations industrielles, pas seulement nucléaires. Le terme désigne également le document qui définit le dispositif. Celui-ci définit les moyens de secours mis en œuvre et leurs modalités de gestion en cas d'accident dont les conséquences dépassent l'enceinte de l'installation à risques concernée. Ces modalités couvrent les phases de mise en vigilance, d'alerte et d'intervention mais aussi les exercices de sécurité civile réalisés périodiquement pour une bonne appropriation du dispositif. Le PPI, conçu et rédigé par les pouvoirs publics, constitue un volet du dispositif ORSEC départemental. Il est en interface avec les plans d'urgence établis par les industriels à l'origine des risques concernés.