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Pollution - Page 271

  • Pesticides : la lettre ouverte des ONG à Ségolène Royal

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    La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal veut accélérer l'interdiction des pesticides. "Opération de communication", dénoncent les ONG. Photo AFP

    En 2020, les pesticides seront interdits dans les espaces verts publics. D'ici là, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal voudrait inciter les communes à « accélérer » en s’inspirant des collectivités qui, déjà, y ont renoncé pour les parcs, les terrains de sport ou les écoles. « Je souhaite (…) accélérer l’interdiction des produits phytosanitaires et des pesticides dans les villes et villages », a déclaré la ministre en  lançant le 21 mai dernier, lors de la 8e "Fête de la nature", un plan "Terre saine, villes et villages sans pesticides".

    pestitices,phytosanitaires,léglislation,loi,ministre écologie,ségolène royalLes ONG s'agacent

    Voilà qui aurait dû satisfaire les écolos. Hé bien c'est en partie raté. Dans un communiqué, plusieurs ONG se sont étonnées de ces annonces ministérielles,  en rappelant qu’elles ont également lancé en février dernier un projet du même nom.

    « Mme Royal reprend donc, sans les y associer pleinement, le travail des ONG (…) Cela pourrait être une bonne nouvelle pour nos organisations, si l’action de Mme la ministre ne ressemblait pas à une action de communication, lancée sans avoir effectué au préalable le travail de fond et de consultation nécessaire », regrettent ces associations, dont Générations futures, très en pointe sur les dangers liés à l'usage des pesticides, notamment dans la viticulture.

    En clair: "La communication, ça suffit ;  on veut que l'action politique associe notre expertise au lieu de nous piquer -mal - nos idées !" Sans mâcher leurs mots, les associations ont donc envoyé une lettre ouverte en ce sens à la ministre de l'Ecologie, dont voici le texte.

    Lettre ouverte à l’attention de Madame Ségolène ROYAL -
    "Villes et villages sans pesticides" :
    Vous en avez rêvé, les associations l’ont déjà fait !

    "Madame la ministre,

    Vous vous apprêtez à lancer une initiative intitulée « Villes et villages sans pesticide ». Nous accueillons favorablement votre engagement en faveur d’une suppression de l’utilisation des pesticides dans nos communes ; d’autant plus que nos associations ont développé depuis de longs mois une campagne complète avec un site internet éponyme qui, entre autre, référence les communes sans pesticides. Vous en avez rêvé, les associations l’ont donc déjà fait…

    pestitices,phytosanitaires,léglislation,loi,ministre écologie,ségolène royalEn finir avec les pesticides dès 2016

    Par delà l’affichage des communes œuvrant à une suppression des pesticides, nous estimons nécessaire et urgent que le Gouvernement mette en œuvre les moyens nécessaires pour atteindre l’objectif de « zéro pesticides » le plus tôt possible et partout où le public pourrait être exposé à ces produits nocifs, en allant donc au-delà de ce que propose actuellement la loi Labbé ou l’arrêté du 27 juin 2011. A ce jour, les communes ont ainsi jusqu’à 2020 pour en finir avec les pesticides. Pour nos associations, 2015-2016 offrirait un délai suffisant pour changer de pratiques, informer les citoyens et former les élus et le personnel municipal aux alternatives à l’utilisation de pesticides (d’autant que le processus est largement engagé, ou abouti, dans de nombreuses collectivités, suite notamment aux lois Grenelle). La mise en place d’échéances intermédiaires permettraient aussi d’apprécier les évolutions mois après mois afin de mieux suivre les pratiques locales et éviter que certaines communes attendent le dernier moment pour se conformer à l’objectif « zéro phyto ».

    pestitices,phytosanitaires,léglislation,loi,ministre écologie,ségolène royalDes critères précis et des moyens adéquats

    En outre, ce projet « Villes et villages sans pesticides » doit reposer sur une grille de critères précis, avec des moyens adéquats, et couvrir de vastes zones et territoires. De fait, nous souhaitons que les stades, cimetières, trottoirs et zones jouxtant tous les points d’eau puissent être des lieux sans pesticides. De même, nos associations estiment urgent de mettre en place dès à présent des zones sans pesticides à proximité des habitations, écoles, crèches, hôpitaux et maisons de retraite quand des zones agricoles jouxtent ces lieux de vie. Comme vous le savez, l’utilisation de pesticides peut affecter la santé des publics sensibles.

    Vous trouverez joint à ce courrier, un certain nombre de mesures concrètes dont certaines peuvent être mises en place rapidement. Comptant sur votre écoute, nous restons à votre entière disposition pour poursuivre ce premier échange et envisager la synergie de nos projets."

    Agir pour l’Environnement, Sophie Bordères, sborderes@agirpourlenvironnement.org ; Bio Consom’acteurs, Charlotte Gondouin, charlotte@bioconsomacteurs.org ; Générations Futures, Nadine Lauverjat,  nadine@generations-futures.fr

    Cathy Lafon

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  • La carte d'Europe des grandes villes où l'on respire le mieux

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    Paris fait partie des villes européennes où l'on respire le moins bien. Photo archives AFP

    Un classement établi par l’association environnementale française Respire sur la qualité de l’air dans les 100 plus grandes agglomérations d’Europe,  place les métropoles Marseille et Paris respectivement 94e et 84e. La France fait figure de cancre de la classe Europe pour la qualité de son air.  Les meilleures élèves se trouvent au Nord du continent européen, et les moins bonnes dans le Sud et l’Est.

    Rouge, ça craint. Vert, c'est bien. Orange, peut mieux faire 

    carte qualité air europe.jpg


    L'association Respire a travaillé à partir d'une base de données européenne publique (Airbase) qui regroupe les données de surveillance de la qualité de l’air provenant des réseaux des stations européennes, avec une méthodologie relativement simple et  un magazine partenaire pour l’infographie (WE Demain). Mis en ligne le 4 juin, le palmarès additionne le nombre de jours de l’année 2011 où les seuils réglementaires ont été dépassés pour trois polluants distincts: les particules PM 10, le dioxyde d’azote, ainsi que l’ozone, explique Respire sur son site internet.

    pollution-air-marseille.jpgOn respire mieux à Manchester (Royaume-Uni) qu'à Paris ou Marseille

    L’étude fait globalement apparaître que les grandes villes du sud et de l’est de l’Europe ont un air moins pur - Milan, en Italie, est 96e et Varsovie 88e - alors que l’on respire mieux dans les villes du nord : Édimbourg (Ecosse) est 2e, Manchester 5e, Rotterdam (Pays Bas) 21e. « On peut distinguer trois blocs », commente l’expert Franck Laval, président de l’association Écologie sans frontières interrogé par l’AFP. « les pays de l’Est où la pollution est liée aux vieilles industries notamment charbonnières, le sud, dont la France, où elle est surtout d’origine automobile et les pays du Nord, mieux classés, où l’on roule moins au diesel et où les transports en communs sont très développés ».

    La ville roumaine de Cluj-Napoca première au palmarès? 

    Il faut toutefois nuancer ce classement qui ne reflète pas toujours la réalité sur le terrain, car il est aussi la conséquence du nombre de stations dont les villes sont équipées ou encore de leurs conditions géographiques et météorologiques. Une ville comme Berlin, qui compte 48 stations, dépasse forcément plus souvent les seuils réglementaires.  La ville roumaine de Cluj-Napoca, si l’on se fie aux dépassements, est la première au classement alors que ses « voisines » Bucarest et Timisoara pointent aux 60e et 66e places.   « Mais Cluj-Napoca ne possède que deux capteurs pour 320.000 habitants alors qu’il en faudrait trois ou quatre fois plus », relève l'association Respire.

    Les "tricheries" politiqudiesel tue.jpges

    Selon Respire, cette carte pose aussi la question de la performance de la mesure du réseau de stations européen et donc de la volonté politique de traiter ce problème, bien différente en fonction des pays. Les données collectées font également le jeu de « tricheries » de la part de certaines villes et d’Etats membres, ajoute l'ONG.

    La part « diesel » de l’ensemble du parc automobile français est d’environ 61%

    Concernant l'Hexagone, les résultats du classement ne surprendront personne. La France est actuellement dans le collimateur de la justice européenne pour non respect des valeurs limites de particules dans une quinzaine d’agglomérations. Et ce n'est pas parce qu'elles seraient dotées d'un nombre exceptionnellement élevé de capteurs, à l'image de Berlin. Mais la circulation automobile y très dense, et surtout, le parc automobile tricolore est majoritairement équipé en véhicules Diesel, gros émetteur de particules fines.

    pollution air bordeaux velo.jpgEt Bordeaux ?

    Ne cherchez pas à savoir où se situe Bordeaux dans ce classement. La capitale de l'Aquitaine, connaît aussi des dépassements de seuils de pollution de l'air, et si elle ne figure pas dans ce classement, c'est qu'elle ne fait pas partie des 100 plus grandes villes européennes, à la différence de Paris (84e) , Marseille (98e) et Toulouse (51e).

    La France sous la menace d'une amende

    Si elle était condamnée, la France encourrait une amende d’un montant de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, jusqu’à ce que les normes de qualité de l’air concernant les particules fines, soient respectées. Un autre contentieux avec l'Europe s'annonce pour les dioxydes d’azote. La pollution atmosphérique a été classée cancérigène certain fin 2013 par l’Organisation mondiale de la Santé. D’après l’Institut de veille sanitaire (InVS), la réduction de la pollution de l’air dans neuf villes françaises permettrait d’économiser 5 milliards d’euros par an et d’allonger l’espérance de vie.

    D'où la conclusion de Respire à cette enquête: "l’Europe n’a pas fait de la qualité de l’air et de la santé des citoyens un de ses objectifs premiers, il est pourtant urgent d'agir!"

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'intégralité de l'enquête de Respire sur la qualité de l'air dans les 100 plus grande villes d'Europe est à consulter ICI

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  • Transition énergétique: quels sont les enjeux du futur projet de loi ?

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    Ségolène Royal présente ce mercredi en Conseil des ministres, les grandes lignes de son projet de loi sur la transition énergétique. Photo AFP

    Le projet de loi sur la transition énergétique, annoncé par le président François Hollande comme l’un des « textes les plus importants du quinquennat » devait être conclu avant la fin de l'année 2014. On l'attend depuis plus d'un an. Il a connu d'innombrables reports avant d'être enfin dévoilé par Ségolène Royal ce mercredi 18 juin en Conseil des ministres, pour un examen au Parlement à l'automne et une adoption désormais en vue au printemps 2015. Le point sur les enjeux de la future loi et les questions qui font débat.

    Quels sont les grands enjeux de la loi ?

    Le projet de loi sur la transition énergétique doit graver dans le marbre législatif plusieurs grands objectifs énergétiques pour la France, destinés à faire entrer l'Hexagone dans la transition énergétique, avec la baisse de la part de l’électricité nucléaire à 50% en 2025, contre environ 75% actuellement, une baisse de 30% de la consommation finale d’énergie fossiles d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2012 et la réduction de 40% des émissions de CO2 en 2030 (par rapport à 1990). Il s'agit donc tout simplement de repenser le modèle énergétique de la France en s'attaquant au sacro-saint dogme tricolore du nucléaire. C'est bien là que ça risque coincer.

    électricité,loit transition énergétiqueComment réduire la part du nucléaire de 75% à 50% d'ici à 2025 ?

    En France, la réduction du poids de l'atome est la grande question qui fâche, liée à celle de la gouvernance de la politique nucléaire française. Réduire la part du nucléaire implique de pouvoir parallèlement développer les énergies renouvelables pour qu'elles représentent 32% du bouquet énergétique en 2030. La France devra faire des choix et fermer des réacteurs, jusqu'à une vingtaine comme cela a été évoqué par la commission d'enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire.  Or, aujourd'hui, seuls l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'opérateur EDF peuvent décider de l'arrêt d'une centrale. Comment l'Etat peut-il reprendre la main sur le contrôle de la filière nucléaire ? Selon certaines sources, cette prérogative resterait du ressort de l’ASN pour des raisons de sécurité et de l’exploitant EDF pour des motifs économiques. Mais d’après une autre source proche du dossier, le texte pourrait « satisfaire les écologistes », avec une gouvernance du nucléaire sur le long terme « reprise en main par l’Etat ». Vu le tsunami que provoque dans les milieux pro-nucléaires la perspective de la seule fermeture de la plus vieille des centrales françaises, Fessenheim, on se doute que l'affaire est loin d'être dans le sac.

    électricité,loit transition énergétiqueComment financer la transition énergétique ?

    Second point de débat : le financement. Selon les différents chiffrages, il faut trouver une mise de fonds initiale de 10 à 20 millions d'euros pour la rénovation des bâtiments, le développement des énergies renouvelables et les nouvelles infrastructures de transport. Hors de question d'augmenter le prix de l'électricité, alors que la transition doit redonner du pouvoir d'achat aux ménages, en réduisant leur facture énergétique, notamment par la rénovation thermique des bâtiments. Le coût de la transition énergétique est évalué entre 20 et 30 milliards d’investissements en plus chaque année. Mais, comme le souligne  Anne Bringault, ex-directrice des Amis de la Terre, en charge de la Coordination pour les ONG des activités sur la transition énergétique : « Le financement de la transition énergétique n’est pas un coût pour les finances publiques et dans la grande majorité des cas, c’est simplement un investissement avec une rentabilité de long terme ». En effet, la loi a aussi pour effet de créer des richesses économiques avec de nouvelles filières industrielles, notamment dans les renouvelables, l'industrie automobile et le bâtiment, et de l'emploi, avec de nouveaux métiers.

    électricité,loit transition énergétiqueLes attentes des écologistes sur la transition énergétique sont fortes. Comme l'a résumé dans le JDD du 8 juin dernier Nicolas Hulot, l'envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète : "Il ne faut pas oublier que la France sera le centre du monde en 2015". L'Hexagone qui organise en effet chez elle l'année prochaine le sommet international sur le climat, se doit de faire preuve d'exemplarité en matière d'écologie. Pour Hulot, repousser la loi à l'année prochaine est "inacceptable".  La vider de son contenu le serait encore plus...

    Le texte législatif précis de la transition énergétique devrait être présenté au Conseil des ministres le 5 août prochain, après concertation du Conseil économique social et environnemental et du Conseil national de la transition écologique.

    Cathy Lafon

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